Auteur Sujet: Journal - jour 15  (Lu 3806 fois)

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pinky29

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Journal - jour 15
« le: 30 décembre 2012 à 19:21:21 »
Jour 15
Ne revivre que les souvenirs, les émotions positives. Bientôt, je n'aurai plus rien à écrire sur notre fulgurante histoire. Intense et éphémère. Comme toute chose de la vie : aujourd'hui, tu l'as, demain, c'est fini.
Je me demande comment vivent et sentent les Sages Bouddhistes ? Je peux me détacher des choses matérielles, mais faut-il se détacher de l'Amour humain ? Tout cela n'est-il qu'un leurre, un moyen de nous tenir enchaînés ?
Mai 2008...Tu m'as téléphoné à Poitiers.
Toute cette année, tu m'appelleras. Pas trop souvent, mais régulièrement. Toutes les 3 semaines. Je compte le rythme de tes appels. Je brûle d'impatience que tu me demandes de venir à Hambourg te rendre visite. Mais le temps passe, et rien ne se passe...Espoir, attente, souffrance aussi.
Nous restons parfois 2 ou 3 heures au téléphone. Je ne sais même plus ce que l'on pouvait bien se raconter ? Je sais qu'une fois, je t'ai parlé de mon enfance, pleine de souffrance. Tu as été bouleversé, te demandant comment je tenais sur mes jambes. C'était au milieu de la nuit. Je sentais que tu voulais me protéger.
Et, enfin, octobre, tu m'as invitée ! Ooh mon impatience, mon angoisse ! Comment allai-je m'habiller ? Qu'allai-je te raconter ? Notre histoire allait-elle démarrer ? J'espérais tout en restant lucide : il ne fallait pas te brusquer. Surtout, te respecter...
Les 8 heures de train pour te rejoindre, un vendredi. Le Bonheur ! Enfin, j'allais vers toi ! A Cologne, déception : retard de train ! Mais, enfin, j'arrive à Hambourg. Le train s'arrête et j'ignore où te retrouver. J'ai des papillons partout dans le ventre. Mon portable sonne : c'est Toi ! Tu me donnes rendez-vous en haut des escaliers. Tout en se parlant, on se voit, de loin, on se dirige l'un vers l'autre. Moi, intimidée, cette-fois moins exubérante. Je t'embrasse sur la joue, sans insister. J'ai peur de te faire peur. Je n'en reviens pas : je suis à Hambourg, tu m'as invitée, et je suis près de toi !
Metro. Ton appartement dans cet immeuble 1900. Tu portes ma valise dans les escaliers tout en peinant sous le poids : pour 2 jours, ma valise est pleine à craquer ! Je suis bien une fille ! Ca te fait sourire.
A côté de chez toi, un petit café sympa où on passe la soirée.
J'étais stressée, inquiète de paraître idiote, mais, à nouveau, tout se passe bien. je suis à l'aise avec toi. Tout se passe simplement, dans la bonne humeur et l'échange. parfois, discrètement, à la dérobée, je vois ton regard se poser sur ma gorge un peu découverte, et très vite s'échapper. Cela m'amuse et me fait plaisir : je ne te laisse pas indifférent. Je crois même qu'un moment, tu m'as complimentée sur ma tenue ? mais je ne sais plus...
On poursuit notre discussion chez toi, autour d'un verre de vin, moi, comme d'habitude, pieds nus sur le parquet. Tu m'apportes une couverture que tu glisses sous mes pieds en les y emballant pour que je ne prenne pas froid. Ca me fait sourire. Déjà, ou plutôt encore, je te trouve si attentionné. D'une très grande gentillesse. Tu me regardes et murmures : 'c'est bien que tu sois là'...
Le matin, réveil sou sle soleil et le gel de l'hiver naissant. J'ai fini  par trouver le sommeil dans tondivan. Je trépignais de te savoir si près de moi et de ne pouvoir t'approcher ! Mais j'étais heureuse. Ne rien précipiter.
Habillés pour résister au froid, nous marchons au bord de l'Elbe. Tu dois travailler. Côte à côte, nou smarchons et parfois, comme aimantés, nos corps se rapprochent. mais je n'ose pas te prendre la main - alors que j'en meure d'envie. Ni t'embrasser. Alors que j'en meure d'envie. Ne rien précipiter.
Je te retrouve l'après-midi au bureau, où tu m'as donné rendez-vous. Tu m'as tellement manqué cette journée qu'en te retrouvant, mon naturel revient au galop et je te serre dans mes bras, t'embrasse fougueusement sur la joue. Tu ne sais que faire : surpris agréablement, mais cependant réticent.
C'est vrai ce que m'a dit CLaudia : avant de me connaître, tu ne supportais pas les effusions, l'affection, la démonstration. Elle prétend que c'est moi qui t'ai changé. Je ne la croyais pas, mais à présent que je revisite notre histoire, je me souviens et m'aperçois qu'elle a raison. T'ai-je donc appris la Tendresse ? Et comme tu m'en as donné ! Comme tu m'as nourrie !
Ce soir-là, tu me surprends et me flatte. Tu me proposes de rendre visite à tes meilleurs amis, Arthur et Claudia. Je suis très touchée par ta démarche. C'est comme si tu m'intégrais dans ta vie. Je ne suis pas un être que tu caches...
Arthur et Claudia sont merveilleux. Immédiatement, le courant passe. Nous parlons avec joie de nos voyages et surtout, de la Thailande que nous affectionnons particulièrement. Je les ai conquis sans le savoir. Je me sens bien. Tu nous observes en silence, nous laissant babiller comme des enfants, enthousiastes.
Lorsque nous les quittons, Claudia s'aventure à me demander quand je reviens. je souris, ravie, et lui réponds que cela ne dépend que de toi. Alors, dans un grand sourire, tu réclames à Detlev de me faire revenir très vite !
Le samedi s'enfuit dans la nuit. Le dimanche se lève sur la fin de ce week-end magique. Tu m'emmènes faire une balade en bâteau sur l'Elbe. Il fait froid. Tout est beau. Je m'appuie à tes côtés sur la rambarde du bâteau et t'embrasse sur la joue :
'Merci, te dis-je, pour ce super week end !'
Tu me regardes avec douceur et me répond : 'Merci d'être là'
Cet après-midi, il me faudra te quitter. Quand vais-je revenir ?
Nous partageons un dernier café en terrasse, malgré le froid. Le soleil brille. Des couples se promènent face à nous, au bord de l'eau. Soudain, je m'aperçois que tes yeux brillent de larmes en observant un couple heureux passer avec ses enfants. Tu m'expliques à quel point cette image du Bonheur t'émeut, car tu n'as jamais connu cela.
Toujours tu as admiré les papas qui savaient aimer leur enfant avec tendresse...
Je serre ta main et te souris : ces instants-là de Bonheur simple, je voudrais te les offrir, pour toujours. Ce Bonheur simple et vrai que tu mérites, il est là à ta porte : prends-le, n'aies pas peur.
Quai de gare, le retour. Mon coeur gonflé d'espoir. Le week-end a été merveilleux. J'ai hâte de te revoir.
Le train arrive. Il y a un monde fou. Tu m'aides à y porter ma valise. Les gens t'empêchent de passer. Tu te fraies un chemin lorsque, soudain, retentit l'alarme des portes qui se ferment. Inquiète, je me demande pourquoi tu n'es pas descendu et soudain, j'espère : me fais-tu la surprise de m'accompagner à Luxembourg ?!
Mais non, tu interrompts le rêve : tu descendras à la prochaine station.
Déception...
Tu m'embrasse et t'éloignes de moi, vers la porte de la voiture. je reste assise, désemparée. Mais je n'y tiens plus : tu es à ma portée, je ne peux tout de même pas t'observer de loin ! Hésitante, je bondis soudain pour te rejoindre. Je ne résiste pas : je t'enlace avec une infinie tendresse et t'embrasse sur la joue avec douceur. Je laisse mes lèvres collées sur ta peau. Je te garde ainsi de longues secondes. Ou minutes ? Tu ne bouges pas, tu ne te détaches pas non plus.
Enfin, le train s'arrête. Tu me quittes. Tu restes sur le quai et m'observes. Mon coeur bat à tout rompre. Je t'aime et je suis triste. Je dois partir. Le train démarre. Tu m'observes encore. Ton regard est plein de tendresse et de regret. Tu me fais un signe de la main. De ton geste se dégage une infinie tendresse.
Le train part et je souris, emplie de cette image. Peut-être ai-je enfin gagné ton coeur ?
Zazie :
ça n'est pas ma main là dans la tienne,
ta veste sur mes épaules,
c'est pas c'que tu crois,
juste que j'ai froid'
chanson : CHANSON D'AMIS

mirele

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Re : Journal - jour 15
« Réponse #1 le: 30 décembre 2012 à 19:56:25 »
Christine,
Tu dis que tu arrives au bout de votre histoire...c'est un moment difficile. Moi aussi je suis arrivée au bout, j'ai raconté dans mon journal les montagnes russes du deuil, des centaines de pages; j'ai écrit sur un blog; un peu ici...et oui, je suis au bout de l'histoire, de mes 6 petits mois d'amour... j'envie parfois ceux qui, comme toi, ont encore des choses douces à raconter...

Pardon

J'ai lu que tu as connu deux jours d'apaisement. Deux jours pour se reposer un peu, souffler. Et maintenant les larmes, chez ta cousine. Moi aussi, tous, nous sommes là, pour toi, à t'accompagner, à te lire, jour après jour.
Je te serre fort dans mes bras, où tu peux pleurer.

Muriel

Tinou

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Re : Journal - jour 15
« Réponse #2 le: 31 décembre 2012 à 08:10:48 »
Ils sont magnifiques tes souvenirs Christine... Ils te sont précieux...

Martine