Bonjour Johanna,
Je viens de moins en moins sur le forum mais il m'arrive de passer en coup de vent .... Je n'arrive plus à répondre forcément à tout le monde.
Je suis plus loin devant toi dans le vécu du deuil (3ans 6 mois), seule avec deux garçons.
Malgré la traversée de très nombreux moments de désespoir, de fatigue chronique les 2 premières années pour ma part, au cours de la troisième année j'ai ressenti comme un léger changement, j'ai laissé derrière moi des connaissances de longue date (de notre couple), à petits pas je commence à rencontrer de nouvelles personnes, à faire d'autres choses différentes de ma vie d'avant.
On apprend à vivre avec l'absence ce qui n'empêche pas malgré le temps qui passe de ressentir le chagrin. Le manque sera présent à jamais quoiqu'il arrive dans la suite de notre vie. Cette vie qui continue inexorablement. Le deuil nous transforme.
La présence d'enfants qui ont encore besoin de nous aide à s'accrocher et à continuer chaque jour. Oui c'est épuisant, oui c'est "angoissant" car on est seul(e) à tout gérer, à prendre des décisions importantes pour eux...
Eux ils craignent de perdre le parent qui leur reste, c'est angoissant, ils grandissent plus vite. La mort s'est invitée trop vite dans leur vie. Perdre un parent c'est un cataclysme dans la vie de l'enfant et/ou de l'adolescent. Il y aura forcément une blessure à vie pour eux aussi mais malgré tout la vie aura encore de belles choses à leur faire vivre. Avec mes enfants on évoque souvent nos souvenirs, leur père est dans leur tête, leur coeur... il sera toujours en eux.
Cette période depuis trois ans maintenant je la passe à ma façon c'est à dire que j'accepte de voir la famille, l'entourage proche bien présent pour nous depuis le décès de mon mari et très respectueux et le jour de l'AN et bien je m'en fiche !
Aucune importance pour moi c'est une soirée et un jour comme les autres, je me met dans ma bulle.
Ce soir mon fils aîné ira profité d'une soirée avec de copains et avec le plus jeune on sera seul à la maison programme de soirée crêpes et film en streaming auprès du poêle. Voilà, ça ira comme ça...
Quand nous étions encore tous les 4 c'était pas notre truc les soirées fêtardes de toute façon, en général on partait ensemble en bord de mer pendant que tout le monde passait les fêtes à la montagne. On cherchait déjà la tranquillité.
Plein de courage Johanna car c'est ce qu'il nous reste, c'est un long chemin le deuil... Les gens qui n'ont pas perdu leur conjoint(e) ne peuvent pas comprendre c'est comme ça. Ils ne savent pas comment nous accompagner à faire face à cette douleur. Et ça peut leur faire peur aussi tout ce chagrin.
Douces soirées à toi et à tes enfants.