Ecoute-moi, s'il te plaît, j'ai besoin de parler
Ne te crois pas non plus obligé d'approuver
Si j'ai besoin de me raconter
C'est simplement pour être libérée.
Deux années sans Daniel à mes côtés, mais deux années avec lui en moi.
Les larmes coulent tous les jours sur mes joues, je ne peux les retenir !
C'est son amour qui s'écoule en moi et qui déborde.
Il faut réviser la grammaire de ma vie, la conjugaison : je au lieu de nous ! le simple au lieu du pluriel.
Le plus difficile : apprendre la solitude. Outre l'absence, le silence qui m'entoure, il faut "retrouver" goût à la vie. Vie devenue sans intérêt sans futur.
J'avance malgré la douleur et l' absence, comme un robot au début, et ensuite jour après jour, la souffrance s'estompe un peu, il faut du temps pour tout.
Le poète a dit que l’on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait lorsqu’il s’en va.
Daniel et moi étions pleinement conscients de notre bonheur, et en partant, il a fait un bruit fracassant, assourdissant.
Le manque, l’absence ; il me faut toujours lutter contre ce vide, et essayer de ne pas sombrer.
c'est difficile de ne plus partager, de ne plus donner, de ne plus recevoir.
Ce matin encore les larmes ! J'y arrive pas ! je ne peux pas !
Je caresse sa photo, son sourire en coin un tantinet taquin, semble me dire quelque chose. J'y vois beaucoup d'amour et de tendresse.
Le chagrin n'est que le revers de l'amour. Mais c'est encore de l'amour.
En perdant Daniel j'ai perdu, un époux, un amant, un confident, un ami, en fait, j'ai tout perdu mis à part les souvenirs.
Voilà où j'en suis à ce jour.