Auteur Sujet: P... de dimanches!  (Lu 4922 fois)

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sofyoan

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P... de dimanches!
« le: 27 février 2012 à 09:40:03 »
11 semaines que tu es parti...et je continue à mourir, à mon tour, à petit feu, du manque de toi, de ton absence, de ce quotidien qui reprend autour de moi, alors que moi je suis brisée, anéantie.

La semaine, je vie au rythme de mon travail, qu'il a bien fallu reprendre, sans ame, comme un automate. Faire acte de présence, assurer le service minimum. Moi, la battante, la cadre qui organisait le travail de toute une equipe, je suis maintenant devenue l'ombre de moi-meme.  Ce boulot c'etait pourtant le moteur de notre expatriation, je t'avais embarqué avec moi dans ce projet, et il etait devenu tien egalement. On allait changer le monde :D, on travaillait sur l'energie solaire...qu'est ce qu'on etait fier de nos boulots.
et Maintenant? je doute de pouvoir un jour reprendre gout a tout cela, je n'en ai meme pas envie, trop douloureux.quelquechose est brisé en moi, irréversible, comme ton départ.

Envie de tout plaquer, de rentrer pres de la famille...mais y a pas de boulot pour moi là bas! comment me reconstrurire ainsi? qui voudra embaucher une  working woman (comme tu te plaisait à m'appeler) devenue depressive... changer d'orientation?, ouvrir  un commerce?...waouh et si je me casse la gueule et si j'y perds mes (nos) economies?
Parfois, je pense meme prendre un boulot purement alimentaire...mais alors quelle triste vie qui va nous attendre moi et notre fils?

P.. de dimanche ou je passe mon temps a gamberger car le temps est interminable. Avant c'etait cocooning sur le canapé et on se disait parfois qu'on faisait pas grand chose de nos week ends.
Mais là alors  c'est de la haute voltige, en matière de lamentations et en litres de larmes versées, le canapé est bon a essorer.
J'veux pas etre en colère contre toi, j'y arrive pas, mais il m'arrive quelquefois de me dire "pourquoi tu nous a laissés?" et non plus "pourquoi tu es parti?"

Pourtant je sais que là ou tu es , tu es fou de voir le chaos que ton départ à provoqué dans nos vies. Tu vois, meme pour toi je continue à m'inquieter de ne pas te savoir en paix, là ou tu es...

JE T'AIME MON AMOUR

sofi

Hors ligne Pascale

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #1 le: 27 février 2012 à 10:04:16 »
Coucou, le dimanche , c'est le jour nettoyage de ma boulangerie après la matinée de travail intense, décompression, rigolade, cool, la pression redescends .

Quand il était là on riait...
Maintenant je pleure, je n'aime plus les dimanches même si c'est le jour avant le jour de fermeture...

je vous embrasse tous...

La louve

Pascale la Louve

Hors ligne Marina Saboya

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #2 le: 27 février 2012 à 10:23:42 »
Sofi,
Voici ce que j'ai écris un dimanche, 2 mois et demi après le départ de Pierre :

"Encore une journée de gros cafard.
Que de larmes, que de larmes.                                                                                                                                 
Comment puis-je produire autant de larmes et vous les offrir ainsi quasi quotidiennement. Je me sens aussi malheureuse, aussi désemparée, aussi démunie, aussi perdue que le 22 juillet. Ce 22 juillet je perdais votre corps, votre visage, votre sourire, votre regard, aujourd’hui j’ai l’impression que c’est votre âme qui s’échappe, qui me dit : « Je dois y aller, je dois te laisser, tu dois continuer sans moi. » C’est insupportable. Je commence à peine à apprivoiser l’espace sans vous, mais sans votre soutien, sans guide, je ne pourrais pas aller bien loin.
Je suis épuisée de chagrin, partout où se pose mon regard on me parle de vous, les objets, les gens, les arbres, partout des questions, partout des rappels, partout des souvenirs à chaque instant, chaque seconde de ces journées que je vis sans les vivre vraiment. Et chaque fois, c’est une blessure, une pique, une, deux, trois gouttes de mon sang et je me sens exsangue quand le soir arrive. Vidée, sans force et si fatiguée. Il me faut plus que ce soleil qui chauffe cet été indien, plus que l’amour de ma famille et l’affection de mes amis, c’est de vous dont j’ai besoin.  Je vendrais mon âme pour vous retrouver.

Je me disais que je mourrais instantanément à l’heure même où vous cesseriez de respirer, mais non, je meurs lentement, à petit feu, avec la pleine conscience que vous m’êtes absolument indispensable, et que sans vous rien n’est possible. Une mort lente, qui commence par l’esprit et finira par le corps à plus ou moins court terme. Une torture supplémentaire. Comme me l’a dit maman, je paie très cher mes trentes années de bonheur avec vous. Vous avez payé très cher aussi, dans votre chair. Mais quelle faute devons nous expier ainsi ? "


Tu vois Sofi, nous suivons le même chemin.
Je ne vais pas te dire que j'ai retrouvé la joie de vivre. Je crois bien que je ne la retrouverais jamais, mais je contrôle mieux et, avec une tristesse infinie, je dirais que je m'habitue. Les larmes sont encore là, je continue à stocker, je les libère parfois, dans l'intimité de notre chambre. Mais le reste du temps je l'occupe au maximum, je construis, je batie, je m'épuise à avancer et lorsque je fais une pause sur ma route, je regarde en arrière et je me dis : Bon, j'ai gagné du temps.
Euh, ne me demande pas du temps sur quoi, je ne saurais pas te répondre. Du temps, sur le temps. Le temps qu'il me reste.

Courage Sofi, regarde devant toi et prend le temps de réfléchir longuement avant de décider quoique ce soit. Pèse le pour et le contre, comme tu le faisais "avant" avec lui. Il t'aidera de là où il est, soit en sûr, il t'enverra des petits moineaux pour te dire qu'il est avec toi. Moi, il m'envoie des coccinelles!
Des signes, il y en a plein, il suffit de savoir les interpréter.
Parfois, je m'endors avec une idée en tête... et je me réveille avec le contraire, comme si dans la nuit, j'avais eu une discussion avec quelqu'un qui m'avait fait changer d'avis.

Je t'embrasse, Sofi.

Marina

PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

elo73

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #3 le: 27 février 2012 à 10:36:02 »
Comme je te comprends Sofyoan, moi aussi je suis ce qu'on peut appeler une cadre dynamique et battante et pourtant depuis que j'ai repris mon travail je n'ai plus le gout, j'ai perdu l'attrait. J'essaye de faire bonne figure et même si je donne le change à mes interlocuteurs, au fond de moi je sais à quel point je suis différente de la personne que j'étais avant le 19 janvier dernier.
Il s'en est allé et m'a laissé seule avec mes peurs et mes questions, j'ai l'impression d'être devenue si vulnérable, si inutile et mon travail si inconsistant...
Je fais les choses comme un robot, j'ai même parfois l'impression d'être hors de mon corps, je me demande quand l'angoisse qui m'habites me laisseras un peu en paix et moi aussi je lui demande pourquoi? pourquoi as-tu roulé si vite? pourquoi toi? pourquoi moi? pourquoi, pourquoi, pourquoi?
Questions obsédantes qui s'accentue le dimanche, le jour "familial" où normalement on se détend avec sa moitié, on rit, on vit...
Tu as la chance d'avoir un petit garcon et pour lui tu vas relever le défi de revenir dans la vie, d'abord laborieussement sans attrait, ni envie et puis tu auras des moments furtifs de plaisir et la vie reprendras ces droits. Pour ma part, je n'ai pas d'enfant, j'aurais préféré cela m'aurais donné un but, une envie de me battre...
Je t'embrasse Sofi. Moi aussi mon amour s'appelait Johan, il avait 32 ans et je l'aimes comme je n'aimerais jamais plus
Bises
Elodie

sofyoan

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #4 le: 27 février 2012 à 11:46:42 »
Chère Marina,

j'ai un aveu a te faire...il m'arrive de m'approprier certaines de tes phrases dans des messages que j'adresse a mes amis :-[,
oh ces messages ne sont des brides des etats d'ames que nous pouvons ecrire sur ce forum, car nos familles et nos proches ne sont peut etre pas pret à lire tout ce que nous livrons ici...mais j'ai besoin parfois de leur lancer cette forme de SOS pour leur dire "gros coup de cafrd en vue, il serait tant de decrocher votre telephone!!!"

j'en reviens à tes ecrits, ils me touchent au plus haut point. Je t'envie un peu, j'aimerai avoir la capacité d'ecrire ces "jolies" choses. peut etre devrais tu songer à un faire un receuil, un blog... enfin je suis fan de ta prose :)

en plus du journal que j'adresse à yoann, et qui n'est destiné à etre lu par personne d'autre (j'ai d'ailleurs deja demandé à ma soeur de faire en sorte qu'il ne tombe pas dans les main de mon fils si il devait m'arriver quelquechose), j'ai commencé a noter des textes, des phrases, des paroles de chanson dans un autre carnet. c'est moins intime, juste nostalgique, ez je me dis que si ...un jour, oui, un jour, je devais aller mieux, il resterait la melancolie, et que ça serait une petite piqure de rappel, pour me dire la vie est fragile, sachant apprecier les moments calmes entre les epreuves


je t'embrase
sofi

sofyoan

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #5 le: 27 février 2012 à 12:02:13 »
Bonjour Yohann,

solitude au bapteme de ta petite fille. seul au milieu de sa famille, oui , je comprends. moi aussi la semaine derniere, il y avait du monde dans la maison, sauf qu'il manquait l'essentiel...

alors ça aide a tenir sur ses jambes certes, mais a l'interieur , nos neurones ils sont pas plus hauts que nos orteils (quand je dis que j'aimerai bien ecrire comme marina, j'ai encore du chemin à faire).
allez Yohann, accroches toi, je me souviens de tes messages quand moi aussi j'etais au creux. Moi ce matin, je n'ai pas pleuré pour la premiere fois depuis une semaine lorsque je suis allée me receuillir au bord du lac. c'est le signe d'une petite eclaircie, non?
hey c'est toi meme qui me l'ecrivait il y aquelques jours.

bises
sofi

Hors ligne Marina Saboya

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #6 le: 27 février 2012 à 12:07:12 »
C'est un très beau compliment que tu me fais là, Sofi.

Si quelques mots placés çà et là, formant une phrase, pouvaient adoucir nos chagrins, j'en écrirais des pages et des pages.
Je veux simplement dire que ce chemin si douloureux que nous croyons unique, nous sommes nombreux à le prendre et à avancer, cahin-caha.

"Endeuillée" depuis 19 mois - j'ai l'impression pourtant que c'était hier -, je suis en mesure de vous donner un peu d'espoir sur cet avenir que nous voyons si sombre.
Je sais bien que la vie ne sera jamais plus pareille, que le soleil ne brillera jamais plus comme avant, que la blessure restera vive et qu'il suffira de peu pour qu'elle fasse mal, très mal. Mais je sais aussi que l'on peux vivre malgré tout et même trouver des joies et des plaisirs.
C'est un "autre chose", "une autre façon", un autre monde", nous, nous sommes maintenant différents, aussi.

Je vous embrasse tous, fort.
Demain, il fera jour... et peut-être même soleil!

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

mc59

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #7 le: 27 février 2012 à 13:51:19 »
bonjour à tou(te)s;
je me retrouve dans les mots d'espoir et le cheminement de Marina ;
14 mois pour moi depuis le départ de JM, et je commence à mesurer le chemin parcouru ...
la souffrance est toujours  là , et à certains moments toujours aussi insupportable !
j'ai toujours été en révolte devant ce monde qui marche sur la tête, devant l'injustice , devant la souffrance, l'immoralité de certains qui peuvent jouer en bourse avec l'argent tandis que d'autres n'ont pas le minimum pour se loger , se soigner et nourrir leurs enfants.
Devant mon impuissance à changer le monde, quand je m'exclamais 'mais qu'est-ce qu'on fout sur cette p.. de terre?', JM me répondait  'on est là pour apprendre'
aujourd'hui , oui , j'ai la sensation d'apprendre ; apprendre à me construire une nouvelle vie, où il est toujours avec moi, mais si absent dans les gestes du quotidien .
 L'an dernier , à la même époque , j'avais la sensation de mourrir à petit feu , que plus jamais je ne pourrai sourire à ce qui faisait notre bonheur à 2, même mes petits-enfants n'arrivaient plus à m'attendrir, tout était lourd , difficile ...
et puis voilà , 4 saisons ont passé, le manque est toujours là, mais il se fait moins pesant; j'ai l'impression de commencer à reprendre des forces, je me sens moins vulnérable ;
et oui, j'apprends..
 il y a ma vie " d'avant". et puis une nouvelle vie où je suis encore incapable de me projeter dans l'avenir, mais où j'avance pas à pas , un jour à la fois .
alors je veux vous dire que le tsunami qui a bouleverné nos vies , peu à peu va se calmer; un petit rayon de soleil va percer  et nous permettre de nous reconstruire, différents certes, mais riches de cet amour que nous avons partagé; c'est ce que je nous souhaite à tou(te)s aujourd'hui
je vous embrasse
marie-claire

thierryv88

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #8 le: 27 février 2012 à 14:42:12 »
Bonjour a tous
Comme cela fait du bien de vous lire car je me retrouve aussi dans votre chemin,j ai passe aussi un dimanche terrible, la solitude, ce silence qu est ce qu il me fait mal et puis il y a ses petites fleurs qu elle aimait tant qui fleurissent dans le jardin tous les jours elle me disait viens voir comme c est beau aujourd hui je les regarde et je pleure ,je vis dans un monde parallele , c est pas possible je vais me reveiller...Merci a vous tous , je vous lis et je retrouve un peu d apaisement cela fait du bien , car aujourd hui mes larmes me brulent le visage...

m.s.m@free.fr

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #9 le: 27 février 2012 à 16:37:54 »
C'est ce que vous écrivez tous qui est beau . C'est tout cet ensemble de belles pensées qui est un hymne à l'amour et comme ils seraient fiers et heureux ceux et celles qui vous ont quittés de lire toutes ces belle paroles que vous écrivez sur eux. Alors, ils sauraient qu'ils ne vous ont pas aimés en vain et que c'est cet amour qui vous porte en avant chaque jour malgré la séparation et la douleur de leur absence.

Ghislide

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Re : P... de dimanches!
« Réponse #10 le: 27 février 2012 à 18:04:36 »
Marina, petite sœur...

je le dis et le redis, et le redirai encore certainement, tes messages touchent au plus profond du cœur. Chaque mot que tu écris fait écho à nos émotions, à un point que tu n'imagines peut-être pas...
Tu décris si justement tous les états d'âme par lesquels tu passes ou est passée, que l'on se retrouve derrière chaque phrase... il nous suffirait simplement de changer le prénom et la date...

Mais as-tu connu cette colère incontrôlable qui aujourd'hui me dévaste ?

3 jours que je pleure quasiment sans interruption, mes yeux me brûlent, un poids énorme sur la poitrine m'empêche de respirer, ma gorge est douloureuse tellement elle est nouée... aucun son ne sort, que des sanglots...

Pourquoi devons-nous vivre cela ?
JM répond à Marie-Claire : on est là pour apprendre...

Dieu... que devons apprendre dans cette douleur qui nous broie le cœur ???
Quel "bénéfice" doit-on en tirer ???
De quoi sommes-nous coupables pour avoir ce prix à payer ???

Je crie à l'injustice...  je rue... je tempête contre ces exigences de la séparation : la solitude pesante, le manque désespérant, l'absence intolérable...
J'en veux à la vie même de m'obliger à continuer de vivre ainsi...
Je hais cette colère sourde qui monte en moi parce que ce n'est pas dans mon tempérament, mais je ne parviens pas à lutter contre elle... les arguments que j'avance pour tenter de l'étouffer sont balayés, elle revient en force et me détruit à mesure qu'elle progresse...
Mais cette colère, je la dirige aussi contre moi parce que je me sens incapable de capter le moindre signe, de sentir la moindre présence alors que dans mon passé j'ai pu recevoir un vrai message...
J'ai l'impression d'être au bord d'un précipice et qu'il suffirait d'un vertige pour y tomber...
Ghislaine