Auteur Sujet: DUR DUR  (Lu 6708 fois)

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Hors ligne soizic38

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DUR DUR
« le: 03 janvier 2012 à 07:41:16 »
Bonjour,

ça fait quelques temps que je ne suis pas venue sur le forum.

Cela fait 3 mois que j'ai perdu mon conjoint et c'est toujours aussi douloureux. Je vois notre fille de 20 mois progressée, et changer tous les jours et ça me fait mal de me dire que mon amoureux ne verra pas sa fille grandir....

Peu de temps après la mort de mon conjoint, je me suis mise à transpirer beaucoup la nuit, j'ai consulté mon médecin qui me connait bien car c'est elle qui a suivi les 2 années de cancer de mon conjoint, et j'ai fait une prise de sang mais rien d'anormal, elle m'a dit que c'était mon corps qui réagissait à tout ça. Aujourd'hui je ne transpire plus.
Avez-vous eu ce genre de problème ?


Prenez-vous toujours des antidépresseurs ? Car mon médecin m'en avait prescrit, j'en ai pris pendant 1 mois mais j'ai arrête car je ne suis pas pour même si on dit que ça aide.  Ca vous aide de prendre des médicaments?

Mon entourage croit que je vais mieux.... comment leur exprimer mon chagrin si profond, surtout en ces périodes de fêtes, c'est pire...

Je vous embrasse

Françoise

Lauren

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Re : DUR DUR
« Réponse #1 le: 03 janvier 2012 à 08:32:51 »
Bonjour à tous,

Soizic je ne crois pas qu'il faille faire des généralités en ce qui concerne les antidépresseurs. J'en ai pris pendant 8 mois et j'ai arrêté doucement. J'ai vécu dans un brouillard, épuisée, dormant tout mon temps libre, mais à l'abri du pire. Depuis que j'ai arrêté, mes phases de yoyo sont beaucoup plus violentes mais j'arrive à affronter les gros coups de blues, enfin j'essaie. Ce qui est sûr c'est qu'un mois ça ne sert à rien; c'est au moins 6 mois ou rien.
Je crois que ça dépend de chacun. On est tous plus ou moins émotifs, plus ou moins perméables, plus ou moins en état de lutter. Ce qu'il faut éviter c'est les idées suicidaires, et comme ça me paraissait absolument évident qu'il suffisait de 5 petites minutes pour que je m'en aille et que je le retrouve enfin, mon instinct de survie, je suppose, m'a poussée à les prendre.
Suis ton instinct et n'écoute pas les "il faut-il faut pas". Prendre des dèksadérap ce n'est pas une tare.

Bouf! je viens de passer 3 jours effroyables, un manque à m'arracher le coeur. Je sais que vous connaissez tous, comme ça je vous épargne les détails :-\ 

Samedi je pars avec des copains rejoindre des copains dans le Sud-Ouest. On va mettre ses cendres en mer, boire un verre ensemble sur le rocher pour lui. Je flippe!!! J'ai pas du tout envie de lâcher MES cendres de lui ???. Je sais c'est stupide. Ce geste j'aurais sans doute dû le faire immédiatement après sa mort, mais bon il faut que j'y arrive. Au secours!! :'( :'( J'ai peur, je me sens nulle, incapable, j'ai l'impression d'être une gamine dans la fosse aux lions sans lui. J'ai tout perdu, jusqu'à mon moi :-\

Bises L


Hors ligne Marina Saboya

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Re : DUR DUR
« Réponse #2 le: 03 janvier 2012 à 10:24:36 »
Mes amies, je lis tant de détresse en vous, que j'en ai mal.

Ce départ de nos compagnons est une épreuve terrible. Je l'ai vécu en juillet 2010 et j'en souffre encore, mais cela serait mentir de dire que je n'ai pas des "pauses" dans ma douleur. L'espoir, c'est que ces pauses soient de plus en plus longues, et les tempêtes de moins en moins violentes.
D'ailleurs, je n'accepterais pas qu'un quelconque moyen (médicaments, alcool ou autres) suppriment totalement mon chagrin, cela serait affreux cet "oubli" de lui.
Nous savons que nous devrons maintenant vivre avec cette plaie, cette cassure, cette absence.
La plaie, elle cicatrise tout doucettement, parfois, elle s'enflamme, nous brûle à hurler et là, un "deksadérape", comme dit Lauren, je n'hésite pas.
Parfois, on va la gratter un peu, un besoin un peu masochiste mais tellement humain, une petite croûte et on tire dessus. Aïe, aïe, aïe, au début cela ravive les souvenirs, et après cela provoque la douleur mais c'est trop tard. Là, une balade, un bon livre, ou une épaule pour pleurer. Il faut parler et pleurer.
Et plus tard, bien plus tard, on aura encore des rappels, brutaux, et douloureux mais on aura appris à gérer.

Tout cela est fluctuant, le moment du départ, c'est un cataclysme, on en est presque anesthésiée, le cerveau s'auto protège de tant de douleur. Après c'est la prise de conscience, dramatique et après les montagnes russes : jamais tout à fait bien, et parfois très mal,  et puis, un peu mieux et puis très mal, et puis mieux, et mal, et soudain très mal, et soudain bien mieux... Enfin moi, je vis comme cela depuis 17 mois. En ce moment, malgré les fêtes, je suis plus calme et sereine. Pierre est toujours avec moi, chaque seconde de la journée, mais ce n'est pas triste, c'est doux.

Je vous embrasse fort et vous envoie force et courage.
Demain, il fera jour.

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne Marina Saboya

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Re : DUR DUR
« Réponse #3 le: 03 janvier 2012 à 10:31:10 »
Lauren,

je pense très fort au geste terrible et magnifique que tu vas accomplir cette semaine.
C'est une preuve d'Amour merveilleuse car déchirante pour toi. Comme un second départ.
Mais j'imagine que tu respecte là sa volonté.
Quand la personne des pompes funêbres m'a dit que je n'avais pas le droit de garder avec moi les cendres de mon Pierre, j'ai éclaté en sanglots. Je le voulais pour moi, avec moi seule, contre moi. C'était insurmontable de l'abandonner dans un petit trou noir au milieu d'un cimetière glacé ouvert à tous vents. Une épreuve supplémentaire, comme si cela n'était pas déjà assez dur.
Et puis maintenant, le cimetière ne m'attire plus.
Il n'est pas là bas. Il est vraiment avec moi, en moi et dans chaque objet de la maison, chaque arbre du jardin.

C'est bien que tu sois avec des copains pour faire cela.
Entre nous, mais vraiment entre nous, moi, si je devais faire cela, je garderais un petit peu de cendres pour moi, dans une petite boite. Je sais cela est très fétichiste et fera sortir Caroline de ses gonds, mais je suis heureuse d'avoir une mêche de cheveux de Pierre et depuis son départ je vis au rythme de sa montre. C'est comme cela.

Tu seras forte, je le sais, parce que c'est pour lui que tu le fais.
Après tu seras fière de toi. Et lui aussi sera fier de toi.
Et après, tu verras que tu n'as pas besoin de "TES" cendres pour être avec lui.

Je serais en pensée avec toi.

Je t'embrasse tendrement.

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne Pascale

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Re : DUR DUR
« Réponse #4 le: 03 janvier 2012 à 10:41:46 »
Laureen,

Fait comme moi, rend lui sa liberté, c'est ce que j'ai dit quand ils m'ont demandé si je voulais une urne et une enclave dans un mur.

Il aimait tant la moto et cet air de liberté, que je lui ai rendue... Les cendres Laureen ce n'est rien, ce n'est pas lui....

C'est un symbole et vous réunir en son nom, ça c'est superbe , ça c'est pour lui et il sera là ...

Mais n'importe où et à n'importe quelle occasion quand vous vous rassemblerez et parlerez ou penserez à lui, il sera là...

Plein de force, je serai avec toi...

Pascale la Louve
Pascale la Louve

ChristineM

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Re : DUR DUR
« Réponse #5 le: 03 janvier 2012 à 13:39:34 »
Lauren,
Oui cela va être dur (je n'ai pas oublié le 7 novembre, le bateau avec son urne que je tenais serrée contre mon coeur et la descente en la mer, comme une descente aux enfers pour moi) mais je partage totalement ce que te disent Pima et Pascale car c'est l'exacte vérité. Tu vas ressentir en toi des sentiments contradictoires au début : l'impression de l'abandonner, un immense déchirement, puis la satisfaction de lui avoir rendu la liberté de partir là où il voulait reposer, puis lentement une douce sérénité, celle de l'avoir à jamais dans ton coeur. Et là, Lauren, ce n'est pas qu'une simple impression : je n'ai jamais senti autant que maintenant la présence de mon mari en moi, comme s'il s'était fondu en moi, que je pense dorénavant et agis par lui. Cela m'apporte un immense apaisement que je souhaite à toutes et tous, et très curieusement une envie très nouvelle de vivre.
Je serai avec toi par la pensée et t'embrasse très fort.
Christine

flemming

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Re : DUR DUR
« Réponse #6 le: 03 janvier 2012 à 18:04:03 »
Bonjour,

J'ai encore l'urne (avec les cendres de maman, est ce vraiment les siennes ? Les pompes funètres ne n'ont rien dit (que j'avais ou non le droit de garder), et j'ai signé un papier comme quoi je récupérai les cendres de maman et au bout de deux heures, on nous remettait l'urne.
Au printemps prochain, nous irons (nos deux filles, mon mari et moi) les disperser dans un jardin sur les fleurs dans un endroit calme qu'elle aimait (c'était les volontés de maman).
Soyons courageux et courageuse,  :-*  :-*  :-*  :-*

antoine31

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Re : DUR DUR
« Réponse #7 le: 04 janvier 2012 à 00:04:48 »
Lauren,
La dispersion des cendres de mon épouse dans notre prairie fut un instant d’intenses émotions pour moi comme pour ses amis et toute la famille qui m’entouraient.
Immense chagrin de la voir disparaitre, encore une fois, deux heures après son incinération.
Mais fier de respecter ce qu’elle m’avait demandé d’organiser pour ses obsèques solennellement devant ses frères et ses enfants.
Elle désirait ce « retour » à « sa » terre, dans la nature, ce petit paradis où elle voulait tant vivre, près de ses chevaux de passion, mélée au crottin…loin d’un caveau ou d’une urne qui l’auraient rendue claustrophobe.

La pluie a depuis fait son œuvre, mais ce moment reste à jamais graver dans mon souvenir, plus que beaucoup d'autres.
Elle s’est LIBEREE du corps qui l’a tant fait souffrir, mais je l’ai recueillie dans mon cœur à jamais.
Aussi, Lauren, sois confiante. L’océan ne pourra dissoudre votre Amour.
Au contraire, il le portera au bout du monde.
Antoine

Lauren

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Re : DUR DUR
« Réponse #8 le: 04 janvier 2012 à 01:31:45 »

En fait son urne est dans sa maison des Pyrénées. C'était sa volonté, c'est la maison de son enfance.  Nous n'étions pas mariés, cette maison ne m'appartient pas. Le jour de l'incinération j'ai demandé à sa famille de me donner une boîte avec une partie de ses cendres, ce qu'elle a fait. Je pars avec son fils et des amis, mettre les cendres de cette petite boîte en mer. Je demanderai à mes enfants de répandre les miennes exactement à cet endroit. C'est un lieu où nous avons plein de souvenirs, qu'il m'a fait découvrir et que j'ai aimé. Je sais que Caroline va en avaler son café de travers mais je dirais que c'est ma façon de le rejoindre un jour. Tout ça est assez fétichiste mais ça m'est égal, ça me fait du bien.

Je crois que je suis toujours en recherche d'une légitimité que je n'ai pas au plan légal, puisque nous n'avons pas vécu ensemble, pas eu le temps de nous installer. Mais je sais depuis la première fois que je l'ai vu que je n'aimerai profondément que cet homme là. Vous allez me répondre que la légitimité c'est l'amour qui la donne, mais ce n'est pas aussi simple.

Pima j'ai vu que tu proposais de raconter notre histoire sur une autre file. Je suis désolée je ne peux pas. J'ai un goût terrible d'inachevé, l'impression obsédante que c'était trop court. Notre histoire a été stoppée alors que nous ne faisions que la démarrer. J'avoue que quand je vous vois tous écrire "mon épouse", 30 ans, nos enfants, j'ai un goût amer. Pourquoi si vite? Pourquoi moi? J'ai l'impression d'être l'objet d'une farce absurde, sordide, perverse, disons le mot. Mais non je ne suis pas parano :-\

 :-*L 




Hors ligne Marina Saboya

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Re : DUR DUR
« Réponse #9 le: 04 janvier 2012 à 09:26:02 »
Bonjour Lauren,

Bien triste ton message écrit ce matin de trop bonne heure pour imaginer que tu as passé une nuit, disons, correct.
Cela me parait normal, d'ailleurs, il y a tellement de stress en toi.

J'ai lu les messages sur les cendres de nos Zamours, les choix et les réactions de chacun...
C'est un grand sujet. Respecter la volonté de celui (celle) qui est parti, tout en ne se détruisant pas davantage...
Laisser s'envoler au grès du vent la dernière parcelle physique de notre Amour ou la garder enfermée dans un petit caveau sinistre?

Je constate simplement que la difficile épreuve de ce prochain we est une chose magnifique et que tous ceux qui sont passés par là semblent plus sereins après.

Ton histoire t'appartient, Lauren.
Peut-être auras tu un jour envie de la partager, avec des proches ou des inconnus, ou simplement avec toi, en tête à tête avec ton ordi.
Pour moi, cela c'est avéré tout de suite une nécessité d'écrire, pour évacuer un peu de tension, pour poser mon chagrin, pour laisser une trace et aussi pour savoir si avec le temps, la vie reprennait le dessus; mais ce dernier point, il n'y a que maintenant que j'en prend conscience.
Ton histoire, ce n'est pas seulement le fait que tu sois mariée ou pas - bon nombre d'entre nous parle de leur mari, ou de leur épouse sans être passés devant le maire -, c'est certes un statut social, mais le ressentie de ne faire qu'un est bien plus important, ton histoire, c'est ce qui t'a guidé vers ton Amour, ton chemin et le sien et même si vous n'aviez vécu que 24 heures ensemble, c'est la plus belle des histoires pour toi.

Si tu jettes un coup d'oeil sur la mienne, d'histoire, tu verras qu'elle n'a pas grand intérêt. Avec Pierre, nous n'avons rien construit - pas d'enfant - sinon un cocon d'amour qui à rayonné et rendu ceux qui nous cotoyaient heureux. C'est tout et c'est merveilleux.
Mais il faut du temps pour trouver un sens à une vie qui vient d'être anéantie par la disparition de sa moitié.

Peu à peu, déjà, tu nous la livres cette histoire.

Je t'embrasse fort, Lauren.

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Lauren

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Re : DUR DUR
« Réponse #10 le: 05 janvier 2012 à 09:27:59 »

Bonjour à tous, merci pour vos messages

2 nuits pratiquement sans sommeil, je pars demain. On sera 7 et, après les cendres, on ira au restau en Espagne, mon pays d'origine, il adorait m'entendre parler là bas, vu qu'il n'alignait pas 3 mots sauf "Hola que tal!" qu'il claironnait à tous les serveurs des bars qui le regardaient l'air de dire: pauvre gars il est demeuré, alors évidemment il faisait le pitre et il en rajoutait une couche pour m'énerver et il ne faut PAS QUE JE CRAQUE!! :-[

AYUDOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO!  :'(

carolineb

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Re : DUR DUR
« Réponse #11 le: 05 janvier 2012 à 10:02:16 »
Chère Lauren,

Je voulais revenir sur mon bref message de ce matin, j'étais encore une fois en retard pour partir au collège!...
Lauren, pourquoi t'angoisser autant? Tu pars avec des gens qui vous aiment, tous les deux, vous allez penser tous ensemble à lui, puis la vie va reprendre le dessus...l'Espagne, le restau, la vie. Et c'est ça qui compte, non?
Tu connais mon opinion (lol), donc je ne te dirai pas que la communion, la présence etc... je serais malhonnête. En revanche, tu as tes amis avec toi, écoute les, parle leur, partage ta peine -qui semble lourde en ce moment.
Et puis après ce moment émouvant, pourquoi ne pas débuter une nouvelle vie? L'homme que tu aimes sera toujours en toi, mais tu es une femme vive et vivante alors...
Je ris en te lisant, parce que j'ai la chance de parler 2 autres langues et Olivier parlait l'anglais avec un accent tout à fait...personnel!!
Mes enfants en rient encore!...
Et comme ma soeur vit à Alicante, les "hola que tal!"...c'est un gimmick!
Lauren, tu vas voir, ce moment que tu redoutes et désires en même temps...ça sera un bon moment.
Je pense à toi.
Caroline
PS. L'urne d'Olivier part entre les livres de François!...

Lauren

  • Invité
Re : DUR DUR
« Réponse #12 le: 06 janvier 2012 à 00:56:00 »

Merci Caroline, ce soir ça va, j'ai l'impression que je vais y arriver.

L'homme que j'aime ne passait pas inaperçu, il riait, parlait, blaguait tout le temps, que ça devenait parfois fatigant. Les gens qui l'ont aimé se traînent depuis son départ, comme moi. Il avait une très forte personnalité et son absence laisse un trou béant, pas seulement en moi.
Parfois je pense aux semaines qui ont précédé sa mort, intubé, sous coma artificiel, attaché aux barreaux parce qu'il arrachait les perfs, lui attaché! Les médecins savaient qu'il était condamné mais ils ne l'ont pas dit, et moi comme une c.. j'ai cru, j'ai voulu croire que cette torture c'était pour le sortir de là. Je n'ai compris que 3 jours avant sa mort que j'aurais pu le faire sortir de cet enfer et le laisser partir en douceur, dignement, détaché. Il vaut mieux que j'arrête là, j'en ai toujours la nausée.

Je ne suis pas tellement extravertie, je suis plutôt une silencieuse. On s'était trouvés. Après cet homme là je ne vois pas,.. je sais que tout le reste sera fade. La vie? vivre à nouveau, mais pour quoi faire? C'est trop souvent insipide. Les choix de Suzy me font très envie. J'ai envie d'une dimension aussi grande que celle que j'avais avec lui.

 :-* Lauren

carolineb

  • Invité
Re : DUR DUR
« Réponse #13 le: 06 janvier 2012 à 09:03:31 »
Lauren,

Tu as évoqué ce sujet de la souffrance liée à la maladie dans un message antérieur et je pense que c'est une des clés de notre deuil. Je pense que la peine est démultipliée par cette attente de la mort, de la fin qu'on redoute, qu'on se dissimule mais qu'on sait inéluctable. La mort violente est inouie mais elle épargne à ceux qui restent cet accompagnement cruel et lourd. Olivier était vivant jusqu'au dernier moment et pour moi, c'est sûr c'est très réconfortant. Il ne s'est rendu compte de rien.
J'ai souvent pensé à la maladie, je ne fréquente ni médecin (excepté une sorte d'admiration secrète pour un ami!...)ni hôpital, je ne fais jamais aucune analyse et ne suis jamais malade (!), mais j'y ai pensé pour ceux que j'aime: mon père a fait un avc très grave il y a 3 ans, ma meilleure amie s'est écroulée en pleine rue à la veille de ses 50 ans il y a 4 ans et Olivier est décédé pour la même raison en septembre. Je suis à peu près certaine que la peine est encore plus cruelle quand il faut accepter de voir ceux qu'on aime diminués, malheureux, au seuil d'une fin prématurée et douloureuse. En même temps, la mort doit être une libération et c'est à cela qu'il faut se raccrocher, sans doute, je ne sais pas.
Nous avons souvent abordé le sujet de la mort et ses suites, je ne crois à rien du tout après, mais je sais que pour certains c'est une forme d'espérance. Ça doit réconforter.
Lauren, il y a une chose qu'on sait, c'est que tout est éphémère et que malgré nos précautions, nos doutes, nos attentions tout est fragile. Mais paradoxalement, cela signifie aussi que tout reste possible, que nous avons encore le choix nous qui ne sommes pas cloués sur un lit d'hôpital.
Tu vas avoir deux jours d'intense émotion, je te souhaite de la sérénité et pourquoi pas...de la joie d'accompagner en pensée celui que tu aimes.
Je pense à toi Lauren, je t'embrasse fort.
caroline