bonjour corail,
c est tout à fait ce que je disai il y a quelques temps , et pourtant...
C est tellement douloureux de dire mon enfant est un poid,une charge trop lourde,une trop grande responsabilité que je n etai pas préparée à affronter seule.
ça aurait dû être une grande joie,mais dans le deuil nous ne sommes pas en mesure d en profiter pleinement.
Je sais que j ai tout fait pour mon bébé,que je l ai bercé,que je l ai aimé , que je lui ai parlé et sourit.Je le sais parce que j ai des videos qui en témoignent.Les souvenirs eux se sont envolés
.
Je sais que j ai fait de mon mieux pour être présente à cet enfant,et je ne me rappelle pas avoir été écrasée par le poids du chagrin à cette époque.
Comme je dis souvent,je suis passée en mode survie.Je voulai une vraie maman pour mon fils, une maman qui sourit et qui rit,qui lui montre que la vie peut être belle.
Pourtant,comme ça,sans m en rendre compte,j ai perdu 17kg.Je n etai deja pas epaisse à la base, et quand je revoit les photos de cette epoque là c est insupportable:je me fait peur.
C est mon bébé qui m a fait prendre conscience de mon amaigrissement,parce que lui même a commencé à perdre du poids du fait que je l allaitai.ça a été horrible pour moi de me rendre compte que mon bébé ne mangeai plus à sa faim et que je ne m en étai même pas rendue compte.L allaitement c etait mon moment d apaisement avec lui,mais il a fallut arreter,pour sa survie.
Et c est à ce moment là que je me suis rendue compte: NON, ce n est pas à lui d assurer ma survie,mais à moi d assurer la sienne.
Desolée corail,je ne suis pas d accord avec ton psy.Nos enfants sont notre joie de vivre,mais ce n est pas à eux de nous faire survivre.C est une charge trop lourde pour un enfant et je trouve (en tant que professionnelle de la petite enfance),que ce n est pas sain de leur assigner ce rôle.
Par contre,je crois que ce qu il a voulu dire,c est que c est eux qui nous donnent envie de trouver la force d avancer.
Je comprend aussi ton epuisement.Beaucoup de parents vivent l entrée en creche de leur enfant comme un moment douloureux.Pour moi c etait un apaisement.Enfin du temps sans lui,du temps sans avoir à contenir un minimum ses émotions car,si on peut pleurer devant un enfant, on ne peut pas lui montrer tout le poids de notre peine.Nous sommes leurs seuls repères et , oui,nous avons le droit de leur montrer notre tristesse et notre fragilité,mais nous devons aussi les rassurer sur le fait que malgré tout nous tenons le coup, et c est loin d etre evident.
N as tu pas des amis à qui tu pourrais confier ton Elise quelques heures histoire de prendre le temps de te détendre?
Moi j avais fini par engager une babbysitter par l intermediaire d un site specialisé sur internet.
Avec les deductions d impots ça me revenait à pas cher et elle etait correcte (ils font une selection au recrutement avant de te les presenter et c est toi sui choisi à la fin).Pour info,si ça peut interesser quelqu un , le site s appelle yoopala.
Quant aux affaires à garder,je te conseille de ne te séparer que de ce que tu es sûre de ne pas vouloir garder.Pour le reste,si tu hesite,garde les et tu verras plus tard.Rien ne sert de brusquer les choses.J ai moi même regretté d avoir donné trop de choses et de n avoir plus rien à transmettre à notre bébé.
En tout cas tu as beaucoup d intuition Virginie,quand tu dis qu on met notre deuil entre parenthèses au début.
C est vrai.Mais un jour ça ressurgit.
Moi j ai mis 2 ans à pouvoir exprimer mes première émotions, et j en suis à 3 ans et demi maintenant.
Je pense que les très grosses crises sont passées.J accueuille les larmes comme elles viennent et j accepte mieux de ne pas maitriser toujours la situation.Je ne cherche plus à tout retenir à l interieur.
Je suis parfois encore un peu en colere,souvent encore trop emotive,mais dans l ensemble je ressent un réel mieux.
Je sais que tu passeras par là aussi,mais tu as l air d etre quelqu un de mûr et de sensé,je te fais confiance pour traverser ça......
je t embrasse
tiobob