Bonjour à vous,
(je récapitule un tout petit peu: mon mari est décédé en avril 2010, nous avons eu une petite fille qui a maintenant 9 ans. J'ai stoppé le travail en juillet 2010 pour 3 mois afin de m'occuper des affaires en plan laissé par mon mari américain -- on avait vécu en Afrique durant des années, toutes nos affaires y étaient - et y sont encore... -- et ce n'est qu'en fin avril de cette année que j'ai "flanché" - que j'ai laissé tomber mes valises, comme dit mon psy que je vois depuis un an, épuisée physiquement et mentalement. J'ai donc demandé un arrêt de travail. En ce moment, je fais un travail conscient de deuil. Je ne sais pas où je m'en vais, mais j'y vais par étape
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Je suis de retour chez moi, un peu plus tôt que prévu.
Mardi, je suis aller porter ma fille chez ma soeur à Laval et par la suite, j'allais partir vers le Monastère, mais il était trop tard, alors je suis aller dormir chez ma mère. C'était bien, elle a maintenant une plus belle ouverture qu'avant.
Le lendemain, je me suis donc rendue au Monastère pour y rester quelques jours, mais la soeur qui m'y a accueillie m'a dit qu'à partir de jeudi, il fallait partir. Alors, j'y suis restée une seule journée (deux jours, un dodo). Il y a un protocole à suivre: ne pas parler, arriver à l'heure aux repas (ne pas parler) mais pour le reste, on est libre. J'ai marché un peu autour du Monastère (un parcours de prière assez beau, même si je n'ai pas du tout la foi), me suis occupé un peu de mes photos et ai beaucoup-beaucoup dormi. J'ai un peu pleuré. Pas en regardant les photos, non, c'est assez joyeux, mais plutôt en pensant à la route de ma vie à faire seule. Au fait que depuis plus de 10 ans et même plus (depuis l'accident à Lowell), je suis dans la solitude extrême, la sensation de l'échec à son pire, l'idée que cet homme ne s'occupait pas vraiment de moi, ne voulait pas comprendre ma détresse - la sienne devait être pire.
D'ailleurs, je dors beaucoup, ça me questionne: pourquoi? Je m'aperçois que finalement, j'ai besoin d'au moins 9 heures de sommeil, sinon, après, je suis épuisée. Hier, j'ai tout de même fait de la route 9 heures, presque sans arrêt (je visitais la région et je voulais trouver une place où rester, mais c'était vraiment inabordable). Je suis donc revenue chez moi, et j'en suis très heureuse.
Ça valait la peine de partir, de voir un autre ailleurs. J'ai pourtant tant et tant voyagé, mais là, je partais pour aller encore "chez moi", au Québec. Même si la nature, au sud, est plus verdoyante, les arbres plus grands - méchante différence dès qu'on descend au sud, j'ai eu l'impression, peut-être parce que j'étais seule, que j'étais très loin.
En revenant, hier soir, à Québec, j'ai senti un soulagement. Comme un besoin d'être en sécurité, chez moi, devant mon beau jardin rempli de magnifiques fleurs. Même si je suis seule, sans ma fille pour encore quelques jours.
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Mon patron m'a appelée alors que j'étais au Monastère pour me dire "On a hâte de te revoir" et un autre supérieur, qui m'a aussi appelé lundi passé... Ça me bouscule, je sais très bien qu'ils ne veulent pas mettre de pression, mais tous mes contrats sont donnés à des employés de ma boîte qui ne connaissent rien de rien au développement international, ça va faire des beaux dégâts quand je vais revenir... si je reviens.
Aujourd'hui, je ne sais pas encore si je fais quelque chose d'actif.
Caroline