Auteur Sujet: Journal - Jour 14  (Lu 2964 fois)

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pinky29

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Journal - Jour 14
« le: 29 décembre 2012 à 14:30:25 »
Jour 14
La sagesse Bouddhiste dit "que la soufrance est dans la non-acceptation".
C'est aujourd'hui la seconde journée où je semble dans l'acceptation de ta disparition. Une part de moi se demande comment je ferai sans toi. Cette part de moi sait qu'elle pleurera ton Absence. Cette part de moi veut se relever et marcher, porteuse et renforcée de ce désir que tu avais pour moi : que je m'épanouïsse. L'autre part de moi s'apaise de te savoir dans la Sérénité. Cette part de moi est fière de t'aimer si fort au point de t'accepter dans la Paix Eternelle.
T'avoir connu me donne envie de me battre pour que tu sois fier de moi. Parce que je t'ai connu, je trouverai la force de faire quelquechose pour moi, de beau, parce que tu le souhaites pour moi.
Tu n'es plus là mais je crois que naît en moi ta Lumière. T'avoir connu me porte, ou va me porter. Ce sentiment émerge en moi, encore fragile. J'entrevois un chemin. Vais-je le concrétiser ? Et comment ?
Je parle trop vite, trop tôt.
Serai-je demain encore avec ce même sentiment, cette même force ? Ne vais-je pas m'écrouler lorsque je serai seule, face à la nuit, avec l'Absence de Toi, l'absence de ta Tendresse, de tes mots doux, de ta main dans mes cheveux ? face à la rupture de nos projets ?

Flash back vers le début. Premier café partagé à la buvette de la clinique. Moi, si intimidée, qui t'attends. Je ne sais pas ce que je vais pouvoir te raconter ? je me sens idiote. Et impatiente. je ne me trouve pas intéressante et j'ai peur de te décevoir. Manque de confiance en moi, comme toujours. Tu arrives. Mon coeur cogne dans ma poitrine. Tu nous commandes 2 cafés et tu t'installes à mon côté. je suis complètement transie d'émotion et j'ai peur d'être bête. Peur que tu te lasses de ma conversation. Mais pas du tout. Tu me mets à l'aise. je ne sens en toi aucun jugement, juste une infinie douceur. On fait connaissance. j'apprends que tu es thérapeute pour personnes addictes au jeu. Que tu étais toi-même ancien joueur toute une époque de ta vie. Tu tentes de me convaincre que tu es 'un être mauvais'. Je vois bien tes erreurs de vie mais devant moi, je trouve un homme profondément bon et humain. Et tu me séduis à chaque seconde davantage. En t'écoutant parler, je ne peux empêcher mon regard de se poser sur ton cou, là où la chemise s'ouvre à peine...Qu'est-ce que j'aimerais t'embrasser ! Irrésistible ! Mon Dieu que tu m'attires ! Comme un aimant !
Mais voilà. Il me faut être patiente, t'apprivoiser, laisser faire le temps.
Dans cette fin d'hiver, nous partons en balade sous la pluie. Un grand parapluie sous lequel tu refuses de te protéger. Pour ne pas trop m'approcher ! Tu m'apprends que tu as une amie à Hambourg...Mon coeur se déchire.
Tout l'après-midi, j'en pleure : je ne veux pas briser un couple. Me voilà dans un Amour impossible.
Mais une petite voix au fond de moi me dit de ne pas te croire, que tu es seul dans la vie.
Une amie de mon groupe me confirme cette même impression. Elle me dit que tu ne serais pas le genre d'homme à accepter un rendez-vous si tu étais engagé ailleurs. Elle aussi te 'ressent', comme moi. Je sens de l'honnêteté en toi.
Et puis, au fil des jours, notre camaraderie s'installe. Le printemps illumine enfin les jours et nous partageons avec Corinne - mon interprète Franco-allemande - un après-midi à Saar-Louis : soleil, crème glacée, rigolades, photos dans la rue que l'on demande aux passants de prendre pour nous.
Des instants gravés à jamais, où mon émotion est à son comble. Je ne vis plus que dans l'attente de ces moments de joie partagés avec toi. Rares et intenses. Tu m'apprécies de plus en plus mais je continue de te surprendre et te faire peur.
Puis notre escapade à Metz.
Le mois de mai...Le 17 mai, c'est ton anniversaire. Le 18, tu quittes la clinique. Vas-tu m'appeler après ton départ ? Vas-tu disparaître de ma vie à jamais et m'oublier ? Vais-je rester avec mon immense Amour pour toi sans pouvoir te l'offrir ? Angoisse...
Je t'ai écrit il y a quelques jours une carte où je te dis mon envie de te revoir, de te connaître, de partager d'autres beaux moments avec toi, même à Hambourg...Je t'y ai laissé mon numéro privé et mon portable. Que vas-tu en faire ? Les as-tu reçus ?

Le 17 mai, tu nous invites, Corinne et moi ainsi que ton ami Michaël à prendre un verre sur le balcon de ta chambre pour célébrer ton anniversaire. je suis ravie ! Tu nous sers un verre de vin Rosé que tu as gardé au frais dans la baignoire. je ne sais plus tout ce qu'on se raconte ce soir-là mais je me souviens que nous étions tous heureux. Tu avais allumé des petites bougies sur le balcon. Vue sur la forêt environnante. Il fait doux.
De notre histoire, je ne me rappelle que du soleil. Etait-il réel ? Ou était-il dans mon coeur ? Même dans le froid et le gel, je ne me rappelle que du soleil...
Ce soir-là, nous nous sommes quittés. Corinne s'est éclipsée. Je t'ai serré dans mes bras, remercié pour cette belle soirée et je t'ai murmuré à l'oreille : 'I love you...'
Et je me suis envolée dans un sourire.
Le lendemain matin, les 'au revoir'. Tu avais horreur de ça ! Les effusions, les embrassades : ça te faisait fuir ! Cependant, tu as fait un effort. Nous étions tous présents pour te saluer. Tu étais si mal à l'aise. Trop de monde autour de toi, trop d'attention. On t'a tous embrassé chaleureusement. Tu transpirais à grosses gouttes tant l'émotion était forte. Comme à l'accoutumée, je t'ai serré dans mes bras plus que de raison et embrassé sur la joue avec fougue et tendresse. Je t'ai dit que tu allais me manquer. J'avais ton numéro de portable - Corinne me l'avait donné. Mais je ne voulais pas te brusquer. J'en avais fait assez, je t'avais prouvé assez mon intérêt, et je te laissais l'initiative de m'appeler.
Tu es parti.

Je quittais la clinique le 28 mai 2008. Pour la transition et le retour à la vie, j'avais décidé de descendre à Poitiers dans la petite chambre d'hôtes que j'affectionne depuis des années.J'avais pris mon vélo. Je ne me souviens plus si j'en ai fait ?
Mais le soir, émotion...Le soleil se couchait. J'étais dans ma petite chambre au parquet chaleureux, aux couleurs douces, lorsque mon portable a sonné !... C'était Toi ! Oh, mon Dieu ! Quel doux instant ! Tu m'appelais ! Tu te souvenais que j'avais pris la route pour la France. Tu étais sur ton balcon, il faisait beau à Hambourg et tu pensais à moi ... Tu m'appelais pour savoir si nous partagions le même beau coucher de soleil ! ... Oui, tous les 2, à 1500 kms l'un de l'autre, nous observions le doux soleil. Unis par la beauté de la Nature, unis par la pensée.
Zazie :
'Les étoiles ont filé,
j'ai fait le voeu
que l'on serait heureux'
Chanson : ??

pinky29

  • Invité
Re : Re : Journal - Jour 14
« Réponse #1 le: 29 décembre 2012 à 17:54:39 »
Comme toi, je me suis contenté d'un petit bisou à la fin du cocktail  ... alors que j'attendais tant !

Et tu vois, le plus bête comme souvent et comme pour toi, c'est que Monique attendait, elle aussi !
Ne voulant pas faire fuir !
 :-*

Yohann


C'est trop 'mignon'...J'espère vraiment ne pas te faire de mal en te faisant revivre les souvenirs de vos débuts...J'imagine que ce site est rempli de débuts d'histoires d'Amour merveilleux...

Et je suis heureuse aussi que, malgré l'accident qui t'est arrivé à vélo, tu puisses te souvenir de vos débuts. Ils sont ancrés en toi. Je pense qu'ils sont importants pour continuer de porter notre Amour dans notre coeur et en être 'accompagné' jusqu'à la fin des temps.
'Merci' me dis-tu...Je suis heureuse si cela peut faire du bien à quelqu'un. Je ne l'aurais jamais imaginé avant de lire vos retours...
A bientôt,
Christine