Voilà 5 mois aujourd'hui que tu m'as quittée....." pour un monde meilleur" dit-on , je l'espère pour toi, je te le souhaite,
tu le mérites bien. tu as tellement travaillé ici bas pour nous rendre heureux et finalement, maintenant que tu es parti.....
que me restes t-il ? La solitude, le chagrin, la tristesse.....Je ne suis rien sans toi. Le moindre pépin matériel prend des proportions considérables alors que tu trouvais toujours des solutions.
Toute la journée , j'ai revécu ta dernière journée de vie, heure par heure et minute par minute. Quelle torture!! Ne rien pouvoir faire pour t'empêcher de partir, pour te retenir.... attendre ton dernier soupir, fixer cet écran où s'affichait ton activité cardiaque jusqu'à ce que la ligne soit horizontale..... Comment cela puisse être permis de nous infliger çà?
En même temps, nous voulions t'accompagner jusqu'à la fin, nous avons récité ta poésie préférée que tu avais appris à tes enfants ; " Le laboureur et ses enfants" de La Fontaine. Tu étais si fier de le réciter sur le bout des doigts.
C'était ta philosophie ; le COURAGE donc le travail . Tu as été un exemple et tu as fait preuve de courage jusqu'au bout,
toute la durée de ta maladie.
Si j'avais su l'issue de cette intervention....... je t'en aurais dissuadé.... mais avec des si......C'est vrai que nous étions confiants.
Pour atténuer un peu ma douleur, je me dis que c'est peut être mieux ainsi....... Quelle qualité de vie tu aurais eu?
Tel que je te connaissais tu n'aurais surement pas supporté de te voir diminué, de te contenter de purée et de compotes,
toi qui aimait manger les fruits et légumes de ta production. Tu n'aurais pas supporté de regarder ton jardin de ton lit médical, en plus des douleurs physiques, tu aurais subi les douleurs morales qui ne sont pas les moindres.
Tu as préféré partir à la grande surprise du professeur qui, je pense, y croyait aussi. Nous aussi , nous y avons cru. Le fait qu'il t'ait opéré 4 fois en 7 jours....(1 jour sur 2) le dimanche, le mardi il a même annulé une intervention programmée pour te prendre toi, Comment veux tu que nous n'étions pas plein d'espoirs?
Imagine notre désespoir quand à 14h ils nous ont annoncé qu'il n'y avait plus rien à faire et que dans quelques heures,
tu nous auras quittés.
Ce fut le plus grand cauchemar de ma vie, à 21h15, ton coeur a cessé de battre.....
Nous avions encore tant de choses à nous dire, à faire ensemble. On commençait seulement à vivre....à peine 1 an de retraite en commun.... Comment survivre après 43 années de mariage ???j
Je t'imaginais immortel et vu la force de notre amour l'un pour l'autre, rien ne pouvait t'arriver.....
Et maintenant comment parviendrai-je à continuer le chemin sans toi?
De là où tu es , aide moi s'il te plaît.....