Merci Marie pour tes mots apaisants.
C'est très troublant, je crois que je prends conscience peu à peu, seulement maintenant, que je sors du déni.
Je trouvais que, passé le cauchemar irréel des tout premiers jours, je ne m'en sortais "pas trop mal". Beaucoup de chagrin, de détresse, d'angoisse, mais malgré tout j'arrivais à peu près à fonctionner au quotidien, j'ai repris le travail très vite, je m'étonnais d'être aussi forte.
En même temps, je savais que je n'avais pas encore vraiment intégré sa mort, j'arrivais la plupart du temps à l'évoquer sans m'effondrer, mais comme quelque chose de lointain, quelque chose qui serait arrivé à quelqu'un d'autre. Parfois je me sentais en colère contre cette espèce d'anesthésie, tout en redoutant le moment où le barrage cèderait.
Et là, depuis quelques jours je me sens retomber, les larmes et la détresse reviennent plus fréquemment que les dernières semaines, je me sens abattue, vidée, épuisée, sans énergie. Je perds pied...
Heureusement, je sais que le deuil n'est pas linéaire et qu'il est normal d'avoir parfois l'impression de régresser. Comprendre le processus de deuil, à travers mes lectures et les modules vidéo du site, m'est d'une aide très précieuse. Mais malgré tout, qu'est-ce que c'est dur...
J'ai la chance d'être très bien entourée, par mes beaux-parents, ma famille, mes amis. Mais depuis quelques jours je me sens égoïste, vite agacée par tout, je supporte mal de rester seule et j'ai besoin de voir des gens, mais soudain je voudrais me replier sur moi-même et rester seule avec mon chagrin. Ces émotions qui changent d'un instant à l'autre m'épuisent, je me sens tellement instable...
Merci à vous de m'avoir lue, aujourd'hui je n'ai pas beaucoup d'énergie positive à partager avec vous, mais je pense fort à vous, solidaire dans cette douleur écrasante.