Lauren, je te rassure, je ne suis pas prédicateur !... Et que je ne veux convertir personne !... Lol !
En réalité, quand j'avais 20 ans, j'ai eu un jour un genre de flash et j'ai dit à mon collègue de travail, à brûle-pourpoint, hors contexte et sans savoir pourquoi : "Avant de venir sur terre, on a choisi nos vies...(??)". Intrigué, il m'a demandé : "Développe...". J'en ai été incapable. C'était juste une évidence, une pensée qui s'est imposée à moi et qui est sortie de ma bouche sans que j'y réfléchisse.
Depuis, et avec l'expérience de ma drôle de vie, je me suis fait ma propre idée. Je ne crois pas au hasard, je ne crois pas à l'impatience, je crois que les choses justes se font, (même si elles semblent au-dessus de nos forces), parce qu'elles sont notre chemin et que ce chemin, nous l'avons choisi. Parce qu'il est dur, peut-être. Et parce qu'il nous enrichit plus que s'il était une simple ligne droite, avec juste la mort très loin à l'horizon.
Pour nous tous qui l'avons vue de près, la mort a changé nos trajectoires. Plus jamais nous ne serons celles et ceux d'avant.
Et ce qui nous semble si injuste pour nos conjoints disparus, ne l'était peut-être pas pour eux...
Moi, je suis convaincue que mon mari devait adopter nos enfants et les aimer plus que tout, en les reconnaissant comme les siens. Il l'a fait. Il a semé une bonne graine en eux. Cela suffisait, je pense. Et il est parti parce qu'il avait à faire ailleurs. Il avait fait sa part... Maintenant, c'est à nos enfants de pousser droit, en mémoire de leur père, et à moi de les y aider... C'est mon chemin à moi... J'aurais préféré qu'il reste plus longtemps, mais j'accepte qu'il ne soit plus là et qu'il m'ait passé la main. Parfois c'est très très dur, mais je sais aussi que j'en suis capable.
Je sais bien que tout ça n'est pas très cartésien. Je suis sûre que c'est "démontable" par qui ne croira pas que la mort n'est pas une fin. Je m'en fous... Si j'ai raison, je gagne... si j'ai tord, je ne perds pas !!!
M.