Bonsoir Suzy, je suis contente de t'entendre, ça n'est pas fréquent.
Quand je suis arrivée sur ce site, perdue, paniquée, tu as été une des premières à me répondre, avec Pascale. Maintenant le temps a passé mais je sais que si j'ai tenu tous ces mois, c'est aussi à toi que je le dois.
J'espère que tu vas vite chausser tes raquettes en pensant à nous ( ici, sortie du métro..), et te trouver une minuscule tricoline pour te réchauffer. Avec un bon feu en prime.. ( ici, chauffage au sol, pas de cheminée à l'horizon.)
Je t'embrasse Suzy, donne des nouvelles.
Salut Caroline, je suis attentivement vos échanges avec Yohann, c'est encore mieux que les débats télévisés
. Yohann se torture pas mal ( mais il a très probablement des raisons pour ça qui lui appartiennent), et toi tu sembles avoir pris résolument le parti de vivre sans te poser trop de questions.
D'après ce que j'ai compris, Olivier n'est pas mort des suites d'une longue maladie, comme on dit ( ou je me trompe.) Pour moi ça fait une différence, évidemment ni plus ni moins difficile, juste différent. C'est vrai que moi aussi je suis parfois hantée par ces mois de luttes, d'espoirs toujours déçus, de paroles qu'on s'est dites avec l'homme que j'aime et que j'aurais voulu dire autrement. Le souvenir de son visage creusé, de ses yeux fiévreux, des moments où j'aurais pu dire à l'équipe médicale : arrêtez tout et laissez-le tranquille, et je ne l'ai pas dit, ça me poursuit encore 9 mois après. Ces images qui sont gravées je n'y peux rien, j'y pense tous les jours.
Lui qui n'avait, comme toi, pas la moindre illusion sur d'éventuelles retrouvailles ou le moindre "après", il m'a demandé, une semaine avant de mourir, si je l'aimerais toute ma vie (je l'ai déjà écrit mais ça continue de me poursuivre). J'ai répondu oui, mal à l'aise. Il a dit: moi aussi mais je ne sais pas si on se reverra ( il l'a écrit, il ne pouvait plus parler.)
Ce n'est pas si simple de retrouver confiance en la vie après cette longue, très longue descente. Quand on apprend la mort de celui ou celle qu'on aime de manière brutale, j'imagine que c'est tout aussi difficile. Mais le gourou ne dit pas un mot sur les circonstances de la mort, et peut-être que les suites sont vécues différemment. Je ne sais pas.
Bises à tous
:-*Lauren