Auteur Sujet: Mécanismes de survie  (Lu 3373 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Punaise

  • Invité
Mécanismes de survie
« le: 02 août 2013 à 16:58:24 »
e viens sur le site de traverser le deuil depuis quelques jours. J'ai regardé les vidéos du module 1 et j'ai lu quelques messages postés sur le forum. Je me lance donc maintenant à écrire mon histoire (je ne l'ai jamais écrite ...), car j'aimerais pouvoir avoir des conseils / commentaires / soutien de votre part.

Mon histoire :

Mon amoureux est décédé depuis près d'un mois, cela faisait deux ans et demi que nous nous connaissions et un an que nous habitions ensemble. C'était l'achat de notre première maison pour nous deux. De mon côté, j'ai 30 ans et lui était un peu plus vieux que moi. Je partais donc de chez mes parents pour aller habiter avec lui. Il a accepté de tout quitter (emploi, amis, famille) pour venir habiter dans ma région.

Lorsque nous nous sommes rencontrés, c'est comme-ci nous nous étions trouvés. Nous avions l'impression de nous connaitre depuis toujours. Avant lui, je n'avais jamais eu de relation amoureuse. J'ai certaines limitations physiques suite à une maladie chronique, alors il semblait être difficile pour les hommes de m'accepter comme je suis ... Lui aussi vivait l'expérience de la maladie et ce depuis son enfance. Nous avions donc un vécu en commun. Cependant, lui en était rendu à sa deuxième greffe rénale, après des années passées en dialyse. Son état de santé était incertain et j'ai fait le choix de sortir avec lui malgré tout comme lui aussi m'a choisie. Il m'avait averti que s'il faisait un rejet, il ne retournerait pas en dialyse. Nous avons donc réussi à faire notre bonheur ensemble, on se ressemble tellement ... Il est l'homme fait pour moi. Pour la première fois (aussi pour lui) on se savait aimé à la hauteur de notre amour pour l'autre. Il remplissait mon quotidien par sa présence. Nous partagions toutes nos activités ensemble.

En février, il a été hospitalisé pour un début de rejet et il a été sauvé. Mais nous avons appris qu'il faisait un rejet chronique. Nous ne savions donc pas pour combien de temps il en avait ... J'ai bcp pleuré durant les mois qui ont suivis. Il y avait maintenant un épée de Damoclès au-dessus de notre tête ... Un compte à rebours était commencé (mois ? années ? combien ?). Je me suis mise à m'imaginer sans lui, s'il venait à mourir ce que je ferais ... L'angoisse et la panique se sont emparées de moi. Chaque journée était devenue sous le signe de l'anxiété. J'ai été consultée un psychologue et je suis même allée en hypnose. La psychologue m'a dit que c'était comme-ci je me préparais à vivre mon deuil, à faire face à cette éventualité. Pendant le printemps, mon amoureux a eu des hauts et des bas point de vue santé. Entre-temps, ma mère a été diagnostiquée avec un cancer (une récidive) ... Tout nous tombait sur la tête en même temps.

En juin, il a été hospitalisé pour une infection des poumons et il n'est jamais revenu à la maison. Son état de santé s'est empiré. Son corps épuisé a lâché, son greffon aussi et ses jambes ne fonctionnaient plus ... Il a finalement décidé de renoncer à reprendre la dialyse et à continuer de souffrir. Je sais que c'était le meilleur choix pour lui. Il était trop hypothéqué. Les traitements reçus contre son rejet en février l'avait détruit ... Pendant plus de 3 semaines, j'ai été le voir à l'hôpital à tous les jours (mon père et moi faisions près de 3h d'auto pour se rendre et revenir)... il y a eu des hauts et des bas ...des nouvelles qui nous anéantissaient d'autres qui nous donnaient un infime espoir. Il est décédé la journée que ma mère commençait ses traitements pour son cancer ... Que dire ?! La journée de sa mort, je suis arrivée à l'hôpital (après 1h30 de route) et ils m'ont averti qu'ils lui avaient donné quelque chose pour la douleur (il souffrait trop et ne pouvait plus m'attendre) et qu'il ne se réveillerait pas - je venais d'arriver trop tard (il avait de lui-même enlevé son oxygène). Il est décédé environ 30 minutes après que je sois arrivée. À la fin, il a ouvert les yeux et il m'a regardée, j'étais à ce moment en train de lui dire que je ne pourrais pas passer au travers de ça, que je ne serais pas capable de m'en sortir. C'est comme s'il avait ouvert les yeux pour me dire HEY!! Je l'ai tenu dans mes bras jusqu'à la fin lui disant qu'il pouvait s'en aller et qu'il serait toujours aimé.

Maintenant, j'ai l'impression d'avoir fait une preuve d'amour ultime. J'ai l'impression pendant ces 24 jours qu'il était malade d'avoir tout donné. J'appréciais tellement de pouvoir prendre soin de lui et de l'aimer. Même à l'hôpital avec lui, j'étais comblée. La journée avant sa mort, je lui avais dit qu'il devait penser à LUI et que je ne lui en voudrais pas et que je l'aimerais toujours peu importe sa décision. J'ai l'impression de m'être rendue au bout d'une vie en vivant cette épreuve. J'ai fait le don de soi le plus important d'une vie je crois, aimer l'autre assez pour le laisser partir ...

Mécanisme de survie ...
Ça va faire 4 semaines qu'il n'est plus là, au début cela était l'enfer ... Je pensais seulement à aller le rejoindre. Je me suis aussi laissé le choix. C'est un poids énorme que les gens autour de nous, nous font porter ... Tu es forte et courageuse, tu vas t'en sortir....  ou encore ... avec tout ce que tu as déjà vécu tu vas traverser ça .... Vivre avec une maladie chronique et vivre un deuil ce n'est pas pareil ... DU TOUT! Et ce n'est pas parce qu'avant de rencontrer mon amoureux, je souffrais d'être seule que c'est normal que je me retrouve seule !!! Je vis donc un jour à la fois.
Je me suis donc surprise à me reconnaitre des mécanismes de survie tels que vivre un jour à la fois, demander de l'aide aux gens autour de moi, je nomme mes besoins, j'accepte les invitations afin de ne pas faire exprès de me retrouver seule. Mais je me laisse des temps pour vivre mes émotions (comme maintenant).
Je n'habite pas dans notre maison, mais bien chez mes parents. Je n'ai jamais dormi dans notre maison sans lui (même quand il était hospitalisé) et je ne pense pas commencer ajd. Je pense m'installer ailleurs ... Il est très souffrant de me retrouver dans NOTRE maison SANS lui... Ce sera toujours notre maison et pour moi c'est une suite logique que puisse qu'il n'y est plus, je n'y sois plus aussi .... Nous n'avons pas d'enfant alors la maison est grande et vide. D'autant plus que je ne suis pas l’héritière de mon conjoint (pas eu le temps de faire un testament), je ne sais donc pas ce que la personne fera avec sa partie de maison et ses meubles ...  Quant à dépendre des décisions d'une autre personne, j'ai préféré prendre le contrôle sur ce que je pouvais (mécanisme de survie ici aussi). Un projet de vie que j'ai toujours eu et que j'avais mis en attente suite au déménagement avec mon amoureux refait surface ... J'ai l'impression que ma vie d'avant lui revient me rejoindre dans le ici et maintenant. Au début, je le voyais comme un retour en arrière, mais maintenant j'ai plutôt l'impression que ce qui était resté en suspend avant de le connaitre revient naturellement dans ma vie. Je désire reprendre mon projet de vie d'être famille d'accueil et d'avoir des animaux (petit élevage). C'est un projet de vie qui date de mon adolescence. Mon amoureux n'aura pas été avec moi assez longtemps pour que l'on puisse actualiser ça ensemble. Mais mon père me dit depuis que c'est arrivé de m'accrocher à quelque chose pour passer au travers de cette épreuve et de ce vide ...

Et c'est là, je me demande si c'est normal ? Après si peu de temps, est-ce normal de vivre ? De vouloir actualiser mon projet de vie ? Dois-je me sentir coupable ? Est-ce que parfois ma souffrance est moins intense, car ça fait plusieurs mois que je me préparais à cette éventualité ? J'ai des attaques de deuil à tous les jours, un manque de lui ... J'ai des rituels à tous les jours pour combler ce manque (photos, parfums, t-shirt) ... Mais je me surprends à fonctionner quand même, est-ce normal ? Il n'y a pas une journée qui passe sans que je me dise que ce serait plus facile d'aller le rejoindre, mais je réussis à passer ma journée quand même ...
Suis-je SI résiliente ? Ou si c'est un leurre ?? Un répit d'une courte période ? Une illusion ? Ou si je peux réellement fonctionner tout en m'ennuyant de lui et en portant notre amour à tous les deux dans mon coeur ? Est-ce trop tôt pour penser à un projet de vie et faire des démarches pour l'actualiser ?
J'aimerais bcp avoir votre avis sur ceci et votre expérience.

Merci de m'avoir lu et pour vos retours!

Hors ligne coeur

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 387
  • Je t'aime à la vie, à l'amour !
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #1 le: 02 août 2013 à 18:21:17 »
Te lire remet en ma mémoire tous les moments que j'ai passé ces trois dernières années.
Mon mari est parti après 3 ans de maladie alors que lui et moi savions dès le départ qu'il n'y aurait pas d'autre issue.
L'épée de Damoclès, je connais. Et je me demande comment il a pu vivre tout cela alors qu'il ne pensait qu'à moi.
Moi je pensai à lui et me disais que je ne pourrais pas vivre sans lui.
Ma colère, je l'ai eu à ce moment-là.
Depuis le 14 mars dernier, jour de sa traversée du chemin, je tente comme je peux, avec mes moyens, de vivre.
Au début, je survivais, comme toi, en me demandant pourquoi je ne le rejoignais pas.

Cela ne fait que 4 mois de deuil pour moi. mois où moi aussi j'ai des rituels (embrasser sa photo le matin et le soir, lui parler, m'endormir avec son bonnet de laine qu'il mettait pour sortir cet hiver, etc....)

Mais, je me bats contre le désespoir tous les jours.
J'essaie d'organiser ma vie en pensant à lui.
En fait, je fais seule ce que nous aurions fait à 2. C'est le plus difficile car à chaque moment, il me manque tant.
Ce que je voudrais c'est qu'il soit fier de moi et tranquille pour moi puisque pendant 3 ans il s'est soigné mais uniquement dans le but de penser à moi.....

Tout ceci pour te dire que, à mon avis, oui, tu as raison de faire ce que tu voulais faire avec lui.
Il faut que tu prennes soin de toi et surtout que tu fasses ce que ton coeur et la pensée de ton amour te dictent.
C'est le seul moyen d'arriver à tenir.

N'hésite pas à revenir ici nous raconter comment tu organises et quels sont tes ressentis. C'est uniquement comme cela que tu arriveras à vider un peu de ton sac de larmes et alléger ta charge.

Tendres pensées.

Catherine
"coeur"
"tenir, toujours tenir !"
"Tenir, toujours tenir ! Tenir le cap ! Envers et contre tout ! Dans la continuité de ton Amour !"

mc59

  • Invité
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #2 le: 02 août 2013 à 18:32:08 »
bonjour 'Punaise';

tu te demandes 'est-ce normal de vivre'..
qu'est-ce qui est normal ou pas dans ces situations de deuil que nous traversons...
un tsunami vient bouleverser notre vie , et chacun réagit comme il peut!


je veux juste te partager un peu de mon expérience :
JM est décédé le 24 décembre 2010 en début d'après midi..
nous nous apprêtions à fêter Noël avec nos enfants et nos 4 petits-enfants!
après le choc, les premières décisions, est arrivé le moment où l'un des enfants a dit :'qu'est-ce qu'on fait ce soir ?'
et là m'est venue la réponse suivante 'la Vie continue'
on a mangé ensemble et donné les cadeaux aux petits...
quand j'y réfléchis aujourd'hui je me demande comment j'ai fait ..
mais, parfois, sans que l'on s'y attende, surgissent des forces de Vie insoupçonnées..
les choses ne sont pas faciles pour autant ;
après 2 ans et demi, j'ai encore des gros coups de cafard, des jours où je n'ai envie de rien d'autre que de ses bras, mais JM est présent en moi en permanence,et oui 'la Vie continue' !
et il ne faut pas avoir honte de vivre;
c'est surement ce que nos amours souhaitent pour nous ..

alors j'ai envie de te dire de ne pas avoir peur de vivre, de faire des projets, doucement, à ton rythme;
prends soin de toi ;
le chemin qui s'ouvre devant toi est long, mais chaque petit pas te fait avancer ..
amicalement

marie-claire

MANITE

  • Invité
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #3 le: 02 août 2013 à 18:39:02 »
Tu es au contraire tres courageuse de vouloir vivre et d'avoir des projets c'est important
Tu n'a aucune culbalite a avoir ,toi comme moi avons soigne nos amours pendants des annees(moi10ans)avant la finalite et dans notre inconscient ,on s'etait prepare a l'ineluctable '(meme si on s'y refusait) ;alors maintenant si ce projet te tiens a coeut, fonce ;cela ne peut que t'aider  je te souhaite bon courage tendrement

pcfun

  • Invité
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #4 le: 03 août 2013 à 00:17:16 »
bonjour punaise

j'ai 34 ans, ma femme en avait 32, décédée d'une maladie rare, après greffe coeur / poumon, et poumon une seconde fois.
la maladie est une sacré vacherie (pour être poli). elle ne jamais prévenu qu'avec sa maladie elle pouvait partir du jour au lendemain, je m'en veux aussi de ne pas m'être renseigné par moi même. la douleur est si intense car la mort m'a été soudaine.

j'ai perdu notre appart aussi, nous n'avions pas prévu de testament non plus, j'espère que vous étiez assuré à 100% sur le prêt, et que la banque sera à la hauteur, pas comme la mienne qui me prélève toujours et qui ne sait me donner de date de fin.

je comprends que vous ne puissiez pas revenir dans votre maison, c'est une tristesse qui m'envahie à chaque fois que je remets les pieds dans l'ancien appart.

avant son décès j'étais suicidaire, j'en avais marre de mon ancienne vie, aujourd'hui je ne peux que continuer à vivre, c'est mon choix, elle qui aimait tant la vie et qui aurait tant donner pour vivre un jour de plus. je n'ai pas le droit de lâcher. ce serait une insulte à sa mémoire.

essaie de t'entourer des bonnes personnes, pas celle qui te feront souffrir par leur geste ou leur parole. n'hésite pas à t'adresser à des associations spécialisées (trouvables sur le net). je lis pas mal de livre sur le deuil qui me font progresser. notamment : Quand la mort sépare un jeune couple de Corine Goldberger.

si avancer dans ta vie te fait du bien, qu'importe si c'est mal aux yeux des autres, on grandi toujours de ses erreurs, n'aie pas peur d'en faire.

elle est partie depuis le 9 avril, et pourtant j'aimerais avoir une épaule sur laquelle pleurait, une oreille ouverte à ma peine même si je sais que c'est encore trop tôt pour moi.

je te souhaite beaucoup de courage dans ce long et solitaire voyage.

Punaise

  • Invité
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #5 le: 03 août 2013 à 06:09:37 »
Il y a beaucoup de compréhension, de sollicitude, d'amour qui sont transmis via ce forum. La lecture de vos messages fait du bien et fait sens pour moi. Merci.

J'ai également l'impression Catherine que mon amoureux me donne la force de passer mes journées et d'avancer. J'ai l'impression qu'une force intérieure me pousse vers l'avant et m'empêche de me faire trop de mal. Est-ce un mécanisme de défense ? Un armure qui se dessine et qui me coupe de mes émotions ? Ou est-ce mon amoureux qui avec l'amour qu'il me porte m'aide à avancer en m'aidant à ne pas me laisser envahir par la souffrance ? Depuis quelques jours, je pense à lui sans être submergée ... Je fais tjs mon rituel avec mes souvenirs de lui, je regarde certaines photos de lui, je lis des courriels qu'il m'a écrit, je pense à lui (car tout peut me faire penser à lui), mais il n'y a pas tjs forcément une grande tristesse qui m'habite ...

Marie-Claire, ton récit est émouvant. Merci du partage. C'est vrai que l'on se dit que la vie continue ... Au début, ça ne fait tellement pas de sens, hein? Je me souviens, mon amoureux était à l'hôpital en juin, et mon monde était en train de s'écrouler et je suis allée au magasin et j'ai vu les gens qui magasinaient, qui riaient ... Et j'ai dit à mon père : je suis surprise de voir que pour tous, ici, il a fait beau ajd ... que oui, il y avait une vie à l'extérieur de l'hôpital pour les autres personnes. Depuis son décès, c'est la même chose. Sauf que là certains endroits me rappellent mon amoureux et même aller faire l'épicerie est souffrant. Comme je le disais plus haut, on se découvre parfois des forces insoupçonnées et je crois que c'est ce qui fait que je me demande si je suis normale et si mon processus de deuil est normal...

Manite, je parlais de preuve d'amour dans mon message. Et bien le fait d'avoir accompagné ton conjoint dans la maladie pendant 10 ans est une très belle preuve d'amour et ce dû être éprouvant ... Dans les premiers jours suivant le décès de mon conjoint, je me sentais vide ... Il n'était plus là pour que je partage avec lui et que je me consacre à lui ... J'imagine qu'après 10 ans, le vide doit être immense.

Merci pour la suggestion de livres Pcfun. Je me suis également achetée certains livres sur le deuil que je commencerai à lire bientôt ...

J'ai trouvé ce site Internet sur le deuil par hasard et j'en suis bien contente. On y lit des témoignages émouvants et c'est réconfortant de pouvoir partager avec des gens qui vivent un épreuve comme la notre. On a beau tenter d'expliquer à notre entourage ce que l'on vit, ils ne peuvent pas vraiment comprendre. Ils ne s'imaginent pas la douleur qui accompagne une telle perte. Quand notre avenir s'effondre et que l'on se retrouve seule, il n'y a même pas assez de mot pour expliquer les sentiments qui nous bousculent. La culpabilité, la honte de vivre, la perte de repère, la perte de sens de la vie, la perte de l'espoir, l'absence de cohérence, le sentiment d'impuissance, la perte de contrôle, l'ennui, le manque de lui, l'amour ... Une amie m'a dit que ce que je vivais ressemblait à la nuit noire de l'âme (pour ceux qui connaissent) ... Il faut donc le vivre pour vraiment savoir les profondeur de la souffrance et l'absence de lumière...

Avec chaleur, je vous dit à bientôt !

Punaise

  • Invité
Re : Mécanismes de survie
« Réponse #6 le: 04 août 2013 à 18:15:11 »
Parfois, on se trouve forte et on se découvre des forces insoupçonnées ... On réussi à vivre un peu nos journées ... On vit comme s'il était simplement parti en voyage. Et il y a une journée / soirée ou tout bascule ... Toutes les journées ou on s'était sentie relativement bien nous rattrapent. Et là, on pleure et ça fait tellement mal - le manque.

Hier, en revenant de passer une journée avec une amie, une journée relativement normale, je suis allée à notre maison ( je n'y habite plus depuis son décès). Je voulais y aller pour me retrouver seule dans notre maison. Et Oufff juste en arrivant devant notre maison, je me suis mise à pleurer. J'ai entré dans la maison et fait le tour et je me suis effondrée. Pendant que j'étais là, j'ai pensé à mourir sans arrêt moi aussi. Ce serait SI facile d'aller le rejoindre ... J'ai l'impression que plus rien n'avait d'importance sauf lui et moi qui avons été heureux dans cette maison. Il me manque atrocement et ça fait SI Mal ... Comment peut-on survivre à des moments de douleur comme ça ? Tous mes bons moments de la dernière semaine ne comptaient plus ... Il n'y avait que la douleur et mon désespoir. Je lui parlais et je le suppliais de me dire quelque chose !!! Je veux savoir s'il est bien maintenant. Est-il mieux maintenant depuis qu'il ne souffre plus ? Regrette-il ? Et que voit-il pour moi ? Qu'est-ce qu'il voudrait que moi je fasse ? Qu'attend-t-il de moi ? Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi à sortir de la maison et à revenir chez mes parents. J'ai repris sur moi, mes pleurs ont cessé ... Un autre mécanisme de survie qui se met en place pour moi ? ...