Bonjour Stana et merci de ton message.
J'espère effectivement avoir fait ce que je pouvais suivant ce que je ressentais de lui et ce que je savais à l'époque, mais j'aurai tellement voulu faire plus. J'aurai voulu au moins essayer, mais je n'en ai pas eu le temps.
Pourtant je ne l'aurai pas lâché, je l'aurai emmené partout s'il le fallait. Je me dis que là dessus il devait le savoir, car je lui ai déjà dit à plusieurs reprises que pour moi on devrait tous voir un psy à certains moments de sa vie et que ça devrait d'ailleurs être dans le cursus au collège et lycée avec une consultation minimum par an, que ça n'était pas réservé aux fous et dépressifs, bien au contraire. Et puis il y a aussi le magnétiseur et la somatopathe chez qui j'avais emmené les filles, je lui avais d'ailleurs dit d'y d' aller les voir pour son anxiété mais il ne l'a jamais fait. J'aurai peut-être dû plus insister, ces émotions refoulées seraient peut être sorties... Enfin il savait que je n'avais pas de préjugés et qu'à partir du moment où ça ne pouvait pas faire de mal, j'étais prête à essayer d'autres choses si besoin. Malheureusement il n'y est pas allé...
Comme tu le dis je ne savais pas que ça allait arriver, c'est impossible à imaginer ce genre de chose, à moins peut être de l'avoir déjà vécu. Et puis il n'était pas dépressif donc j'étais bien loin de tout ça. Si j'avais su, je ne l'aurai pas laissé partir c'est sur. Mais voilà cette culpabilité est tenace. Même si elle est moins forte qu'avant, elle est toujours là. Et quand je vois que ceux qui ont perdu quelqu'un par maladie ou accident passent aussi par là, comme toi d'ailleurs, je me dis que oui, c'est normal et logique que dans mon cas ce soit encore plus fort.
Pour avoir lu ton fil il y a déjà un moment, je trouve qu'il dégage tellement d'amour, un amour sincère et unique. Je trouve aussi que tu vis et gère ton deuil d'une façon exemplaire. Tu accueille et accepte toutes les émotions et j'aimerais un jour pouvoir en faire autant.
Tu dis "je ne serai jamais plus la même", mais comment pourrais-t-il en être autrement ? Une partie de nous s'est envolée avec nos Amours, ça ne peut que nous changer. Un long chemin m'attends en effet, semé d'embûches. Malgré tout j'ose espérer cet apaisement.
En ce moment le manque est très dur à vivre même si je ne réalise pas. Je l'attends c'est tout.
Je commence à me poser des questions sur " l'après mort" . Des questions que je ne m'étais jamais vraiment posées avant. J'espérais et j'espère toujours qu'il y a quelque chose, sinon je ne comprends pas trop le but de la vie. Mais rien n'est sûr, chacun à ses croyances ou ses espoirs, pourtant on n'en sait pas plus. J'aimerais qu'il soit là, près de nous et qu'il puisse voir ce qui se passe, voir ses enfants grandir. Car c'est vraiment quelque chose qui me fait mal, de me dire qu'il s'est privé de ça.