Bonsoir à tous,
Aujourd'hui, grand soleil, ciel bleu, mais de gros nuages tout noir dans ma tête.
Cela fait 5 mois que Claudine a été hospitalisée, et qu'elle a subie sa deuxièmz ponction d'ascite. Ce jour là, outre la quantité, plus de 3 litres, ce liquide est teinté de sang. L'oncologue qui a pratiqué me dit que ce n'est pas grave, qu'elle a dû toucher un vaisseau au passage de la sonde. Pourquoi ne pas lui faire confiance, d'autant que le lendemain, malgré une nouvelle pontion et de nouveau plus de 3 litres retirés, le liquide est "normal", jaunâtre.
Cela aura été le dernier. Je me repasse ces journées depuis hier soir. Son dernier repas du dimanche midi, "pas faim", juste une dixaine de cerises que je prends soin de dénoyauter. Elle les adorait. Il y en avait d'autres, mais plus rien ne pouvait passer.
"Ce sera pour ce soir me dit elle". Et le soir, "pas faim, ne veut rien". Et ce regard lorsque j'ai voulu partir, ces yeux qui me suppliaient et moi qui suit revenu pour l'accompagner 2 heures de plus. Elle s'est endormie, je l'ai embrassé, et j'ai quitté cette chambre, il était 21h30.
Combien je regrette de ne pas avoir passé cette nuit à la veiller, être resté auprés d'elle pour sa dernière nuit sur terre.

Je l'ai abondonné. Les infirmières m'ont dit en partant que l'oncologue n'avait pas encore prescrit la dose de morphine à lui appliquer.
"C'est bon signe, me suis je dit, c'est donc qu'elle ne souffre pas trop".
Que c'est il passé dans la nuit?


??
Je l'ai retrouvé le lundi 4 juin, froide comme un glaçon, mais encore consciente, puisqu'elle a répondu à mon baiser, à entrouvert les yeux une dernière fois. Il était 10h30.
Par la suite, ce ne furent que des mouvements et froncements de sourcils, le dernier à 11h15, lors de la visite de la psychologue qui nous suivait, et de sa demande si elle avait mal. Elle est sortie pour demander à l'infirmière une dose de calmant, ne pouvant injecter la morphine(laps de temps trop court avec la précédente). La voila calmée, et sa respiration redevenue calme.
A 13h30, injection de mprphine. 13h45, premier hocquets, je sonne l'infirmière qui arrive tout de suite. A croire qu'elle était derrière la porte à attendre le dénouement. Là, elle m'annonce, "c'est fini, dites lui ce que vous avrz à lui dire, parlez lui doucement, elle entend tout" 4h00, c'est vraiment fini.Plus de respiration, le dernier râle.
Me voila seul, et aujourd'hui également. Pas un coup de fil.
Le pestiféré est bien à sa place, pourquoi le déranger

J'en ai marre de tout.
Pourquoi continuer ainsi???Pour qui???
Bonsoir à tous.

Marcel