Si je l'avouais, ailleurs que sur ce forum, on me regarderait probablement bien bizarrement.
Je l'ai sur le dos, ce soir, devant l'ordi... comme tous les soirs depuis... des mois. Il est bien trop grand, pas spécialement beau avec sa couleur anthracite foncée, sa doublure en faux agneau, sa fermeture éclair et son col improbable... un vieux gilet de Philippe, dont il ne se souvenait même plus l'achat. Vieux mais Philippe l'aimait beaucoup pour "trainer" : faire de la musique, lire, regarder un film... vieux gilet qui était devenu mien assez rapidement. Enfin, qui était devenu nôtre.
Je le porte, presque non stop (il ne m'a pas accompagné partout durant les vacances ... mais presque) , tous les soirs et, le WE, au saut du lit depuis ... fin août 2013.
J'ai réalisé seulement ce WE que je ne l'avais pas encore lavé. Je me suis dis qu'il faudrait. Mais voilà, j'ai senti comme une panique, un frein.
Il ne porte plus pourtant, depuis longtemps, l'odeur de Philippe. Mais je suis comme un enfant avec son doudou... je ne veux pas. Ou peut-être qu'une partie de moi craint qu'il soit moins doux, moins chaud après ?
Parce que oui, en fait, quand je suis dans la chaleur de ce gilet, c'est un peu comme si j'étais dans les bras de Philippe, un peu comme s'il ne pouvait rien m'arriver de plus, de pire.
Alors, je retarde, je le sens, le départ pour la machine à laver ... aujourd'hui encore, je le garderai jusqu'au coucher et il finira sa nuit près de moi.
Je ne vais pas me faire violence pour abandonner ce rituel, un jour viendra, sans doute, certainement, où je serai prête, ou je me verrai assez forte pour.
Mais d'abord, l'étape du lavage, un jour ...
A qui d'autres que vous confier ce rituel ?
Mes meilleures pensées vous accompagnent dans votre nuit
Bises