C'est très très long Pandor. Du moins je crois.
Si l'on apparente ce drame à une blessure physique, ce serait comme d'avoir été brûlé entièrement.
La peau met du temps à arrêter de suinter, des années, à ne plus être brûlante et rougeâtre.
Au final, les horribles cicatrices restent même si on tente de les masquer avec des produits cosmétiques, des habits ou avec de la chirurgie esthétique, elles sont là.
Alors les choses mettent du temps à "se tasser" et juste "se tasser". C'est ce dont je me suis rendu compte récemment, ce n'est pas vraiment un combat, car il est perpétuel, on ne finit pas par gagner contre la tristesse ou le drame et les souvenirs. Oui c'est un combat car on doit se battre, mais non on ne gagnera pas, il s'arrêtera lorsqu'on sera mort. On doit juste combattre pour ne pas sombrer, sans jamais remporter une victoire éclatante, non, pas d'étincelles (sauf exceptions de gens qui s'en remettent et font des choses formidables mais combien ?), c'est un combat pénible et gris car il est décourageant.
Ces phrases ne sont pas entachées d'optimisme, je le conçois, mais c'est un point de vue et je préfère être honnête que de raconter des foutaises. Il ne faut pas perdre de vue que certaines personnes ayant vécu des drames s'en sortent très bien et font plein de choses.
Pour les autres, que dire...
On rejoint la masse des gens qui doivent vivre avec une douleur psychique ou physique très importante... En cela tu as raison, et comme tu disais dans l'un de tes postes, finalement à quoi bon quantifier la douleur et la hiérarchiser lorsqu'on dépasse un certain seuil ?
Bien sûr, il y a des degrés de douleur, variables selon les individus, mais comme je disais, au-delà d'un certain seuil, ça n'a plus vraiment d'importance...
Est-ce qu'on se demande si celui qui a perdu ses deux jambes et un bras souffre plus que celui qui a été complètement défiguré et brûlé ?
Après, il existe un seuil de douleur, je crois, variable aussi selon les individus, qui est tout simplement insoutenable.
On peut supposer que ce seuil n'est pas complètement atteint ou que nous avons su le repousser plus loin car on n'a pas sombré dans la folie la plus totale ou qu'on est pas tout simplement mort.
Personnellement, je sais que si un nouveau drame comme la mort d'un enfant unique devait survenir, je n'irai même pas chercher à survivre, rideau au revoir j'ai déjà assez morflé.
Mais en attendant, je combat et je rame et j'arrive à faire des choses pas si pourries, des fois, même si je suis devenu sacrément nul par rapport à avant dans beaucoup de domaines !
Si le seuil est repoussé, la douleur reste bien là et il faut ramer !
Bien sûr, les douleurs sont plus ou moins intenses, plus ou moins durables et les blessures sont plus ou moins profondes , et après on arrive plus ou moins à se raccrocher à la vie en fonction d'un certain nombre de choses, de ce qu'on a comme ressources, comme appui, comme travail, par nécessité si l'on a des enfants, pour son entourage etc...
Mais tu vas voir, la douleur peut-être moins forte dans le temps, moins présente ou domptée, voire utilisée comme une force pour les plus malins ; et l'on peut aussi réussir à faire encore des choses.
Le cerveau va aussi un peu s'apaiser.
Le drame met le cerveau dans un mixeur, clairement. Il lui faut du temps après ne serait-ce que pour refonctionner un peu normalement sur des choses basiques, puis sur des choses un peu plus complexes. On laisse aller un temps, après, on essaye de se pousser un peu si nécessaire, car il faut aussi provoquer les améliorations. Tu parlais de sens de la vie, mais s'il n'apparaît pas tout seul il faut le chercher ou même le créer !
Pour finir, concernant la vie et l'après-vie... Beaucoup de théories... des religions aux médiums et autres cartomanciens.
Un paradis, un enfer ou la vie comme une école des âmes qui se réincarnent infiniment...
Tout n'est pas à jeter, il semble y avoir des gens qui ont certains privilèges au milieu d'un tas d'escrocs et de dingues mais à mon avis ils n'entrevoient que des bribes infimes de la vérité et ensuite ils extrapolent.
Dans le doute, il faut rester très prudent par rapport à cela. C'est intéressant mais dès qu'on est un peu trop engagé dans quelque chose il faut exercer un certain sens critique car si l'on peut avoir une certitude c'est que le grand mystère de l'après-vie n'a pas à être dévoilé aux vivants.
Même si encore une fois je conçois tout à fait que certaines personnes soient plus réceptives que d'autres et que je crois qu'il y a quelque chose qui nous dépasse, qu'il y a une après-vie et qu'on peut recevoir des messages des signes, on peut s'y intéresser et chercher, néanmoins, sur la manière dont ça se déroule et quelle forme cela prend, je crois que c'est là qu'on doit s'arrêter ! C'est d'ailleurs ce qui a semé la discorde dans le spirituel car au fond tous ces gens s'accordent pour estimer qu'il existe quelque chose de plus que le réel mais ils s'opposent sur l'interprétation de ce quelque chose jusqu'à parfois s'entretuer. Et puis ces interprétations sont si diverses... Sachons rester à notre petite place d'être humain en acceptant qu'il y a des choses au delà du corps et du matériel, une force ou un dieu, mais sans aller trop loin dans les théories d'interprétation.