Ouille ! Dur dur tous ces messages.
J’ai à la fois envie de dire « moi aussi » et envie de dire « ah, mais non ! ».
Oui, Yohann a bien cerné le problème, une fois de plus.
Ce vécu si douloureux, cette nouvelle « vie », ce nouveau regard, le notre et celui que l’on porte sur nous… Un grand vide intérieur est une forte envie de n’écouter que son chagrin et de laisser le monde tourner.
Mais pas envie de me cacher des autres. Les autres, ils vivent leur vie, je parle de ceux que je croise, des couples qui se disputent, se déchirent, des mères qui hurlent après des enfants agités et capricieux, des anciens amis, des collègues qui se frottent les mains de l’opportunité d’une baisse de régime de notre part, des hommes politiques qui nous mentent, nous pressent comme des citrons, des chanteurs qui font la une des journaux parce qu’ils passent leur vacances à St Barthélémy et des sportifs qui méprisent leurs fans et tant d’autres encore… Ceux-là, je m’en moque éperdument.
Mais c’est vrai, je me sentais belle dans les yeux de Pierre, et maintenant, je n’ai pas un regard pour moi dans les miroirs … sauf quand je me lave les dents ! C’est l’Amour qui rend beau, intérieurement et extérieurement.
Tu nous prépares, Claire, à notre rencontre du 17 novembre ?
Même pas peur, na. J’ai mes 56 ans bientôt et je les fais. J’ai pris 10 kilos en 2 ans, et je ne sais même plus le prix d’un tube de mascara. Le jean est ma tenue unique, (je vous rassure j’en ai plusieurs, taille 46) et le regard des autres m’importe peu. Je suis ce que je suis, veille, moche et … veuve. Beurk !
Mais c’est vrai que je préférais la Marina d’avant, celle de Pierre, joyeuse, gaie, amoureuse, belle parce qu’il me voyait belle et comme je me sentais belle, les autres me trouvait belle aussi.
Cercle vicieux qui marche aussi dans l’autre sens.
Quand on se sent moche parce qu’on est soudain seul(e) et si profondément meurtri(e), que notre regard est vide et qu’en plus il faut cocher la case « veuf(ve) » sur les formulaires, alors on respire la laideur, la pauvreté, la tristesse. Mais Karine, pourquoi craindre un jugement négatif ? D’abord qui peut se permettre de te juger, de nous juger ? Qui peut se mettre à notre place ?
La reprise de confiance en toi fait partie du chemin. Ton amoureux était un miroir, mais l’essentiel, c’est ce qu’il t’a laissé, beaucoup, beaucoup d’Amour et cet Amour là te rend belle encore aujourd’hui, dès que tu l’auras admis, que ton carburant, c’est cet Amour là, tu verras, tu seras la Karine de Christophe.
Pour info, à te lire, je suis rassurée sur tes capacités intellectuelles, ton QI et ta culture. Enfin, je juge avec mon propre QI, évidemment…

Marina