bonsoir à tous,
Je lis souvent dans les posts, notamment dans les posts de bienvenue, ce message qui m interpelle : BIENVENUE CHEZ LES HANDICAPES DE LA VIE.
Sans savoir pourquoi, ce terme me dérangeait, et puis je me suis rappelée que quand j étais enfant, cela faisait partie des pots insultants qui pouvaient s'échanger dans une cour de récré.
T es un handicapé de la vie, un débile, un incapable, ça faisait mal déja à l'époque.Et puis, question essentielle, est ce vraiment ainsi que nous nous percevons?
Un peu d indulgence envers nous même ne ferait pas de mal (comme quoi à force qu on me le répète ça fini un peu par rentrer), surtout en ce lieu où nous exposons notre souffrance, et entre autre celle d être malmenés par l incompréhension des autres.
Pour ma part, je dirai plutôt que nous sommes des hyper sensibles de la vie, sans doute aussi hyper émotifs à des degrés divers, car au travers de ce que nous vivons dans ce face à face avec la mort, nous apprenons aussi ce que peut valoir la vie, celle d'un être cher et finalement la nôtre quand on parvient à l autre bout du chemin de son deuil.
Avoir conscience en même temps du caractère précieux et fragile de la vie ne fait pas de nous des handicapés,mais plutôt des êtres "extras lucides".
Au bout du chemin, on apprend à profiter mieux des petits plaisirs, à exprimer son amour et ses émotions à nos proches, bref, bizarrement cela devient un don, une certaine lucidité sur les choses qui nous donne l occasion de ne plus laisser les moments précieux nous échapper.
Voilà ce vers quoi nous tendons tous à mon sens, même si la route pour y parvenir est semée d embûches, et nous savons tous de quelles sortes d embûches je veux parler.
Soyons cléments avec cette souffrance que nous tentons, non pas de museler si l on a bien saisi le fonctionnement du processus de deuil, mais d apprivoiser et d intégrer.
Ne soyons plus des handicapés, devenons (re)conquérants de notre vie!
Tiobob
(un léger regain d énergie ce soir, alors j en profite!)