Et bien Catz, tu es bien mal en ce moment.
Oui, les fêtes, c'est une période difficile pour nous tous.
Moi, j'ai réglé le problème, ceux qui veulent être avec moi se mettent au diapason de mon état d'esprit! Je suis le maître de cérémonie. Envie de parler de tout de rien ou de mon Pierre, tout le monde en parle. Envie de pleurer, et de m'isoler, je fais. Envie de rire et de boire un peu trop de champagne, je ne me prive pas non plus.
Je crois vraiment que le retrait de ceux qui nous entourent est aussi dû au fait qu'ils craignent de raviver notre douleur. Comme si nous étions "guérit"! Il faut avoir vécu cette épreuve pour savoir que l'on ne guérit jamais tout à fait, mais que l'on s'approprit son chagrin, que l'on apprend à le gérer, à le laisser prendre parfois le dessus pour qu'il ne nous brise pas, ou à l'éloigner fermement lorsque l'on sent qu'il va arriver.
Catz, le temps est vraiment un allié, je t'assure.
Les mois écoulés depuis le départ de Pierre me le montrent. L'Amour reste entier, intact, total. L'absence reste cruelle. Mais la vie est là.
Un jour bien, un jour mal. Une semaine calme. Une semaine tempête...
Je n'ai pas eu d'enfant avec Pierre non plus. Pas par choix, la vie a décidé pour nous. Et quand il est parti je me suis dit, il ne me reste plus rien, plus rien de lui, plus rien pour me retenir de le rejoindre.
Et puis, il y a eu ma soeur qui m'a soutenu à bout de bras pendant la maladie de Pierre. Et qui continue depuis son départ, avec patience, acharnement et courage car c'est dur d'être toujours en phase avec "un veuf" (quelle horreur ce mot!).
Oui, mes parents, agés, sont souvent passés à coté de ma détresse. Quelques mois après le décés de Pierre, papa m'a surprise en larmes et m'a dit : Mais qu'est ce que tu as? J'ai compris que le temps n'avait plus les mêmes dimensions que les miennes.
La vie se traine pour nous, un jour, puis un jour...
Pour les autres, c'est une journée, des projets, des envies...
Ne lâche pas. N'abandonne pas, Catz.
Ouvrir les yeux sur le monde des vivants est très difficile. Nous sommes entre deux mondes. Celui où se trouve nos Amours leur appartient. Nous, nous devons avancer, à notre rythme, mais avancer. Et reprendre pied sur la rive des vivants.
Dur à croire, mais qui sait si demain, nous ne trouverons pas un nouveau but à notre vie.
Parlons en autant que tu voudras.
Je t'embrasse fort.
PiMa