Oui, il faut plus de temps pour aller mieux; un deuil, et plus encore les premiers mois, parait interminable, et il l'est effectivement; une période heureuse, on en profite, mais elle parait toujours passer trop vite, alors qu'une période de souffrance parait plus longue, même quand ce n'est pas le cas. La vie est mal faite...on voudrait tant que ce soit le contraire! Mais c'est comme ça, personne n'y peux rien
Oui, les personnes les plus anciennes du forum, dont je fais partie, savent bien qu'au plus fort du deuil, on se dit que cet apaisement dont parlent d'autres, même d'expèrience, n'agira pas sur nous, ou est trop lointain...c'est une telle souffrance qu'on a le sentiment qu'elle est à part, d'une certaine façon, et qu'on ne s'en remettra jamais. On se dit souvent: "Non, moi ce n'est pas possible, d'autres y sont arrivés, mais pas moi, ça ne se passera pas comme pour eux." Et pourtant, même si c'est très difficile à envisager, le processus est le même pour tous, comme la grande souffrance, à la limite du supportable, est identique pour tous. Et quand on arrive à plus ou moins d'apaisement, on réalise que si, ils disaient vrai, que c'est possible.
Quand on aime une personne de tout notre coeur, notre amour est si fort qu'on a du mal à réaliser que d'autres ont aimé autant, et pourtant c'est bien le cas, et heureusement
et quand on souffre-surtout à la suite du dècès d'une personne que nous avons autant aimée-on a du mal à croire aussi l'intensité de cette souffrance est hélas vieille comme le monde...c'est le revers de la médaille: plus nous avons aimé, plus nous souffrons quand l'autre part en premier...et pourtant, toutes ces belles choses que nous avons vécues méritaient mille fois de l'être; pour nous, et pour eux, ceux avec qui nous avons partagé ce grand bonheur.