Marie
Je suis en Normandie.... Si tu veux je suis là. ..
Amicalement
Pucinette

Marie,

Ici tu trouveras des mains tendues , une écoute, ne commets pas l’irréparable , cette douleur si forte , qu'elle nous emporte toute entière, nous la connaissons tous....

Avec le temps elle s’apaise même si on n'oublie pas !

Je comprends ton désarroi , on a besoin d'amour plus que de raison, nos enfants ont leur vie , c'est vrai , leurs propres enfants , difficile pour eux, d’être un réel soutien, ils ont perdu un de leur parent, ils sont aussi triste et malheureux, mais cela reste dans la logique des choses ......

Seuls ceux qui vivent notre douloureuse expérience, peuvent comprendre, tiens bon nous sommes là.

Viens écrire cela aide...

Pensée.

zabou

Marie51
comme chacun de nous tu es en terrain inconnu
comme la plupart ici vous viviez de manière fusionnelle
et caractéristique pour toi il te surprotégeait, il avait peur pour toi et toi tu appréciais cette situation.
Tu dis je ne sais pas aller dans les magasins, celles et ceux ici qui savaient y aller ne savent plus, ne supportent plus d'avoir à le faire ...
alors qu'a t'on fait ?
par exemple
on évite les magasins ...
on change son mode d'alimentation et d'approvisionnement facilité car on est seul
on fait des drives longtemps
au début on prend des plats tout prêts et des choses simples basiques :
briques de soupe
purée en sachet peut être, voire pâtes précuites en sachet , céréales ... boites de conserves ...
des oeufs (ça conserve très longtemps) etc ... 
celles et ceux qui n'ont pas d'obligations professionnelles
peuvent ne sortir que pour les impératifs administratifs ...
et on reste (plus ou moins) enfermé chez soi à attendre que le tsunami passe ... il dure plus de deux mois ...
peu importe si on dort ou si on s'occupe à des choses ...
on attend on est étonné de respirer mais juste on respire ...
le deuil n'est pas un KO physique par un seul coup de poing
ce sont des coups répétés ! longtemps
Mais oui il y a un mais le processus de cicatrisation se fait à notre insu même si on ne veut pas même si on ne fait rien
et un jour on constate des différences avec la veille
la bataille ne sera pas finie oh non mais on sait que les choses changent on le note à un rien puis ça grossit là aussi sans qu'on le veuille et même si on ne le veut pas
et des mois, des années après on regarde derrière et on voit que la peine est là mais moins constamment, ne laissant pas ou peu d'impact sur le reste ...
tu ne le crois pas, ici personne n'y a cru mais sache juste qu'on l'a vécu et on le vit
on est étonné(e)s de le vivre
une heure après l'autre suffit au début
tendre affection

oh merci pour vos reponses oh combien vous m'aidé  je me plaint je souffre mes je sais que vous avait la meme douleurs
le meme combat  merci etres là !

On reste combien de temps dans l'oeil du cyclone ? J'en peux plus !!!!!

Comme je me retrouve dans tous vos messages:  les pâtes précuites, les soupes en brique, les tranches de jambon..... 
Quand je me rendais dans  une grande surface je tournais , je ne savais plus faire de courses  et je n'arrivais plus à rentrer chez moi , ça durait des heures entières.
Après un an , j'en suis toujours là, mais aujourd'hui je sais que je vais survivre même si je ne sais plus trop qui je suis . Je vais citer une phrase lue dans un bouquin ,je ne sais plus lequel (pardon pour son auteur) .

"AU cœur de l'hiver je sentais en moi un invincible été".

Il y a un an je n'y aurais pas crû. Je tenais et luttais  pour que mon cadet , adulte, mais dévasté par la mort de son père n'ait pas à revivre une deuxième épreuve par ma faute.

 Je me demande souvent ce que mon compagnon  aurait fait si la situation avait été inversée. Je pense qu'il se serait réfugié dans ses passions : la mer,  le désert....  à fond! Je me trompe peut-être.... Je ne sais pas .... 
Quand on se retrouve face à l'inimaginable , on devient  un  "je ne sais pas ..." ça passe des questions existentielles aux questions plus que concrètes comme : comment je fais pour mettre en route une chaudière  ou tout simplement conduire la voiture pour se rendre chez les enfants. On voudrait être toute entière à son chagrin mais la vie est là avec ses exigences concrètes et inévitables. Puis on se surprend à se dire :"ben tiens j'y  suis arrivée, une petite victoire!"

Le cyclone est toujours là, on sait bien qu'on est dedans mais comme l'écrivent si bien Qiguan, Ephémère , Zabou,
on  a des respirations qui nous donnent de l'oxygène et nous maintiennent en vie.

Je vais citer encore  une phrase que je trouve très belle :
  " Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes n'arrivent plus à se rappeler comment voler"

Sur ce forum,   Pucinette , Marie,  on apprend  qu'un jour on saura de nouveau voler.

Ce soir des personnes réveillonnent pour fêter cette nouvelle année qui pour nous restera un interminable hiver mais je veux croire que l'invincible été qui est au plus profond de nous, nous permettra de ne pas mourir de froid.

Je souhaite à toutes mes sœurs et  frères de peine  un peu d'apaisement  et à tous les autres de profiter de leur bonheur d'être ensemble.