Vaste question Qiguan...
Dans mon propre cas, il ne peut être question de déni. Parce que (heureusement ? malheureusement ?) de l'annonce de la maladie au décès (5 mois) et depuis, il n'y a jamais eu de déni (de la colère oui, de la souffrance indicible que cette réalité existe oui, de l'amertume que notre si belle histoire se termine ainsi, si vite, oui). Je n'ai jamais pensé, ni essayé de me persuader, qu'il n'était pas mort, qu'il était toujours du monde des vivants. Non, il est mort le 30 janvier dernier, dans une chambre de soins palliatifs, entouré de beaucoup d'amour. Sa vie corporelle s'est arrêtée là, irrémédiablement, indéniablement. Y avait-il de lui autre chose que ce corps ? si oui, subsiste t-il quelque part, cette part de lui inaccessible ? En toute franchise, je n'en sais rien.
J'ai perdu 3 personnes qui m'étaient proches d'un cancer du poumon avant de savoir que Philippe en était atteint (ironie du sort, je me souviens lui avoir dis, peu de temps après le début de notre histoire, alors que l'on parlait de maladie, d'une façon générale, quelque chose du genre : "En tout cas, s'il y a quelque chose que tu peux éviter de me faire c'est un cancer du poumon, s'il te plait !").
Donc, quand le diagnostic a été annoncé, j'ai tout de suite su, au vu du type de cancer du poumon, des métastases déjà présentes notamment dans les os, ... que l'issue était fatale et avec une échéance assez courte (je pensais 8 ou 9 mois, Philippe espérait plus longtemps avec quelques mois de "rémission").
Ça a été un coup de poignard dans le cœur, immédiat. Où comme si la foudre s'était abattue sur moi. La réalité, crue, sans dérobade possible, sans déni. Les protocoles m'étaient connus, les produits, les réactions du corps ... à chaque étape, je me suis dit - à raison - "Et maintenant, voilà ce qui va se passer... voilà ce qui va être proposé... voilà ce qui va se mettre en place". j'ai juste été atterrée que cela aille si vite.
Désolée pour ce long préambule mais il me permet de montrer que parfois, il n'y a pas de déni, aussi bizarre que cela puisse paraitre peut-être.
De mon côté donc, je n'attribuais pas ces "histoires de sensation de présence" à une forme de déni mais plutôt à des croyances de type religieux. N'adhérant à aucune religion (bien qu'ayant été élevée dans un soupçon de religion catholique) je ne pensais pas bénéficier un jour de ces fameuses "présences".
Et pourtant...
Depuis le départ de Philippe le 30 janvier, je me suis efforcée de penser qu'il s'agissait de coïncidences, de créations de mon inconscient, d'imagination débordante ... mais je ne le crois plus.
Cette "présence" ne me dit pas qu'elle est là pour me protéger mais je ne m'interdis pas d'y trouver du réconfort.
"Présences ou pas" je vous souhaite à tous de trouver un peu d'apaisement et d'énergie dans cette nuit.
Bises