20 mois, plus de 20 mois qu'il n'est plus là,
j'ai lu les différents témoignages sur la douleur des jours fériés, des vacances sans lui, sans elle, sans eux, ...
Je me souviens de ces 1eres vacances sans lui, sans l'homme que j'aime, la violence de ces vacances, la violence de ces mots : bonnes vacances, l'absurdité de ces mots, si anodins, ... qui font si mal, je me souviens de la douleur que me provoquais le soleil, ces moments que je trouvais si doux, partagés avec lui, si violents sans lui.. et pourtant, pourtant aujourd'hui, ces vacances je les ai savourées, j'étais heureuse que le quotidien s'arrête et de me retrouver avec mes deux petits bouts, en vacances. Nous sommes partis quelques jours chez leur grande soeur, nous avons partagés des moments riches, tendres doux, emplis d'émotions, nous sommes rentrés, je me suis occupée du jardin, des poules, des chats,.. de mes enfants, de moi
nous sommes repartis retrouver quelques uns de mes cousins-cousines, "une semi-cousinade", des cousins que j'affectionne, à nouveau nous avons partagé et savouré de doux moments, vrais, simples, emplis d'émotions aussi... j'ai vu mes enfants rire et jouer avec leurs cousins... ça me nourrit, je me suis dit que j'allais mieux, je n'avais pas envie de rentrer,.. je suis plus émotive, plus sensible, mes larmes coulent facilement, mais sont moins violente, j'ai presque retrouvé mon état d'avant, moins de sautes d'humeur, moins d'angoisses, moins de pétage de plomb.... mais je reste fragile. Nous sommes rentrés, c'était dur pour nous 3, nous avons tous les 3 pleuré, chacun à notre façon, chacun comme il peut... mais nous sommes rentrés nourris, avec de beaux souvenir dans la tête, avec ces moments qui permettent de vivre les autres moments, plus inconfortables, ces moments qui nous permettent de savoir qu'il y en aura d'autres. Mes joies, mes bonheurs, mon équilibre sont aujourd'hui teintés d'une nostalgie, d'une pointe de douleur légère mais présente, tapie au fond de moi, je sens ma fragilité, mon émotivité à chaque instant
aujourd'hui j'arrive à parler de lui en souriant, en riant parfois, aujourd'hui j'arrive à penser à lui avec amour, tendresse et douceur, j'en parle parfois en pleurant, j'y pense parfois en souffrant, .. au gré des émotions qui m'accompagnent, au gré des évènements qui s'invitent à nous...
Seulement aujourd'hui, la douleur ne me fait plus peur, je n'ai plus peur de m'y perdre, je n'ai plus peur de me noyer, je sais, je sais que l'on peut encore vivre, vivre avec son absence, vivre avec le manque, vivre avec cet amour pour lui, qui restera, je le sais aussi, à tout jamais figé, indéfectible, sincère, pur et beau. Cet amour que je lui porte ne s'usera pas, cet amour ne s'abimera pas, lui non, c'est la douleur qui s'use, la fatigue qui s'amenuise, la violence qui s'abime, mais l'amour, lui non, l'amour se nourrit, l'amour rayonne et rayonnera toujours.
Je n'ai plus peur d'être seule, je n'ai plus peur de la solitude, je l'apprivoise, je commence à l'apprécier, je n'ai plus peur de compter sur moi, (je n'hésite pas à demander de l'aide pour certaines choses)
Voilà, ceci est mon vécu, mon ressenti, mon expérience, j'avais envie de vous le partager
tendrement
Mononoké