Cette missive est réservée aux personnes qui souhaitent aider un parent, ami, .. qui est la souffrance et le deuil d’avoir perdu un être cher.
Il faut avant tout savoir, que les souffrances d’un deuil ne sont absolument pas les mêmes, quand on perd, un enfant, un ou une compagne, un parent très proche ou un parent plus éloigné.
C’est le degré d’attachement et le lien émotionnel qui nous lie à la personne disparue, qui détermine l’intensité du deuil.
C'est pourquoi on est plus touché, par la perte d’un ami de coeur, que par le décès d’un oncle avec qui on ne partageait que des moments formels comme un repas de famille.
======================================================================
Depuis le départ de ma Cherie, tout à changé. Le sens de ma vie, ma relation aux autres, mes priorités. Tout est bouleversé.
J’ai du mal à trouver la lumière au milieu de ce séisme. Un tsunami dévastateur a soufflé et les immeubles se sont écroulés.
Je suis en quêtes de repères. Pour l’instant je survis, même si je fais des efforts pour ne pas trop montrer aux autres l’intensité de ma détresse.
Je ne veux pas que l’on ait pitié de moi, Pascale n’aurait pas apprécié, que je me pose en victime.
Alors certes aujourd'hui je suis vulnérable et fragile, mais je me dois d’être assez fort pour remonter la pente, et lui faire plaisir, afin qu’elle dise encore ‘’ t’es kroppp fort mon Doudou’’
C’est pour cela qu’il faut que tu saches ce que je pense et ce que je vis. Informer, dire ce que l’on pense, sans faux fuyants, c’était la devise de Pascale, éviter les ‘’ non dits’’
Vois cela comme un souhait mais sans aucune contraintes ou impositions quelconques.
Jour après jour, j’apprends ce que signifie être en deuil. Comme pour beaucoup ce mot deuil fait peur, on se sent tellement démunis face à une telle souffrance qui semble que rien ne pourra l’apaiser.
Je suis sûr que tu éprouves cela quand tu me parles ou que tu penses à moi.
Le deuil est un processus de cicatrisation qui peut durer très longtemps, beaucoup plus longtemps que tu ne peux l’imaginer. Du reste je pense, qu’il en restera des souvenirs, mais aussi des séquelles et cicatrices jusqu’à ma fin.
Il paraît que le plus dur à vivre n’est pas maintenant, mais dans 6 ou 10 mois, quand tout le monde pensera que tout est réglé, car je commencerai à reparler plus, voire sourire.
C’est la que la douleur se fera le plus intense, plus lancinante, et moins visible.
Ce que je ressentirai dans mon fond intérieur ne sera pas le juste reflet que tu pourra voir de moi. Ce décalage pourra te faire croire que je vais mieux, mais seul j’aurai des moments compliqués car l’absence de Pascale sera toujours là, omniprésente, quand j’irai faire du paddle, randonnées, voyages, sans elle.
Je vais du reste me programmer de faire le canal du midi, - cadeau de mes 60 ans - fin mai, que l’on avait prévu ensemble avec Pascalou, ainsi que la box que vous m’avez offerte quand j’ai organise - bien aide de ma chérie - le rallye touristique de la Seyne sur Mer à Ollioules.
Je vais être de nouveau en convalescence, pas physique, mais morale, avec ce deuil qui épuise beaucoup plus je l’on ne peut l’imaginer.
Je ne peux dire à ce jour combien de temps cela va durer, c'est pas mécanique. Pour mon opération on m’avait dit deux ans ! J’ai battu les statistiques ! 3 mois après voyage en Grèce, reprise activité professionnelle dans la foulée, 8 mois après Compostelle, organisation du rallye, Maroc, achat maison, etc ….
La c'est dans la tête ! Alors on verra bien ….
Maintenant je me sens souvent fatigué, c'est vrai que la nuit, je ne dors pas beaucoup, ca ressasse, je suis au bout du rouleau, mais le rouleau tourne et je vais mieux après.
Ceci peut avoir des incidences dans mes relations envers autrui, j’en veux à la terre entière, du départ de Pascale, mais aussi à moi !
Comment je ne me suis pas aperçu de sa fatigue, pourquoi je n’étais pas la au moment précis ou elle a eu son malaise, pourquoi et pourquoi ….
Je me réconforte en me disant que juste avant d’aller chercher mon collègue à la gare, elle m’à dit ‘’ que je suis bien ici, avec toi mon Doudou, c’est calme et reposant, je t’aime ‘’
Mais ça n’empêche pas les questions qui seront à jamais sans réponses.
Alors il est possible que mon comportement te déroute, si je refuse tes invitations, si je n’ai envie de rien, ce n’est pas contre toi, c'est mon incapacité à prendre sur moi ma détresse et mon désarroi.
Ne te sens pas gêné et démunie face à ma peine, c'est la vie, des milliards de personnes avant moi, y sont passé et des milliards de personnes se sont remontés avec des impacts plus ou moins importants et longs
Ne te sens obligé de vouloir faire quelque chose pour moi, et si tes propositions de sorties et tes venues à un moment donné sont refusées, demain sera autrement avec une grande joie - ou presque.
Quand je parle, ou écris ce que je ressens, ne crois jamais que je me complains dans ma souffrance, j’ai appris que ceci est nécessaire à l’intégration psychologique et émotionnelle de ma perte, même si cela peut paraitre malsain et peu aidant de s’enliser dans le souvenir. Cela s’appelle le travail de deuil, chacun l’exprime comme il le sent le mieux, moi c’est l’écriture et son image.
Son image, car je ne veux pas qu’on oublie la très bonne personne qu’était Pascale, même si un jour ca arrivera.
Quand tu me vois pleurer, n'ai pas peur, reste en silence auprès de moi, même si je dis que je ne n’ai pas envie de te voir. J’ai surtout pas envies que tu vois mes larmes, et de te rendre triste a ton tour.
Sans me parler de Pascalou en continue, n’hésites pas à m’en parler ! Je vois que tu ne l’oublies pas et ca me fait plaisir. Un truc fait ensemble, une recette, une randonnée, ces souvenirs sont une véritable source d'énergie pour moi. Tu vois c’est tout et son contraire !
Ce blog fait en son honneur sera la continuité de sa vie, donc je souhaite que nous lui souhaitions son anniversaire du 1er octobre, sa fête le 17 mai, et son départ le 25 février.
Pas de grandes phrases mais juste un mot pour dire qu'on pense à Elle.
De mon côté, il faut que j’admette que le monde vit autours de moi, et que tu sois heureux.
Pour mes filles, je dois me réjouir de voir les enfants vivrent, être en bonne santé et avoir de nouveaux petits enfants en prévision.
N’hésites pas à me parler de ce tu fais, même si cela va prendre un certain temps afin que je t'écoute de manière paisible. Mais je vais y arriver je te le promets.
C’est compliqué ce que je te demande, je le sais, mais reste à mes côtés le temps qu’il faut, je ferai de mon mieux pour que cela soit le plus court possible, reste discrète et présente. C’est ainsi que tu me manifestera au mieux ton amour, ton affection et ton amitié.
Merci d'être là pour moi, comme je pourrai, un jour être là pour toi.
Milles bisous