Thierry (du 88),
Je t'en suplie, tu dois et tu le peux, sortir de cette spirale infernale du chagrin qui t'entraine vers le fond.
Ne crois pas que nous ne savons pas. Nous savons parfaitement ce qu'est ce manque insupportable, nous savons ce qu'est ce sentiment d'étouffer, de manquer d'air. Nous pensons tous que nous aurions dû mourir avec lui, avec elle, à sa place même, souffrir à sa place, donner notre vie pour qu'il ou elle soit heureux.
Mais non, c'est comme cela.
Nous somme là, seul(e)s, vidé(e)s, anéanti(e)s, désespéré(e)s.
Et il n'y a pas d'autres solution que de relever la tête et d'avancer.
Que ferait-elle si la situation était inversée?
Abandonnerait-elle ce que vous avez bâti ensemble?
Thierry, relève la tête, regarde devant toi, tant de personnes ont besoin de toi, comptent sur toi.
Et il y a tant de personnes sur qui tu peux compter.
Je sais, il n'y en qu'une seule que tu veux et tu ne peux pas l'avoir.
Ton chagrin te rend sourd et aveugle.
Tu ne l'entends pas te dire qu'il faut que tu remonte tes manches, que tu recherches l'apaisement, peut-être dans le travail, peut-être alleurs, mais te flageller ne fait que te faire plonger d'avantage.
Le cimetière... elle n'y est pas. Elle est avec toi, 24 heures sur 24 et pour elle, agis, réagis, que votre belle et magnifique histoire ne se termine pas en montagne de larmes, pour qu'il en reste quelque chose de beau, de grand, de perène dont tu pourras être fier. Dont elle sera fière.
Reprends ta vie en mains. Avances. Décides. Changes le nom de ton restaurant et donnes lui le sien. Créés une fondation pour elle, forme des cuisiniers, invente un plat qui porterait son prénom, une cuvée de vin, que sais-je...continue le chemin avec elle (en réalité elle est là), mais ne t'assieds pas sur le bas coté à regarder ton bonheur passé.
La vie est devant, le passé t'a construit, elle t'a construit. Et elle n'aimerait surement pas te voir ainsi.
Pardonnes moi cette intrusion brutale mais tu as besoin d'un électrochoc pour réaliser que tu dois bouger.
Tu peux m'envoyer balader, tu auras raison, mais je ne peux pas te laisser ainsi, sur le bord du chemin.
Ensemble, on ira au bout, tous ensemble, et quand l'un de nous n'en peut plus et s'arrête, nous nous arrêtons tous.
Marina