Claire, ma toute Belle.
L'anniversaire des un an de ta mort est passé. Certaines personnes pensaient que mon malaise allait s'estomper une fois cette date passée. Mais il n'en est rien. Plus j'avance dans le temps, moins je n'admet ton absence.
Cela me semble toujours aussi aberrant, inconcevable. Plusieurs fois il m'est arrivé de rentrer à la maison, et de me retrouver surpris de ne pas t'y trouver. Je tourne en rond, déboussolé de me rappeler que je ne te verrais plus jamais.
Désemparé de savoir que tu n'est plus qu'un souvenir, magnifique, mais témoin d'un temps révolu, qui ne reviendra jamais plus.
Les beaux jours approchent, j'entends les gens dire qu'ils vont pouvoir ressortir, trainer en ville, sur les terasses, dans la nature.
Pour ma part je ne peux m'y résoudre. Comment pourrais je à nouveau profiter des paysages que l'on admirait lorsque nous nous promenions dans les collines proches de Grenoble ? Comment puis-je désormais profiter du chant d'une mésange, d'un pinson ? Du vol d'une buse ? Du parfum d'une fleur sauvage, de la beauté d'un primevère, d'une rose ?
Comment pourrais je aller au ciné , et ne plus partager les émotions avec toi ?
Je ne peut plus envisager de prendre des vacances, visiter des châteaux, des musées,, que l'on aimait tant visiter ensembles. Les fêtes médiévales, les festivals ? Sans toi, sérieusement ?
Les petites blagues du quotidien, les plaisanteries et les bons mots que tu faisaient ? Envolés, disparus pour toujours.
Disparu pour toujours ton sourire rayonnant, qui me couvait d'un amour infini. Notre complicité, nos petits moments à nous , les restos du vendredi, emportés par le vent mauvais du temps qui m'éloigne toujours plus de ta présence.
Un certain nombre de personne s’inquiètent, ne savent que faire, que dire. Ils ne savent même pas à quel point j'ai mal, car je ne leur dit pas la moitié de ma souffrance : ils ne peuvent rien de toute manière, ou se sentent gênés, impuissants. D'autres semblent totalement inconscient de ma douleur. Ils ne réalisent pas, ils ont déjà oubliés.
J'ai vu ma banquière samedi (toi tu ne l'a pas connu, c'est une nouvelle) pour clôturer définitivement notre compte commun. Elle à commencé par demander comment ça allait... Je lui ait rappelé que j'avais perdu ma femme un an plus tôt, elle est restée....coite, pour être poli. Puis comme elle voulait que je fasse des placements, elle m'a dit "mais enfin, vous n'avez pas de projets ?". Comment lui expliquer que je n'arrive pas à en concevoir sans toi des projets, ma Puce.
Les gens plus proches....ils ne savent pas. Ils ne me voient pas pleurer chaque soir à la maison, ils ne me voient pas sombrer dans le sommeil le plus tot possible pour éviter d'avoir à vivre cette existence dénuée de sens. Et je me réveille le matin pour aller passer ma journée au boulot, un boulot qui n'a plus de sens : gagner ma vie, pour la vivre sans toi ? ? ? ? ? Que dire des week-ends, pire encore car désespérément vides, dépeuplés de ta présence réconfortante.
Je ne sais plus comment trouver la force de continuer ma vie sans toi. Si seulement je te ressentais à mes cotés, si je te sentais m'épauler, si je sentais ton amour. Si je pouvais te le rendre, si je pouvais prendre soin de toi, t'apporter réconfort, tendresse, attention. Si seulement je pouvais revenir en arriere, te sauver, quel qu'en soit le cout: de l'argent, un organe, un membre, la moitié de mes années de vie restante ? Si seulement tu n'étais pas morte à 38 ans......
Reviens Claire....