J'ai moi-même le coeur à l'envers ce matin.... mais depuis tant de mois déjà.
Le chemin est long et difficile. Au moment où tout est détruit, il faut "composer" avec soi-même et avec les autres. C'est une vraie symphonie, tonitruante et souvent discordante. Ici, j'ai lu, entendu la souffrance. Tu n'es pas seule. Ici, tu trouveras les personnes qui jouent sur la même partition que toi, ici tu pourras déverser le trop plein du chagrin...

"C'est une petite partie de ma souffrance que je vous livre parce qu'elle pourrait tenir des pages entières.  Mais nous sommes toutes et tous là pour la même souffrance et nous nous comprenons."

Chère Freddie, n'hésite pas pas écrire, tu es ici en terre de souffrance et de douleur, tu seras comprise.

Tu peux lire nos histoires , si différentes, nos peines si semblables.
Tous ces vécus éclairent un peu notre chemin de deuil, si long

Grâce à ce forum j'avais découvert la vidéo suivante qui m'a beaucoup aidée :
https://www.youtube.com/watch?v=mvZnU3nzkLk&list=PLVY8575xyVMPOzgsxotiQTqhP6IoR4__I

Bienvenue à toi chère Fredie, notre compagne de douleur, riche du bonheur et de l'amour que tu as vécus, comme nous toutes qui souffrons ici, mais qui continuons à aimer!

Notre douleur est infinie, mais l'amour est plus fort que la mort....tu verras, ce forum est tout autant un forum sur le deuil que sur l'Amour!

Je ne peux rien rajouter à ce qu'ont si bien écrit Faik, Milou, Loma, et Piera!

Je t'embrasse,
Agapimou

Il y a des soirs où rien ne va. Je monte en angoisse comme ce soir, et je ne sais plus où me mettre tellement j'ai mal. Je n'ai pas de famille, pas de frère, pas de sœur, juste un beau-frère qui a vu partir ces deux petits frères en l'espace de 4 ans.
J'ai deux filles de 23 et 16 ans. Heureusement qu'elles sont là, sinon l'idée de le rejoindre me prend certaines fois. Donc je suis isolée. Les "amis" ont démissionné dès qu'ils ont su que mon mari était malade, la peur surement que cela leur saute dessus. Et ceux qui sont restés ne me comprennent pas en me disant que j'étais préparé depuis deux ans, que je savais qu'il allait partir. Mais personne n'est préparé à ce genre de chose. Personne ne peut comprendre si l'on ne vit pas ce drame. Les gens rentre chez eux en famille et cela me fait un mal atroce.  Alors je m'isole de plus en plus. Mon mari avait un cancer généralisé. Nous avions arrêté de compter les metastases sur les scanner  tellement il y en avait. Mais il était fort, je ne l'ai jamais vu dependant d'une infirmière. Sauf les 4 dernières jours où il est entré en soins palliatifs pour gérer sa douleur et là il a été inconscient et ma plus grande douleur c'est de ne pas lui avoir dit au revoir, de ne pas avoir eu ces derniers mots d'amour pour lui et cela me ronge. Mais merci à tous d'être là. Ce forum va être mon salut.

Fredie,

Tu repasses en boucle le film des derniers jours, comme je te comprends !
Difficile de ne pas y penser, y penser encore, y penser toujours comme une obsession.
Difficile de ne pas avoir de regrets, de ne pas culpabiliser.
Impossible de ne pas souffrir.

Je n'ai pas de solution miracle, pas de paroles toutes faites.
Juste une présence silencieuse, faite de partage et de respect mutuel, comme tous les membres de ce forum.

Et justement, le partage.
Partage de moments terribles. : la maladie, la souffrance, les chimios, l'hôpital, les ambulances, les soins palliatifs, l'abandon des prétendus amis et même de certains membres de la famille.  Fredie, je sais et je ne suis pas la seule ici.

Personne ne doit te juger. C'est tout simplement interdit. Point à la ligne.

Tu aimes ton mari, tu l'aimeras toujours et il te manque terriblement .
Tu aimes tes filles et elle t'aiment. Ton avenir est dans cet amour partagé.

Mais pour le moment, on ne parle pas d'avenir.
Ne compte que l'heure qui vient, la nuit qui vient, le jour qui vient. Pas plus.

Pleurons  ensemble nos hommes.
Nos vies sont certainement très différentes. Mais ce chagrin nous rapproche. Nous n'avions aucune raison de nous raconter notre bonheur. Mais nous avons mille raisons de partager notre chagrin.

Je te serre dans mes bras.
Milou