Merci Qiguan

oui, le décès d'une personne qui a tenu un rôle ayant son importance dans notre vie est toujours un choc. Je n'osais pas employer le mot "deuil", même en pensée, parce-que je suis bien placée pour savoir qu'il en existe de bien plus douloureux et traumatisants, mais c'est toi qui a raison: c'est tout de même un deuil, avec le processus qui va avec, je le comprend maintenant. Toutes proportions gardées,-je veux dire, quel que soit le degré d'intensité de ce que nous éprouvons, ce processus se met aussitôt en place, indépendamment de notre volonté. Et chaque perte, quelle qu'elle soit, me renvoie évidemment à mes deuils plus traumatisants, ça je l'avais bien compris.
On a parlé de cet homme, lors de notre dernière activité au CCAS. J'ai appris qu'il avait des problèmes respiratoires-je l'ignorais-et que lors de la dernière marche, il était èpuisé à un moment donné. Je n'ètais pas présente ce jour-là, mais d'autres ont raconté qu'ils avaient dû monter beaucoup d'escaliers pour visiter un monument historique, et qu'à mi-chemin, il n'ètait pas bien du tout, il avait du mal à respirer. Les encadrants l'ont empêché de continué, et lui ont vivement conseillé d'aller à l'hôpital. Il a dit qu'il prèfèrait rentrer chez lui

le lendemain, on l'a rappelé, il a dit que ça allait mieux...et deux jours après, on l'a retrouvé mort dans son lit. J'espère qu'il n'a pas trop souffert

les autres disent maintenant qu'ils auraient dû appeler le SAMU, mais aussi, qui aurait pus prévoir une telle chose?

le fait que ça ai touché tant de monde prouve qu'il ètait vraiment apprècié. On continue d'ailleurs à parler de lui dans le quartier.
Ca m'a fait penser au décès de Jean-Philippe, et aussi de Marie-France

je suppose que, comme eux, il ne voulait pas savoir à quel point il allait mal, et qu'il voulait continuer à vivre normalement-et que ceux qui l'aimaient ne demandaient qu'à le croire-comme je l'ai fait pour ce compagnon et cette amie que j'aimais tant. On a beau savoir que c'est humain, on ne peux pas s'empêcher de culpabiliser sur le moment: "J'aurais dû savoir...j'aurais dû faire l'impossible pour qu'il/elle se soigne...je me suis menti à moi-même moi aussi, etc....) mais peut-être qu'on ne peux pas "sauver" une personne contre son gré.
J'hésitais à parler de ce copain qui n'est plus là, parce-que , encore une fois, ce que je ressens n'est pas comparable avec l'immense souffrance que j'ai connue lors des deuils èvoqués ici, mais tu as raison: un deuil c'est un deuil, ce n'est jamais anodin. Ca m'a fait-et me fait toujours-du bien d'en parler, et de me sentir comprise

j'accepte plus facilement, après avoir lu ta réponse, d'être sincèrement peinée par ce décès. Toutes proportions gardées là encore, je me dis: "Et dire que je ne le reverrai plus jamais dans cette vie-ci!" D'autant plus que ce n'est certainement pas dû au hasard, si, en ces quelques occasions, il m'est spontanément venu en aide. Il y a, dans notre existence, de nombreuses rencontres , même furtives, qui sont placées au bon moment sur notre route. Et ça fait partie des "actes de bonté" dont j'ai déjà parlé, qui réconfortent quand on a le sentiment de vivre dans un monde de brutes