Bonsoir à toutes et tous. Deux ans aujourd'hui à 22h que mon mari est parti pour "le paradis blanc" ! Deux ans déjà, deux ans seulement !
Je suis passée par toutes les phases possibles de ce douloureux "travail de deuil". Je commence à "revivre", je ris, j'entretiens notre maison, je fais face à tout ce qu'entraine le départ de François, son absence tellement cruelle que je ressent toujours et encore au plus profond de mon coeur, la maison où je n'entend plus sa voix, il n'est plus dans le jardin, le lit est vide, il me manque horriblement et pourtant je sais que j'ai avancé, je sais apprécier les choses simples de ma vie qui continue sans lui à mes cotés et je sais que nous avons eu la "chance immense" de nous aimer pendant 41 ans et de fonder une belle famille.
François fera toujours partie de ma vie, de notre vie et je sais qu'il est à nos cotés. Ses vetements sont toujours dans notre armoire.
Il y a des jours ou j'arrive à "accepter" son absence, à vivre avec car je sais que plus rien ne changera et il m'arrive de voir "le soleil au-dessus des nuages". J'ai eu droit à des reves et des sensations formidables qui me réconfortaient chaque fois mais dans mon dernier reve j'ai eu l'impression que François s'éloignait lentement.
J'ai revé qu'il formait un cercle devant lui avec ses bras en me laissant la place pour me glisser dans ses bras(quand je me couche, le soir, je lui dis toujours, tiens moi fort dans tes bras!) je me glissais entre ses bras et ses bras se relachaient et François s'éloignait un peu. Je lui disais"non, attend moi, tiens moi dans tes bras, je me rapprochais de lui et chaque fois la meme chose se reproduisait et François me regardait avec un sourire, sans parler. Quand je me suis réveillée, ma première pensée a été "François s'éloigne !" Je ne sais pas,si, là
où il est, il a certaines choses à faire, mais je sais qu'il nous protège, c'est notre "ange gardien".
Les montagnes russes, la mer déchainée, le tsunamie de souffrance, la montagne à franchir, l'orage à traverser, j'ai donné tous ces noms à ma souffrance, j'en ai fait bavé à mon corps autant physiquement que mentalement, trop mal et aucun remède à part le temps qui passe, le temps qui est d'abord notre ennemi et qui devient notre allié .....avec le temps, non pas pour "oublier" mais pour "accepter l'inacceptable!"
Ce soir, sans le vouloir, mon corps et ma tete me projettent deux ans en arrière et j'accepte cette souffrance que je croyais enfin avoir sous "controle"
Je pleure mais les larmes me soulagent et m'apaisent, la fameuse soupape a encore une fois sauté et je sais que ce n'est pas la dernière fois.
Demain nos filles et nos petits enfants vont venir et, chose que je n'aurais jamais eu il y a quelques mois, j'ai des projets de jardinage avec les petits, malgré le coup de blues de ce soir.
Je sais que si François était là, il me dirait "bon, ça va maintenant, avances, tu as encore plein de choses à faire et tu sais que moi je ne peux plus les faire!" et moi je lui répondrais "hé ho ! chacun son rythme, on n'a pas le meme !"
Malgré tout ça, je sais que demain il va faire beau, que mon Amour est avec moi et que la maison va retentir de "mamie j'ai soif, mamie j'ai faim, mamie on sort jouer, mamie on peut t'aider pour jardiner, on peut t'aider à creuser , et il faudra "charger" le tracteur à pédale! Et de temps en temps je me dirais "tu vois François comme ils grandissent, ce sont NOS petits enfants".Je t'aime, tu me manques. Bonne nuit à tout le monde.
Avec nos petits-enfants, je vais planter un pommier, ce sera l'arbre de "papy"!