Oui Poete endormie a raison,
C'est mieux de ne pas savoir. Et il y a une part d'occultation, car lorsqu'on est aidant, déjà on ne voit pas la dégradation de l'être aimé au quotidien, et puis on met une telle énergie à l'accompagner, qu'on ne peut pas être pessimiste, sinon on arrête tout tout de suite.
Etre aidant, c'est une mission très très difficile, et en même temps extrêmement belle et puissante. L'énergie pour supporter cette mission vient de l'amour. Et l'amour dépasse la mort, ou en tous cas, ne la considère pas.
J'ai accompagné ma Maman jusqu'au bout, et en fait, j'étais le seul à ne pas la voir s'affaiblir, ou vieillir.
Pour moi, je faisais tout pour que tout se passe bien, dans le confort et l'amour. Donc nous étions invincible.
Mais tout les soignants, toute la famille, savait bien qu'elle était sur la corde, et qu'un moindre grain de sable pouvait venir dégrader son état en un rien de temps.
Et donc c'est un peu la double peine des aidant : on consacre toute notre vie à la personne aimée, on ne voit pas le temps passer et les choses se dégrader, et puis le jour ou tout est fini, on se retrouve vide, vidé, et sans appui car notre vie était consacrée à cette mission.
J'essaye de me dire qu'aujourd'hui, l'amour qui nous a porté tous les deux, ne peut pas se retourner contre moi pour me détruire.
C'est facile à dire, mais le fond est très juste.
Courage.