Voilà 3 ans dans quelques jours que l'amour de ma vie est décédé après s'être battu plus de 5 ans face à un cancer qui avait gagné d'avance la bataille.
Le soulagement du tout début a fait place après quelques semaines, à la douleur liée à la tristesse, à la douleur liée à son absence, à la douleur liée à la solitude, à la douleur liée à l'amputation que représente le décès de celui que l'on aime et avec qui on a vécu plusieurs décennies de bonheur.
J'ai l'impression que juste après sa mort, je parvenais plus facilement à mettre des choses en place pour lutter contre cette situation de deuil et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, j'ai fait le tour de ce qui était possible pour tenter de retrouver une vie un peu plus normale, un peu à l'image de celle que j'ai vécu si longtemps avec lui. Je me souviens de la "pétillance" de notre vie à deux, de la fluidité de notre relation, du bienfait de nos échanges... J'ai cru pouvoir retrouver un équilibre confortable, un équilibre différent. J'y ai investi de l'énergie, de l'envie et même si certaines de mes actions ont été partiellement bénéfiques, elles n'ont pas suffit à combler le vide. Mes amis les plus proches me disent que ce sont de petites pierres que je pose sur la reconstruction de ma vie... je voudrais bien les croire.
Et là, après presque 3 ans, j'ai l'impression que ma vie ne va jamais redémarrer, que je vais rester dans ce marasme et cette nostalgie qui la rendent insipide.
Les personnes que je cotoies ne se doutent pas de mon état d'esprit. Quand je suis en "société", nul ne peut s'imaginer ce que je ressens seule chez moi, un grand nombre de mes contacts me voit comme une battante, une personne gaie malgré tout. C'est le cas quand je suis en groupe mais les émotions se succèdent... et la tristesse et la solitude restent toujours les dominantes.
Courage à vous tous qui connaissez cette situation si complexe.