merci Coccinelle pour ce témoignage sur ces vacances,

comme ça doit être difficile d'arriver à refaire autant de choses alors que l'essentiel nous manque, mais tu nous donne beaucoup d'espoir en racontant ton voyage, ton amour n'était plus avec toi mais il était avec toi plus que jamais, sinon tu n'aurais pas réussi à faire tout ça,
oui il peux être fier de toi !
Merci

Bonne soirée à tous
bises

Lageta

Bonjour Josline,
 Ton histoire me touche beaucoup parce qu'elle ressemble  à celle que j'ai vécue.   Et ce que tu décris comme émotions sont celles que j'ai  trop bien connues.  De même que ta  grande difficulté à vivre.    Je ne sais pas si je vais pouvoir trouver les mots qui pourront te réconforter un petit peu car je sais combien il est difficile de respirer et d'envisager même une journée quand on est dans la situation où tu te trouves.

J'ai aussi perdu  subitement mon mari à l'âge où tu as perdu le tien.  Je l'ai porté en terre à peu près  à la même date.  Je me suis donc  retrouvée seule dans une grande maison vide (je venais tout juste de prendre ma retraite, mes enfants avaient quitté pour travailler au loin).  J'ai fait à pied, sans eau, la traversée du désert de l'endeuillée.   Au début me demandant qu'à mourir  moi aussi.  Plus seule que seule:  perdue, complètement désemparée et en grande détresse.   Comme je disais:  quand je dors je faisais  de beaux rêves: le cauchemar c'était quand j'étais éveillée.
Ca a été long, très long cette traversée.  Quelques amis pour me soutenir, d'autres que j'ai perdus.  Des couples qui se sont distancés (une veuve c'est toujours un peu menaçant).   Perdu l'envie de vivre.  Je n'ai plus ris pendant près d'une année. Rien ne m'amusait; tout me contrariait  me déplaisait.  Je suis devenue anxieuse moi que ne l'avais jamais été. je me suis sentie perdue, abandonnée. J'ai fait comme dans les AA j'ai pris une minute à la fois, puis une journée à la fois.
C'est lentement, très lentement que je suis sortie de ce cauchemar. Le temps qu'il me fallait.  Mais il a fallu que j,en fasse des efforts pour essayer d'en parler, de ne plus  voir les vieux couples se promener main dans la main, pour sortir quand j en avais pas envie, pour ne pas pleurer en public.  Pour me recomposer face aux autres.
Puis à force de mettre des efforts, un jour je suis partie en voyage avec une amie et pour la première fois en 15 mois , j'ai ri. J'ai compris que je commençais à finir ma traversée.    Je me suis cherché des intérêts: j'en ai trouvé péniblement, mais j'en ai trouvés.  Aujourd'hui après 3 ans et demi, je  suis capable de faire des projets (oh pas trop longtemps d'avance) donc de me projeter seule dans l'avenir.
Maintenant je sais dans ma tête et dans mes émotions  que je vais continuer la route qui me reste comme il l'aurait voulu, , sans l'avoir à mes côtés, mais profondément et irrémédiablement mon coeur. Et qu'au bout, moi qui ne suis pas croyante, ce sera le dernier visage  que je verrai avant de fermer les yeux.
Je lui suis reconnaissante pour cette belle vie  qu'il m'a donnée et que beaucoup n'ont pas la chance de connaître. Et pour mes deux beaux enfants.  Je vis seule par choix, mais je ne le suis jamais  tout à fait quand je pense à lui.
Prends courage Josline,  la traversée est difficile, je le sais,  mais n'aie pas peur d'en parler , de le dire.  Les mots pour le dire n'ont pas d'importance. 
Je suis venue aujourd'hui sur ce site où je ne viens pas souvent, sans doute pour te lire. C'est cela aussi le hasard.   Il y a de grandes âmes comme qigan  qui sauront trouver, peut être mieux que mois d'ailleurs,  les mots capables de  te réconforter et de te soulager un peu..
Je reviendrai un de ces jours.  Si jamais tu veux qu'on corresponde fais moi signe
bonne prochaine minute

Merci Lianne
Ton message m' a touchée plus que je ne saurais le dire. Je crois que c' est exactement ça : une minute à la fois. Je suis incapable de prévoir ce que je ferai demain ou même dans une heure. Je ne vis que la minute présente.
Ma seule chance dans mon malheur, c' est que par miracle, je dors à peu près bien. J' ai toujours eu un bon sommeil, profond et là, ça continue . Je me demande pourquoi alors que tout le reste est en miettes. De ce fait, je pense que j' ai tendance à me réfugier dans le sommeil car pendant ce temps, je ne souffre pas. Comme tu dis, le cauchemar, c' est quand je suis éveillée. Le matin, j' étends le bras à côté de moi pour le toucher et là, toute la réalité me revient en pleine figure : Il n' est plus là, il ne sera plus jamais là..... Comme je plains les jeunes femmes qui sont dans cette situation avec toutes ces longues années devant elles. Moi, j' ai déjà 64 ans. Avec un peu de chance, ça ne durera pas trop longtemps avant que je puisse le rejoindre.
Je n' arrive même pas à m' occuper de ma mère qui a 85 ans. Parfois, je ne décroche même pas le téléphone quand elle m' appelle. Tout m' énerve. J' essaie de faire un effort avec mes petits-enfants car je ne veux pas qu' ils se sentent rejetés mais je dois vraiment prendre sur moi. Lundi prochain, ma fille doit se faire opérer (hystérectomie). Je vais devoir m' occuper des enfants pendant ce temps, ça me rend malade d' avance. Heureusement, ils ont déjà 15 et 10 ans, ce ne sont plus des bébés.
Bien sûr, pour ne rien arranger, je culpabilise d' être comme ça. Je me dis que je suis une fille indigne avec ma mère, une mère pas assez présente pour ma fille et une mamie épouvantable pour mes petits-enfants. J' espère qu' un jour, ça ira mieux.
En tous cas, merci Lianne, tu m' as redonné un peu d' espoir pour l' avenir...
Essayez de passer une bonne soirée
Jocelyne

bonsoir Myla,  Josline et ... tout le monde.

Je sais Josline, je sais Myla...  : il y a de ces jours, de ces moments.  Si douloureux, si difficiles. On se croirait dans un trou si profond, si obscur et si froid qu'on se sent perdu et en train de mourir aussi. A tout le moins de ne plus être vivant.  Rien que de  regarder les autres vivre, rire et continuer comme si de rien n'était fait mal et en remet.
.C'est pourquoi il faut venir ici, sur ce site qui ,justement, est fait pour en parler sans que personne ne juge.  Sans que personne ne s'étonne.  Parce que tout le monde qui y vient , sait.  Dire sa peine, parler de sa souffrance.  Pour se raccrocher à quelque chose.  A ce mince filet qui est la vie et la survie. Parce que aucun ou aucune de ceux qui sont partis, qui nous ont quittés à contre-coeur, ne voudrait nous voir ainsi perdus comme des âmes en peine, comme des marionnettes disloquées  par le chagrin. Ca en prend du courage, ca en prend du temps pour panser la blessure.  Quoiqu'en ce moment vous l'ignoriez ou ne me croyez pas,  nous l'avons tous et toutes. ce courage.  Certains le trouvent dans la religion d'autres dans leurs enfants, d'autres en aidant les autres.  Mais ce courage n'est jamais acquis d'avance; c'est un continuel combat contre soi-même, contre la peine,la culpabilité, le désarroi.
Quand je lis vos courriers,  ca me fait chagrin parce que ca me rappelle  une bien malheureuse et difficile période et  comment je croyais ne jamais  pouvoir en sortir. Combien j'étais en colère parfois,combien j'étais malheureuse d'autre fois.  Avec l'impression de vivre  en marge des autres, de pas être parmi eux. De ne pas m'intéresser à quoi que ce soit,à qui que ce soit.   C'est ce qu'on appelle vivre avec les morts.  Etre ailleurs.  Mais lentement, sans s'en rendre compte, à force de pleurer et de souffrir nos émotions, on réintègre le monde des vivants: c'est le jour où on  est capable de regarder un peu en avant  sans pleureur, sans être déchirée.,. Et qu'on voit un peu de lumière; qu'on a l'impression de ne plus être la moitié de nous-même.  D'avoir trouver un certain sens à tout cela et à  notre vie.  On est devenu quelqu'un d'autre car on ne peut pas traverser pareil désert sans être profondément marqué,  mais on est aussi  revenu au monde..  Il viendra ce jour.   Pour vous aussi.
Je vous souhaite de  tout coeur  de trouver en vous ou autour de vous la force de passer ces moments difficiles.

une vie sans saveur...
c'est tellement vrai
condamnée à survivre ainsi...

Cette période ravive la peine..pour nous tous... endeuillés de longue ou fraiche date..

Je semblais plutôt être dans les "hauts" ces 2 dernières semaines,  25 mois après donc.
J'ai même plutôt tenu bon malgré tous les évènements douloureux de ce mois de janvier,
Mais dans notre situation, le moindre petit rappel à notre propre deuil , et c'est le grand plongeon.
C'est mon cas ce soir, comme je l'ai déjà témoigné sur ce forum, mon amour est parti sous mon sourire.
Cette chanson est désormais mon leitmotiv,  comme si elle avait été écrite par mon chéri.
Elle est donc de circonstance ce soir après les obsèques de Demis : Salut l'ami, merci de me permettre de me réfugier dans cette belle ballade :

S´il faut mourir un jour
Je veux que tu sois là
Car c´est ton amour
Qui m´aidera
A m´en aller vers l´au-delà

Alors, je partirai
Sans peur et sans regrets
Et dans mon délire
Je revivrai toute une vie
De souvenirs

Pour traverser le miroir
Je ne veux que ton regard
Pour mon voyage sans retour
Mourir auprès de mon amour
Et m´endormir sur ton sourire

Le temps qui nous poursuit
Ne peut nous séparer
Même après la vie
Nos joies passées
Vont nous unir à l´infini

Pour m´enfoncer dans la nuit
Et renoncer à la vie
Je veux, dans tes bras qui m´entourent,
Mourir auprès de mon amour
Et m´endormir sur ton sourire

Pour traverser le miroir
Je ne veux que ton regard
Pour mon voyage sans retour
Mourir auprès de mon amour
Et m´endormir sur ton sourire

Plus rien à rajouter, tout est dit
 

merci dans les larmes