FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Antje le 26 mars 2013 à 23:51:17
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3 mois aujourd'hui que mon amour a perdu la vie... il me manque tellement... :'(
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Merci Marie pour tes mots apaisants.
C'est très troublant, je crois que je prends conscience peu à peu, seulement maintenant, que je sors du déni.
Je trouvais que, passé le cauchemar irréel des tout premiers jours, je ne m'en sortais "pas trop mal". Beaucoup de chagrin, de détresse, d'angoisse, mais malgré tout j'arrivais à peu près à fonctionner au quotidien, j'ai repris le travail très vite, je m'étonnais d'être aussi forte.
En même temps, je savais que je n'avais pas encore vraiment intégré sa mort, j'arrivais la plupart du temps à l'évoquer sans m'effondrer, mais comme quelque chose de lointain, quelque chose qui serait arrivé à quelqu'un d'autre. Parfois je me sentais en colère contre cette espèce d'anesthésie, tout en redoutant le moment où le barrage cèderait.
Et là, depuis quelques jours je me sens retomber, les larmes et la détresse reviennent plus fréquemment que les dernières semaines, je me sens abattue, vidée, épuisée, sans énergie. Je perds pied...
Heureusement, je sais que le deuil n'est pas linéaire et qu'il est normal d'avoir parfois l'impression de régresser. Comprendre le processus de deuil, à travers mes lectures et les modules vidéo du site, m'est d'une aide très précieuse. Mais malgré tout, qu'est-ce que c'est dur...
J'ai la chance d'être très bien entourée, par mes beaux-parents, ma famille, mes amis. Mais depuis quelques jours je me sens égoïste, vite agacée par tout, je supporte mal de rester seule et j'ai besoin de voir des gens, mais soudain je voudrais me replier sur moi-même et rester seule avec mon chagrin. Ces émotions qui changent d'un instant à l'autre m'épuisent, je me sens tellement instable...
Merci à vous de m'avoir lue, aujourd'hui je n'ai pas beaucoup d'énergie positive à partager avec vous, mais je pense fort à vous, solidaire dans cette douleur écrasante.
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En même temps, je savais que je n'avais pas encore vraiment intégré sa mort, j'arrivais la plupart du temps à l'évoquer sans m'effondrer, mais comme quelque chose de lointain, quelque chose qui serait arrivé à quelqu'un d'autre. Parfois je me sentais en colère contre cette espèce d'anesthésie, tout en redoutant le moment où le barrage cèderait.
Bonjour,
Comme beaucoup ici je comprends tes maux...je connais l'anesthésie des sentiments qui me trouble.
Je lis beaucoup sur ce forum, mais j'ai du mal à m'exprimer (chose que je me mets sur le deuil). Les messages me touchent et en même temps je me parais tellement incapable d'exprimer clairement les sentiments de soutien que je ressens à la lecture de vos messages, un sentiment de similitude
Après 6 semaines peu à peu j'intègre son décès...les choses minimes du quotidien qui ne seront plus, les rôles que je pourrais prendre maintenant qu'il n'est plus mais en même temps je n'ai pas la force (et comment prendre sa place dans la cuisine quand tout sortait de son feeling, aucune recette sous la main, seulement le désir de bien manger, le désir du bon vivant et le désir du partage).
Bien à vous
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oh Antje!
pleins de câlins serre-fort pour toi! :-* :-* :-*
marce
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Bonsoir Antje,
Je te rejoins sur ce module "Vivre le deuil de son conjoint" .
Je lis que le manque est terrible. Comment pourrait-il en être autrement... ? Ils nous manqueront toute notre vie.
Les dates "anniversaire" font très mal... on compte les jours, les mois qui nous éloignent du dernier moment passé avec notre Amour. Le chemin est long, et dur, très dur.
Je n'ai pas les mots réconfortants mais sache seulement que je te comprends infiniment, comme nous tous ici, et que mes pensées t'accompagnent. Mon dieu, pourquoi tout ce gâchis ?
Bien à toi, Marino
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Oh la la, vous lire me fait venir les larmes aux yeux !
Peggy, cette anesthésie il m'arrivait de la trouver insupportable, je me sentais tellement déconnectée de la réalité de sa disparition... Comme dit Marie, l'impression de vivre une histoire qui ne nous appartient pas, d'être un acteur médiocre dans un mauvais film. Mon ostéopathe m'a aidée à accepter que cette réaction de déconnexion émotionnelle était tout simplement un mécanisme de survie, mais parfois j'avais envie de défoncer le barrage à coups de hache tellement je me sentais en dehors de la réalité.
Marino, tu vois, je ne suis pas si courageuse que ça ! J'essaie d'apporter un peu de soutien et de réconfort quand un message me touche ou me donne envie de réagir, quand je m'en sens capable : soutenir les autres, c'est aussi réconfortant pour soi. Et parfois j'ai besoin moi aussi d'écrire ma douleur. C'est l'esprit de ce forum, et c'est pour ça que ça me touche que tu sois venue écrire ici. L'image du bateau me plaît bien, elle est tellement juste ! Aucun de nous n'a choisi de se retrouver au milieu de cet océan hostile, on aurait tous préféré ne jamais connaître tout ça, mais on n'a pas le choix, pas d'autre choix que de s'accrocher et d'aider les autres à s'accrocher aussi.
Douce Marie, tu es toujours à l'écoute, tu as toujours un mot de réconfort pour chacun de nous. Toi qui malheureusement connais cet océan, pour l'avoir déjà traversé, ton expérience et ta douceur rassurent les moussaillons terrifiés que nous sommes.
Marce, qu'est-ce qu'ils me font du bien tes câlins serre-fort ! Je pense fort à toi et je t'envoie des gros bisous (à partager).
Que votre nuit soit paisible,
Antje