Bonjour a tous
Je ne suis pas très active sur ce forum mais je suis pourtant une lectrice assidue de tous vos messages depuis  la fin du mois de novembre dernier  date à laquelle ma vie a basculé. Ce  mercredi 27 novembre, mon mari a quitté la maison vers 7h30 pour se rendre à son travail.  Alors qu'il franchissait la porte, je lui  dit " à ce soir" d'un ton léger. Ma dernière image de lui est celle-ci : pressé,  il me répond  de la même façon, le dos tourné. Une heure plus tard, j'étais moi- même sur la route de mon travail quand mon téléphone sonna 2 fois , coup sur coup. J'étais en voiture , sur l'autoroute,  j'ai donc attendu mon arrivée au bureau pour prendre connaissance de mes messages. C'était sa secrétaire qui me demandait de la rappeler . À sa voix, j'ai tout de suite compris que quelque chose de grave était arrivé. Mon cœur s'est emballé ...
Mon mari, 58 ans, très actif , sportif , sans probleme de santé particulier, venait de faire un infarctus massif .. Pris en charge rapidement par des médecins sur place, il a cependant fait un arrêt cardiaque pendant son transport au CHU. Je le découvre 1 heure plus tard au service réanimation , dans le coma,  avec des machines qui bippaient de tous les côtés. Les médecins m'informent que son état est critique et malgré les soins, il décède le lendemain.
Depuis ce jour, ma vie est un enfer...
Ce week end ma fille a eu 28 ans, son premier anniversaire sans son papa pour le lui souhaiter. Nous avons fêté cela en famille. La maison s'est remplie depuis vendredi soir pour l'événement. Nous avons tous fait bonne figure mais il y avait un grand  absent  qui occupait toutes nos pensées à tous.
Ce soir tout le monde vient de repartir... Et je me retrouve de nouveau face à ma réalité. Je dois dire que depuis 5 mois et demi, je suis devenue une mécanique. J'ai l'impression de vivre "en mode robot " m' exécutant de toutes mes obligations professionnelles ou privées mais ayant perdu le sens et l'intérêt de ma vie. Je suis "sonnée" ...
Ce soir particulièrement je me demande pourquoi moi, pourquoi nous.... Nous aurions fêté cette année nos 30 ans de mariage et avions  plein de projets pour la retraite qui approchait.
Ce soir , j'aimerais partir le rejoindre,   car je ne me vois pas vivre encore 25 ou 30 ans, selon mon espérance de vie,  de cette façon...  je réalise que je n' ai plus peur de la mort. Au contraire, je la souhaite !
Voilà mon histoire. J'avais besoin de la partager avec vous. Désolée de ne pouvoir être plus positive mais ce soir j'ai mal, très mal...,

Bonsoir Soliflore,

Moi aussi je n'ai plus peur de la mort, depuis bientôt 9 mois d'ailleurs plus rien ne me fait peur, car ce qui me faisait le plus peur dans la vie est arrivée le 22 août dernier.
Nous aussi avions pleins de projets pour la retraite, nous devions vivre encore toute une vie ensemble et maintenant je suis comme toi, je n'ai pas envie de vivre une vie que je n'avais jamais envisagée.
Pourtant de temps en temps je me surprend à connaitre un peu de légèreté et un peu d'apaisement, je me dis que mon amour n'aurait pas voulu que je me laisse aller, au contraire il aurait voulu que je continue à vivre à travers lui, sinon ce serait trop injuste pour lui que la maladie à emporté alors qu'il ne demandait qu' à vivre.
Je ne peux que nous souhaiter du courage pour trouver la force de continuer malgré la douleur et notre chagrin qui seront permanents maintenant.
Surtout si tu as besoin de partager, n'oublie pas qu'il y a ce forum pour retrouver des personnes qui vivent exactement les mêmes émotions que les tiennes.
Courage

Une amie en détresse comme toi

Lageta
 

Bonjour Soliflore
J'ai perdu mon mari, il y a 11 ans maintenant, suite à un cancer, ce que je peux dire, c'est vrai, la première année est difficile, tous les événements sont les 1er sans lui et il faut faire face, on a pas le choix, soit on reste là par terre à pleurer et s'écrouler, soit on se relève, on marche, on retombe et on trouve la force de se relever à nouveau. C'est vrai aussi que petit à petit on va mieux, mais le manque est toujours là, même si on sait maintenant vivre avec, aujourd'hui encore et là en ce moment, je pleure en écrivant, parce qu'il n'a pas pu connaitre ses belles filles, ni sa petite fille et son petit garçon.

On ne peut pas dire non plus que perdre quelqu'un du jour au lendemain c'est plus facile que de le soigner pendant des mois, voire des années, c'est juste différent.

j'ai essayé de faire ce qu'il m'avait demandé, refaire ma vie, mais je n'ai pas rencontré la bonne personne, aujourd'hui je suis de nouveau seule, mais cette expérience m'a fait comprendre que c'était possible, seulement il faut être prêt et faire les choses pour toi et pas pour les autres, on ne peut pas avancer si on est pas prêt.

Courage, un pied devant l'autre, jour après jour et pourquoi pas rien du tout certains jours, il ne faut surtout pas te forcer !!!!!!!!!!!!!

Bonjour Soliflore,

Il faut t'accrocher ! Juste essayer de passer ces moments difficiles....tu verras il y aura des jours meilleurs. Cela fait 5.5 mois que mon mari est mort d'un infarctus massif et j'ai décidé de m'accrocher pour lui...Il n'aurait pas voulu que je sombre.
J'ai 52 ans et moi aussi je m'interroge sur mon avenir. Je crois qu'il faut s'accorder du temps. Il faut se remettre de ce choc qu'est la mort de son conjoint et se dire que c'est déjà un exploit d'avoir survécu à tout cela.
Même si on fait les choses machinalement, il faut les faire et sans doute qu'un jour le poids qu'on ressent en permanence sur les épaules deviendra moins fort.
Pour moi, le travail m'a servi car pendant ce temps je ne pense pas à lui et puis je fais du sport aussi comme ça je fatigue mon corps et je peux dormir sans prendre des médicaments. C'est une lutte de tous les instants mais je sais qu'il y aura des jours meilleurs....
Je t'embrasse
Frédérique

Soliflore,

Contente de savoir que tu vas mieux, le flux et le reflux qui nous fait changer d'état d'ame plusieurs fois par jour, sans que l'on sache pourquoi. Moi aussi je repense à ma vie d'avant et je sais qu'elle ne reviendra pas, que je n'aurais plus ces sensations d'alors mais je peux en garder les meilleurs souvenirs. On avance au gré des sensations, l'essentiel c'est d'avancer même d'un tout petit pas c'est déjà ça de gagné. Moi aussi je garde l'espoir et qui sait ma fabrique à souvenirs moins douloureux se remettra peut être en marche un jour...
Garde le cap

Je t'embrasse

Lulu

Bonsoir Marie, bonsoir à tous,

Bientôt 9 mois pour moi (le 2 juin) que ma compagne de 39 ans de bonheur est partie après avoir lutté 6 mois contre un cancer qui l'a très vite anéantie...
Tu as raison, c'est court et long à la fois...
Je commence tout juste à intégrer l'idée qu'elle ne sera plus jamais là, près de moi, peut-être avec l'aide des anti-dépresseurs que je prends depuis 1 mois 1/2 !!!
J'ai eu aussi la déception de voir l'entourage (à part mes 3 enfants) qui était passé à autre chose et qui aurait voulu peut-être que j'en fasse autant, mais le processus est beaucoup plus long que celà et ils ne s'en rendent pas compte car ils ne sont pas passé par ce que nous avons vécu et que nous vivons encore (la souffrance, le désespoir, l'absence, le manque d'énergie, le manque d'envie...). je leur en ai beaucoup voulu mais aujourd'hui, je relativise...
Je me bats car, à mon épouse, quelques jours avant son décès et alors qu'elle se savait condamnée à brève échéance, j'ai fait la promesse de ne pas me laisser aller, de ne pas ajouter à la souffrance de nos enfants, et je m'accroche à cette promesse comme un naufragé à un morceau de bois...
Je parviens, peut-être aussi grace aux médicaments, à avoir une petite activité et j'ai vu que mes enfants en étaient heureux...

Accroche-toi, Marie,

Amitiés,

Christian

Bonjour Marie, Christian, Lulu,

Accrochez vous, Marie tu es entrain de vivre la pire période de l'après entre 6 et 9 mois comme une gestation, la douleur est encore plus vive, surement parce que l' on a totalement intégré le fait qu'ils ne reviendront plus, mais aussi parce que l' on refuse d'y croire.

J'avais l’impression à ce moment là de tenir un lien, que je savais devoir lâcher et pourtant ,je agrippais si fort....

Accepter tout est là, je sais juste maintenant, que si  je dois accepter et bien ce n'est pas fait, je me demande seulement si cela le sera un jour??

Je fais avec simplement....

Le chemin est long, les émotions si vives, à fleur de peau, maintenant encore , parfois mon temps intérieur est orageux, les éclairs arrivent, le vent puis la pluie sur mes joues, puis le soleil revient...

Un quotidien que l'on apprend à maitriser, par la force des choses, et c'est comme ça!!!!

Je vous embrasse.

zabou