Bonjour Tit,
Tu as raison d'être aussi franche, de ne pas te cacher derrière de "belles idées".
En plein désarroi, en perte d'équilibre, tu m'évoques l'image d'une toupie en perte de vitesse (un de mes jouets préférés, quand j'étais petite!)
La force de la toupie dépend de l'impulsion qu'on lui donne, elle s'anime grâce aux forces extérieures ... me pardonneras-tu l'audace de cette comparaison ? Elle est bien humaine, et après avoir joué aux matriochkas, je crois que je vais un peu jouer à relancer la toupie, hihi !
De temps en temps, moi aussi ça me fait vachement du bien d'être relancée !
Bon, comme il y a pas toujours eu des gens dans ma vie pour le faire, j'ai dû apprendre à rester debout quand il n'y avait plus personne, et sur pavé glissant, encore ! c'est comme ça, on rigole pas tous les jours, hein, Tit ...
Parfois ... on n'a que soi pour soi ...
Que soi pour se sourire dans le miroir, que soi pour hydrater sa peau et cuisiner équilibré, que soi pour les caresses, que soi pour les mots tendres ... c'est triste et c'est ainsi, mais, c'est au moins laisser la porte ouverte à des belles rencontres, la première et non la moindre, est celle avec un soi plus autonome affectivement ...
C'est un très long chemin que je te décris là ... et pas une "belle histoire", car on perd tout au long de sa vie ...
Tu es une maman et pour l'instant dans ton rôle de maman, j'ai l'impression que tu vois surtout ce que tu dois DONNER ...
Je suis une tata, j'ai 5 neveux que j'aime infiniment, je croyais leur DONNER "des choses" ... et le jour où j'en ai perdu un, j'ai compris que ce sont eux qui me donnaient cet Amour filial le plus profond, oui le plus profond de tous ... pourtant, avant la mort de Kalahan, je n'étais pas vraiment consciente que cet Amour-là passait au tout premier plan pour moi, je pensais que si je devais perdre mon mari, je n'aurais plus de raison de vivre ... que c'est bizarre ... comme quoi on ne sait pas se connaître vraiment sans vivre les choses ...
Ce que je te partage là est personnel, et si je m'ouvre à toi c'est dans la seule utilité que peut-être, tu mettes en doute ta "nullité".
Tu n'es pas nulle, Tit, tu es perdue, désorientée, tu crois que sans le soutien de ton homme tu ne peux pas gérer ta stabilité.
Un simple doute dans cette croyance néfaste, qui vient sans doute "de loin", chez toi ...
Je suis là pour toi, comme tu vois j'ai mes petites habitudes ici ... c'est mon petit tripot ... les gens heureux me navrent de suffisance ... j'aime la solidarité, c'est une belle fleur qui éclot dans la merde, je vais t'en couper une à mon jardin, tu pourras la mettre dans un vase-flûte au bord de ta baignoire, et prendre un de ces bains relaxants et régénérants, pomponne-toi, réconcilie-toi avec ton corps, je pense sincèrement qu'au point où tu en es, c'est l'étape n°un, ma jolie-qui-ne-le-sait-plus ...
Tout doux, Tit ... très peu à la fois, posément, oui, pose des actions bénéfiques pour ton corps ... le reste suivra naturellement, restaure ta fierté ... tu n'es pas nulle et tu n'as pas non plus à jouer les superwoman ... sois toi ... TITine amie de Tit.