Bonjour,
Qu'il est douloureux ce "tu vas bien" ou bien "elle va bien" quand on s'adresse à mes enfants. Mais que j'ai envie de crier, de leur hurler, que non je ne vais pas bien. Oui je fais plein de choses pour aller bien pour continuer à avancer sans trop de dégâts pour moi et pour tous ceux qui m'entourent. 
Comment peut-on aller bien quand votre moitié est partie vous laissant seule avec des souvenirs, sans plus aucun projet. Mais ils ne comprennent rien, c'est pas possible ! Une amie veuve m'a dit "ne leur explique pas, ils ne peuvent pas imaginer notre double vie".  Vais-je avoir la sagesse de me taire encore et toujours ?
Cet après-midi j'explose alors que, ordinairement, je peux continuer dans cet océan encore dangereux en me reposant sur quelques petits îlots, ces petites phrases ont le don de me démolir et me renvoient au milieu du tumulte.
Bonne journée

Bien sûr que non, on ne va pas bien, bien sûr que non, on ne peut pas le faire partager.
C'est la nature même de la nature humaine, de sa grandeur, de nous exposer à tout ce qu'on pourrait croire être des agressions.
Je pense avoir compris qu'en fait, les autres, à un degré moindre sont tout aussi perdu que nous, à un degré différent. Ils voudraient nous aider, ne savent pas faire, étant entendu que seul(e)s ceux et celles qui passent par cette enfer sont en mesure d'en comprendre et d'en analyser les effets.
C'est ce pauvre chemin qu'on doit suivre, pas à pas, en trébuchant souvent. Seul(e) toujours. Mais de petites victoires en petites victoires, on sortira la tête hors de l'eau; c'est ainsi.
Notre douleur doit conduire à l'acceptation, pas à l'oubli, pour retrouver une forme de sérénité.
Et rien ne sera facile, rien ne sera donné.
Que des jours plus calmes t'accompagnent.

Bonjour,
Je tenais à remercier particulièrement pour leurs encouragements et leurs conseils :
- Loma : je fais comme vous habituellement mais parfois peut-être à cause de la fatigue ou d'un jour plus faible je n'y arrive pas,
- Comus : j'essaye de suivre le sentier mais il arrive qu' il m'entraîne sur un passage où les ronces poussent encore,
- Malome :ton calme et ta sagesse qui émanent de tes écrits sont bien agréables et apaisants.

Merci encore à tous les trois.
Après cet épisode j'ai remis la tête hors de l'eau et je nage tout doucement.
Bonne journée

Bonsoir,

Je crois que ce n'est qu'une formule de politesse.
J'ai pris l'habiture de répondre "Et toi ?" sans plus, pour les inviter à parler d'eux.
En fait la plupart des gens ont surtout envie de parler d'eux, pas vraiment de savoir comment je vais.

Bonne soirée.

Bonsoir,
Merci beaucoup pscar et Loma d'avoir répondu aussi rapidement d'autant plus que j'avais vraiment besoin d'une réponse puisque je devais aller voir une amie aujourd'hui qui invariablement me pose la même question.
Je confirme que ce forum est d'une grande aide et réconfort
Merci encore
Bonne soirée

Bonjour,
Oui Phil, je l'ai fait une fois et depuis la personne ne me dit plus "comment ça va ?".
 Je pense que l'on nous dit ça comme on dit "bonjour". Au moment où nous le disons voulons nous vraiment souhaiter une bonne journée à la personne à qui nous le dédions ou bien est-ce un mot "bateau" que l'on a appris à dire quand on rencontre quelqu'un ?
En ce qui nous concerne je pense, après ses réponses, que l'on doit faire par rapport à qui nous le disons mais aussi peut-être de l'état de notre moral à l'instant T.
Bonne journée

Le" Bonjour, comment ça va ? " est souvent une formule de politesse... dont la réponse n'est pas forcément attendue.
Sur toutes les personnes qui vous le demandent, peu finalement ont vraiment envie de savoir ce qu'il en est.
La difficulté pour les endeuillés est de pouvoir apprécier le juste intérêt montré par votre interlocuteur.
Et de ne pas décourager les personnes qui manifestent de l'empathie à votre égard. Même maladroitement.

En ce qui me concerne, comme Comus, je ne me suis pas forcée à travestir ? donner le change... Le deuil a balayé les conventions sociales. Et mes compétences en matière de civilités.
J'en ai probablement fait fuir quelques-uns au passage.

Au bout de quelques temps, mon mode "hérisson" s'est un peu adouci et souvent quand on me posait la question, je répondais : là maintenant ? Je suis triste, désespérée, je suis fatiguée... Ou des fois : Je ne sais pas...
Ce qui pouvait laisser penser qu'à d'autres moments j'étais mieux. Libre choix alors pour mon interlocuteur de poursuivre ou non...

Ce que je pourrais en dire maintenant est de faire ce qui vous correspond et qui vous semble le mieux au moment où on vous le demande. Chacun fait comme il peut...

Bonsoir,
Alice dirait, un pas après l’autre, nous avançons.
Il faut apprécier ces petites victoires même si les moments plus difficiles reviendront.
Bravo en tout cas pour cette première invitation, même si elle n’a pas été facile à gérer