4 mois aujourd'hui!

une eternité que j'ai basculée dans un gouffre sans fond...3 vies atomisées, notre petite famille en morceaux...
j'ai perdu ma raison de vivre, et je suis toujours incapable de croire qu'il y aura un jour de l'apaisement.
certes il y a eu quelques jours sans larmes, mais alors vides de toute etincelle de vie.
Il y a tellement d'innocence dans les yeux de notre fils, c'est une veritable torture...quelle vie je vais pouvoir lui offrir? sans lui a nos cotés?
il me demande si papa est parti travaillé? je lui reponds papa est mort..."ah d'accord" dit il enfin, il n'a meme pas 2 an 1/2.

j'ai la haine, des que je croise des papas avec des jeunes enfants, je me dis pourquoi pas lui? pourquoi c'est tombé sur nous???

c'est pas humain de souffrir autant que ça

je pense a vous qui traverser la meme epreuve

sofi

Sofi, Thierry,
Ca peut paraître incroyable, inconcevable, mais je vous assure, peu à peu. le ciel s'éclaircit...
Mais pour vous, tout est tellement récent...c'était hier ! Il faut laisser le temps au temps... Ce que tu vis Sofi, ces jours sans larmes, mais sans étincelle de vie...ces moments de colère, ces questions " Pourquoi moi ? pourquoi nous ? " ..., je m'en souviens comme si c'était hier...Et même que certains jours, ça revient... ( après presque 2 ans et demi).
Que l'on soit jeune ou moins jeune; que l'on ait des petits ou des grands enfants, les dégâts sont les mêmes... Moi, j'ai une grande fille de 23 ans. Je sais que pour elle, le départ de son père a été terrible. Son père, c'était son idole....Il était tellement fier d'elle! Au début, nous étions tellement perdues l'une et l'autre, chacune dans sa propre souffrance, que nous nous sommes éloignées l'une de l'autre. Elle a pris un appartement avec son ami; nous avons fait une thérapie chacune de notre côté. Aujourd'hui, nous nous sommes enfin retrouvées! Et nous arrivons à parler de note deuil, de notre souffrance; bref, nous arrivons à nous soutenir mutuellement. Notre chagrin nous a finalement rapprochées! Maintenant, nous parvenons peu à peu de faire quelque chose de nos week-ends! Nous sortons  parfois toutes les deux : resto, cinéma...Nous somme devenues très complices.
Oh ! La place vide, le manque est toujours là- d'ailleurs, sera-t-il comblé un jour ?-, mais peu à peu, la vie devient plus supportable...On réussit à refaire des projets, même si ce ne sont plus les mêmes qu'avant...Petit à petit, on accepte...on accepte l'idée que la vie ne sera plus jamais comme avant, mais qu'on a sûrement encore quelque chose à vivre...
Pour toi Sofi, cela fait 4 mois...cela fait plus longtemps que Thierry, mais c'est tellement frais...En toi, la plaie est béante, presque autant que chez Thierry. Au début, il n'y a rien d'autre à faire que d'avancer un jour après l'autre; une nuit après l'autre...Et accueillir la fin d'une journée comme ...une de plus...; et accueillir la début d'une journée comme un espoir...Et arrivera un jour où vous vous direz en vous couchant que ça a été moins dur que d'habitude...Et ce sera votre première victoire...
Je vous souhaite beaucoup, beaucoup de courage...
Je vous embrasse
Suzy

Sophie,

Comme je te comprends, je suis moi aussi dans cette période du pourquoi nous? pourquoi moi?, pourquoi nous ne marierons jamais, nos enfants n'existerons pas.... Je regarde les autres, leur vie comme si j'étais en dehors de moi, comme un automate je vais au travail, je souris je peux même faire de l humour et en huit clos je sombre, je m'effondre.

Le temps oui certainement mais quand??

Le manque est si intense qu'il me déchire, me donne envie de le rejoindre, de ne plus être. Finalement je n'ai pas envie d'une vie sans lui, sans attrait, sans amour et pourtant je continue je marche, je pleure, je ris oui finalement je vis mais pour qui?

Bises ma petite Sophie.
Je te t'envoie un camion Fédex en express rempli de courage de Grenoble direction la Suisse.
Elodie

Bonsoir
C'est vrai des secondes ... comme des heures.... on a l'impression d'être dans un autre monde.... les vivants d'un côté ... et les moins vivants... comme nous....mais ce matin je me disais... on a peut être pas le droit de se plaindre ! tant qu'on a la santé ... nos amours ne l'ont pas eu la santé  ! mais c'est nous qui vivons... et de quelle manière... avec notre masque pour faire semblant d'être bien... toujours et toujours !
c'est épuisant ... et cette tristesse qui nous accompagne toujours ...
dur dur ce jour au bureau... on me demande sans cesse si je prends des congés ... des congés pour quoi faire pour ruminer à la maison, c'est encore plus difficile... se retrouver dans cette solitude....ils ont réussi à me donner le blues...
tu me manques tellement ...mon Alain ! 

Le tunnel doit être long long, très long,et même quand on pensera arriver au bout, il y aura toujours  une musique, un parfum, une personne ressemblante  qui fais et ne te feras jamais oublier l'être perdu.

Salut Jacky, comme dans ton autre message: viens écrire ce que tu as vécu avec ta belle, durant ces moments de bonheur, raconte, ce que tu désires.

Ouvre un nouveau message qui sera le tien, on te suivra, ça va aussi nous faire du bien. Je découvre, ici, que tout ce que j'ai vécu est bien mon histoire à moi, souvent sa rapport avec les autres. Mais la mort, le deuil, au final, ça se ressemble beaucoup-beaucoup.

À + !

Caroline

Que signifie faire son deuil? Expression que je n'aimais pas entendre mais que je comprends mieux maintenant! C'est pouvoir penser à mon mari sans me sentir noyée, déchirée par le chagrin, se dire qu'il fait partie et fera toujours partie de notre vie de ma vie mais accepter qu'il ne reviendra jamais. Oui Roger est et restera l'Amour de ma vie, je pense à lui tout le temps, il est là avec moi. Une chanson, une balade ..... des photos, des films que j'arrive maintenant à regarder (seule devant mon ordinateur, j'ai besoin d'entendre sa voix, de le voir vivre, bouger...)
La première année il faut accepter de vivre pleinement notre souffrance, que c'est dur! Je me retrouve dans tout ce que vous décrivez pour l'avoir moi aussi vécu.
La douleur est là et restera toujours ancrée au plus profond de moi mais j'avance.....
Prenez soin de vous.
Amitiés
Marieroger

Oui c'est vrai, je me sens aussi, moins seule. Pour moi, ça fait 5 mois. J'ai déjà passé les fêtes sans lui, et maintenant voir le printemps pour la première fois sans lui, puis l'été, puis vers le mois de juin, la naissance de nos 2 premiers petits enfants (des jumeaux) que je vais devoir accueillir sans lui, les anniversaires (nos 3 enfants et le sien) puis, le pire le 1er anniversaire de son décès. Et après, ça ira mieux ??
Bon courage à vous tous.