Bonsoir Marc
Mon " Marc " à moi est parti voilà plus de 5 ans désormais après 7 mois et 20 jours de combat acharné contre 2 cancers... comme si un seul ne suffisait pas.
Je voudrais te donner ici mon témoignage de femme et d'épouse ayant de " l'avance " sur toi dans ce drame effroyable de notre vie.
Pour expliquer aux gens qui ne connaissent pas le deuil prématuré,
je leur demande de repenser et de revoir les images du tsunami de décembre 2004.
images de bonheur et d'insouciance des familles en vacances sur les plages ...
et puis l'instant d'après ... la dévastation totale, tout est balayé en quelques minutes, c est la fin d'un monde qui semblait éternel...
pendant des mois il a fallu ensuite, déblayer, enlever, réparer ce qui pouvait l'être, dans la douleur, la souffrance morale et physique parfois.
Et il semblait que rien ne changeait vraiment au fil des mois, d'une années et plus, en voyant les reportages ...
C est que le temps de la reconstruction est long...
C est fait ? c est défait, il faut refaire et c est encore défait et il semble que çà n'en finit plus...
Il faut du courage, de la persévérance...
Et peu à peu on voit que des bribes de vie reviennent ...
Le deuil c est la même chose.
nous sommes endeuillés mais en même temps des deuilleurs c est à dire qu'il nous semble que ns subissons notre vie ( ou ce qu'il en reste) mais en même temps nous sommes ACTIFS au milieu même de notre souffrance, de notre anéantissement et de notre chagrin extrême.
De ces braises de vie qui subsistent tout au fond de nous mêmes, un jour une flammèche vacille, fragile, s'éteint puis une brise légère la rallume ... des petits signes de vie, de lumière et de joie refont surface...
Mais ce temps de la reconstruction est long et nul ne peut dire combien de temps cela prendra pour qu'à nouveau
tu sois heureux de vivre.
Ta femme sera toujours là au coeur de ta vie mais surtout au fond de ton coeur et de ton âme ... à jamais et pour l'éternité.
les sentiments de culpabilité, de colère, de chagrin immense ... un jour s'effacent durablement pour laisser place à LA VIE et non plus la SURVIE.
Aussi inouï que cela puisse paraître improblable, c est la vérité.
Ceux qui avaient de "l'avance " sur moi, me l'avaient dit pourtant et ils étaient la preuve vivante qu'ils allaient bien.
Mais moi je me disais: c est parce qu'ils ne l'aimaient autant que j'ai pu aimer Marc ... Ils ne savent pas ce qu'aimer veut réellement dire ...
Et ce soir c est à mon tour de témoigner que ce temps de l'apaisement, de la sérénité revient et même celui de la joie de vivre malgré son absence ... physique.
je terminerai en te disant :
N'oublie jamais que brille toujours, quelque part, un soleil pour toi.
Florence