Merci Coeur pour ces mots. Mais tu sais, je ballotte. Un jour, c'est pire, le lendemain, c'est moins pire... Non, je ne pourrais pas fêter quoi que ce soit avec lui... Trop mal, trop mal... Ma solitude est trop lourde à porter, il me manque trop, et... Bref, c'est pas top! Et j'ai si peur...

Laurent

Pour Laurent!

Renoncer au rêve d'une vie, à l'ambition d'une existence, au moment précis où l'on touche au but, il n'est de ceux à qui pareille déception arrive pour savoir ce qu'il en coûte. (Paul michaud)

On est là Laurent, pour toi!
Marce

Bonsoir Laurent.

Comment va-tu depuis ton dernier message ?

Tu parlais ne pas pouvoir vivre sur une planète où Judi ne serait pas.
Comme je te comprends.
Nous en sommes je crois tous et toutes à ce stade.

Et pourtant la terre continue à tourner, les jours à défiler ! Comment cela se peut-il puisque pour nous tout s'est arrêté !
Notre Amour a vécu et pourtant il a pris une autre dimension. Il vit en nous. Mais cela ne nous suffit pas.
Nous n'avons pas encore appris à ce que cela nous suffise.
Il y a tant à faire, concrètement, paparassement oserais-je dire, sans oublier de respirer, manger, se lever, travailler, faire ce que le quotidien qui était le nôtre continue !

Continuer l’œuvre que notre amour a commencé, enfant pas élevé pour certains, maison pas finie pour d'autres, vie en cours effondrée ?
Cela est difficile. Où trouvons-nous la force de continuer ?

Il m'est, quant à moi, de plus en plus difficile de croire qu'il ne reviendra plus.
Mon mari était très bricoleur, lorsque je cherche un outil comme un tournevis, je me dis qu'il ne faut pas que je dérange son "atelier" !
Il ne sera pas content.....
Et pourtant, là aussi, il faudra que je fasse le tri, que je range, que je mette à la déchetterie beaucoup de choses (il aimait garder "ça peut toujours servir..."

Comment vivre sans lui ?
Je ne sais pas.
14 mars, 14 avril, bientôt 14 mai !
Je compte les jours, je compte les mois. Bientôt 3 mois ! Mon coeur s'effondre !

Je pense à toi Laurent et te souhaite l'énergie et la vaillance que je m'accorde à éprouver et qui m'aident à remonter des bas de plus en plus bas !

Catherine
"coeur"
"tenir toujours tenir !"

Désolé pour mes deux conclusions, mais sur mon ipad je n'arrive pas à modifier mes écrits?! Laurent

Bonjour Ephémère,

Merci pour tes mots et excuse moi pour le délai à te répondre. Parfois, il m'est difficile de venir sur le forum ou même simplement de répondre.

Hier soir, j'ai demandé à Judi de me faire un petit coucou: c'est fait! Ce matin, alors que je dormais encore, j'ai révé de lui. Il était sur un trottoir, au milieu de gens qui déambulaient, il portait ses plus beaux vêtements et m'a fait un coucou de la main avec un magnifique sourire. C'était bref, car je me suis réveillé aussitôt, mais ça m'a réconforté. Je sais qu'il va bien et qu'il est bien où il est...

Non, je ne crois pas qu'une "guérison" soit possible. Comme le serait-ce? Il me manquera toujours. Ce n'est pas une simple rupture et nous étions vraiment trés fusionnels. Mais bon, le temps passe, je me surprend a prendre de nouvelles habitudes. Hier, j'ai passé mon aprés-midi avec ma voisine, fast-food et balades en centre ville de Mende. Ça m'a changé les idées... D'autant que le beau temps est enfin là.

Mais c'est vrai qu'il est difficile de toujours se demander pourquoi moi je suis encore là, alors que lui est parti?! Il me manque horriblement et ma foi je crois qu'il nous faut simplement accepter que nous ne seront plus jamais comme avant, quelque chose en nous est mort avec eux et la monstrueuse cicatrice qui restera même aprés une hypothétique guérison sera toujours là, à nous faire mal, à nous attrister...
Bref! Moi aussi, je divague...

Amitiés,

Laurent

Bonjour Ephémère,

Merci pour ton message et ta "fidélité". Oui, c'est curieux les effets colatéraux d'un deuil: les rares amis ont tous disparus dans la nature. L'une d'entre-elle a été jusqu'à me dire que je me répétais (lorsque je lui parlais de ce que je ressentais) et que cela la lassait et la fatiguait. Quelle ne voulait plus m'entendre parler de tout ça. Véridique!
Et paradoxalement, des gens auxquels je n'aurais jamais pensé sont apparus dans ma vie et y jouent maintenant un rôle important puisque grâce à eux, je ne sombre pas complétement. Je pense avant tout à ma voisine qui est devenue en quelques semaines une vraie amie...
Ce qui est étrange, c'est que le deuil nous oblige un peu à devenir acteur, à donner le change lors des relations. Je parle avec ma voisine sur le palier en riant des bêtises que fait ma chienne, puis trente seconde aprés de retour dans mon salon je m'éclate en sanglot. Des fois, j'ai l'impression de pleurer parce que je vis alors que Judi n'est plus. L'injustice me fait pleurer... Sans parler de cette solitude qui me ronge les tripes et à laquelle je n'étais pas préparé...
Mais bon, le soleil brille, les beaux jours sont devant nous, je vais tenter de poursuivre cette avancée vers je ne sais quel futur. Comme chacun tente de le faire ici...
Amicalement,
Laurent