Merci de me comprendre Qiguan
Je reprends donc:
Quand je suis rentrée chez moi, en sortant de chez ce faux ami-je ne comprends toujours pas, à ce jour, pourquoi il s'est comporté ainsi
-les ambulancières du SAMU avaient déjà emporté le corps de Jean-Philippe. La dernière vision que j'en avais eu, c'est quand il était entièrement recouvert de cette espèce de couverture dorée qu'on met sur les blessés...ou les morts. Ca m'a toujours frappée: je comprends bien qu'on ai dû choisir une couleur qui se remarque pour avertir les autres personnes, mais ils auraient pus choisir autre chose je trouve...cette teinte dorée, ça a une apparence si absurdement festive en ce genre de circonstances...
Toujours en pilotage automatique-c'est vraiment le terme qui convient-j'ai fait mécaniquement tout ce qui devait, je le savais, être fait. Il y avait du sang partout...J'ai nettoyé rapidement mais méticuleusement le sol, et aussi les murs et la porte où je m'étais appuyée à un moment donné. Je savais que ça devait être fait tout de suite. J'avais raison: j'ai oublié une goutte de sang, une seule, et elle s'est tellement incrustée qu'un an après, juste avant que je déménage à nouveau, elle était toujours là, pas moyen de la faire partir. Elle doit toujours y être.
J'ai tout de suite vidé les seaux et nettoyé l'èponge et la serpillère-il fallait qu'il ne reste vraiment rien du tout-et j'ai mis ma robe de chambre, ègalement couverte de sang, dans la machine à laver. Jy ai ajouté les draps du lit: je n'aurais pas supporté de dormir le soir même dans ces draps où Jean-Philippe avait encore dormis la nuit d'avant. S'il ètait mort à l'hôpital, comme Pierre, j'aurais peut-être voulu m'endormir avec son odeur-je l'aurais fait dans le lit de Pierre si j'avais pus-mais étant donné les circonstances, ç'aurait été pire. On ètait encore si bien, l'un contre l'autre, au réveil, quelques heures plus tôt
Le médecin de mon compagnon, qui était venu peu après les ambulanciers, m'avait dit qu'il repasserait en début d'après-midi pour qu'on se parle un peu, mais, après avoir un peu attendu, je n'ai pas pus rester plus longtemps dans l'appartement. J'avais besoin d'une présence, là, tout de suite. Je le regrette encore à ce jour: ce médecin est un homme trés gentil, doté de beaucoup d'empathie, et son intention était adorable. Ca m'aurait fait le plus grand bien de parler avec lui. Enfin, ce qui est fait est fait...
Je ne tenais pas en place, surtout dans cet appartement, je ne pouvais pas m'empêcher de marcher de long en large, il fallait absolument que je sois à l'extèrieur. Alors je suis sortie et j'ai pris le bus, pour aller chez ma meilleure amie d'alors, à qui j'avais déjà annoncé la nouvelle au téléphone. Je l'avais justement vue quelques jours plus tôt.