Le monstre gris montre ses crocs ce soir, voici plusieurs jours que, sans être serein je m'étais habitué à ne pas trop plonger. Puis dans la soirée, sans raison apparente j'ai senti se mettre en place le mécanisme qui vous attire vers le fond.
j'écris pour tenter d'inverser le processus.
On se fait vite à une certaine langueur de vivre, sans jamais rien renier, jamais. En étant conscient de la fragilité du moment, c'est peut-être ça la différence avec le début de l'enfer où tout nous submerge, ne nous laisse pas le temps même de réfléchir, de se poser.
Et puis un détail fait son chemin, et qd je regarde les heures et les jours passés, je peux parfaitement identifier par où et pourquoi ça va revenir. Je n'y peux rien, je ne ferai rien contre, encore que écrire reste un tellement beau moyen justement de juguler ce fracas qui voudrait à nouveau me terrasser.
Les soirées sont parfois empreintes de mélancolie, d'ennui souvent: j'ai toujours cultivé l'ennui, y trouvant parfois comme un repos à condition bien sûr que cela ne dure pas trop. Pour contrer cet état, j'ai tendance à m'agiter beaucoup, parfois de manière désordonnée, parfois non.
Mais toujours dans ces moments, me revient ce que Elle pouvait me dire , me tempérant, me posant.
J'ai perdu ce soutien et ce qui me fait le plus mal, c'est la perte bien sûr, mais surtout qu'Elle ne soit plus autorisée à prodiguer ses conseils, ses jugements, sa vie quoi.
Et ça, ça me détruit, lentement.
Et qu'il est difficile de lutter contre cet envahisseur, silencieux, teigneux, et souvent intransigeant.
Je rencontre la psy la semaine prochaine, j'ai bien hâte d'exprimer de vive voix ce mal-être, seul moyen actuellement capable d'atténuer la douleur, la perte et les regrets.