Mes amies, je lis tant de détresse en vous, que j'en ai mal.
Ce départ de nos compagnons est une épreuve terrible. Je l'ai vécu en juillet 2010 et j'en souffre encore, mais cela serait mentir de dire que je n'ai pas des "pauses" dans ma douleur. L'espoir, c'est que ces pauses soient de plus en plus longues, et les tempêtes de moins en moins violentes.
D'ailleurs, je n'accepterais pas qu'un quelconque moyen (médicaments, alcool ou autres) suppriment totalement mon chagrin, cela serait affreux cet "oubli" de lui.
Nous savons que nous devrons maintenant vivre avec cette plaie, cette cassure, cette absence.
La plaie, elle cicatrise tout doucettement, parfois, elle s'enflamme, nous brûle à hurler et là, un "deksadérape", comme dit Lauren, je n'hésite pas.
Parfois, on va la gratter un peu, un besoin un peu masochiste mais tellement humain, une petite croûte et on tire dessus. Aïe, aïe, aïe, au début cela ravive les souvenirs, et après cela provoque la douleur mais c'est trop tard. Là, une balade, un bon livre, ou une épaule pour pleurer. Il faut parler et pleurer.
Et plus tard, bien plus tard, on aura encore des rappels, brutaux, et douloureux mais on aura appris à gérer.
Tout cela est fluctuant, le moment du départ, c'est un cataclysme, on en est presque anesthésiée, le cerveau s'auto protège de tant de douleur. Après c'est la prise de conscience, dramatique et après les montagnes russes : jamais tout à fait bien, et parfois très mal, et puis, un peu mieux et puis très mal, et puis mieux, et mal, et soudain très mal, et soudain bien mieux... Enfin moi, je vis comme cela depuis 17 mois. En ce moment, malgré les fêtes, je suis plus calme et sereine. Pierre est toujours avec moi, chaque seconde de la journée, mais ce n'est pas triste, c'est doux.
Je vous embrasse fort et vous envoie force et courage.
Demain, il fera jour.
PiMa