Auteur Sujet: deuil de mon conjoint  (Lu 11563 fois)

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Zeni

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deuil de mon conjoint
« le: 23 septembre 2011 à 04:42:25 »
Mon conjoint est décédé subitement le 11 septembre dernier. Il avait 45 ans, moi j'en ai 36 et ca fesait 5 ans que nous étions ensemble. Il etait partie pour la fin de semaine et devait rentrer le dimanche au souper. J'étais a mon travail lorsqu'on est venu m'apprendre la nouvelle. Je ne pouvais y croire et je crois que je n'y crois toujours pas. Nous étions un couple tres uni et pratiquement toujours ensemble. Nous habitions ensemble, partions travailler ensemble, travaillons dans le meme édifice, bref presque 24h/24 ensemble sauf une fin de semaine sur deux ou il partait chez sa mere avec sa fille issue d'une union precedente. Je savais toujours ou le rejoindre. Voila subitement ce jour fatidique, plus rien. J'ai encore l'impression qu'il va revenir en fin de semaine. J,ai peur de dimanche qui vient de ne pas etre capable d'affronter la situation. J'ai eu 9 jours de congés de mon travail pour les preparatifs et le services, et je suis depuis 2 jours de retour au travail. Mon travail me demande concentration et efforts et j'ai la chance d'avoir des collegues compatissants. Je ne suis pas seule lorsque je suis au travail, donc je crois que ca peux m'aider a passer au travers. Mais parfois j'ai l'impression d'être sans coeur, que les gens croient que je n'ai pas de peine. au travail je suis souriante, j'essaie de rire le plus souvent possible, je dit que ca va bien dans les moments ou ca va bien.  Les gens me disent courageuse et forte qu'eux ne seraient pas revenu si rapidement. Certaines personnes m'ont meme dit que j'avais l'air de bien prendre ca puisque je suis souriante et que je ne pleure pas. Je me sent sans coeur. Pourtant, a la maison quand je em retrouve seule, oui j'ai envie de pleurer oui je trouve difficile d'avoir a vider ses effets personnelles oui je pleure oui je m'ennui de lui et oui j'aimerais qu'on me prenne dans ses bras et me serrer fort pour sentir de la chaleur et de l,amour . Au salon funéraire, son ex (la mere de sa fille) était presente et elle pleurait , pleurait  assez que plusieurs personnes ont cruent que c'était elle la nouvelle conjointe et moi l'ex. Mais cette ex qui a été une personne tres méchante envers mon conjoint en le diminuant au yeux de sa fille en racontant des mensonge a son propos n'a plus de peine a ce jour et exige que je lui rende tout ce qui lui appartenait, aucun probleme mais laisser moi du temps svp je vie une heure la fois et ne suis pas prete a tout vider pour le moment. Mon texte est confus je sais je suis confuse, mais jai comme besoin de dire comment je me sent, ma peine et ma solitude. L'ex conjointe qui a paru avoir plus de peine que la conjointe ma fait sentir sans coeur. Mais ce qui m,encourage c'est qu'elle est redevenu elle-meme et veut tout avoir ses bien personnelles pour avoir tout les sous qui lui revient. J'avais peur que ma belle famille s'éloigne de moi et se rapproche d'elle mais je crois enfin j'espere qu,ils vont continuer de me frequenter car ja,i besoin d'eux en ce moment et de tout le monde qui peut m'aider a cheminer dans ce deuil

flemming

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #1 le: 23 septembre 2011 à 09:35:22 »
Bonjour Zeni,
Je suis dans le deuil et la tristesse comme vous, mais pour une autre raison, j'ai perdu ma maman le 1er juillet 2010, oui c'était une personne agée mais la souffrance est quand meme la et je vous comprends parfaitement.
Vous, c'est votre moiié que vous avez perdu : celui qui faisait son bout de vie, de chemin avec vous. Ne faites pas attention aux quand dira-t-on : soyez vous meme, vous avez le droit de garder votre souffance, ou tristesse pour vous et de ne pas la partager avec qui d'autre. Vous avez raison, à votre travail (et c'est ce qui vous motive : votre travail) vous avez le droit, de ne pas montrer votre chagrin, cela ne les regarde pas. Quand vous etes chez vous, vous pouvez vous écrouler, pleurer, crier, l'appeller par son prénom, c'est votre choix et votre droit : partager ou ne pas partager.
Moi je n'ai pas partager ma souffance, mes pleurs avec mon mari pendant un an, il croyait que je pleurai à cause de mes quatre fractures (fractures de fatigue) que j'avais dans le bassin, jusqu'au jour il y a un peu plus d'un mois, je me suis écroulée et je lui ai tout avouer, cela a été une grande suprise pour lui.
Certaines personnes, dans des cas précis peuvent etre très méchantes pour récupérer ce qu'elles disent etre à elles : c'est vous qui vous etes occupée de toutes les préparatifs  pour l'enterrement et maintenant vous devriez ne plus exister. Surement pas, vous avez vécu avec lui pendant cinq ans, vous avez des droits, c'est sur que vous devez etre fatiguée, et peut etre vors vous dites "oh! je ne vais pas me battre, je n'en ai pas la force" pour des choses matérialistes : Si!!... faites le pour vous deux, est ce que cela lui ferait plaisir à lui, que son ex récupère ses propres personnelles,  l'aurait-il voulu....N'aurait-il pas préférer que vous les ayez, les gardiez ??
Je pense bien à vous, si vous avez d'autres questions, il y aura toujours quelqu'un sur ce site pour vous répondre : soyez forte pour vous deux mais dites vous que vous avez le droit de pleurer si cela vous fait du bien, en attendant je vous serre très fort dans mes bras.

Hors ligne marie7

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #2 le: 23 septembre 2011 à 14:38:36 »
bonjour Zeni,

Votre détresse m'a beaucoup touchée et je voudrais vous envoyer toute mon amitié.

J'ai perdu mon conjoint il y a un an subitement et pendant longtemps (et même parfois encore maintenenant) j'entends sa voiture arriver dans le chemin. Souvent il rentrait tard à cause de ses obligations professionnelles ou associatives et si je suis dans mon lit j'ai l'impression qu'il va venir s'y glisser comme à son habitude et qu'il va me dire à l'oreille "tu dors?" puis se coller contre moi. Je ressens encore cette présence physique et j'essaye de m'en imprégnier pour ne pas oublier cette douceur.

Je pense que l'entourage est désemparé et cherche à se rassurer en cherchant des signes qui leur font dire que nous allons bien mais que seules les personnes qui ont un vrai lien avec nous peuvent décoder.

Récemment je suis allée voir une tante d'Alban hospitalisée qui me faisait ses doléances sur le matelas dur de l'hopital, le bruit la nuit... j'ai essayé de la distraire et en partant son mari m'a raccompagnée et m'a dit "je suis contente que vous alliez bien", ce jour là j'étais en vrac, cela faisait un an qu'Alban était décédé et je pleurais sans cesse à la maison.

Nous avons perdu un bébé de mort subite il y a plusieurs années, le moment où on m'a annoncé sa mort j'ai crié et la personne m'a dit "ne crie pas il y a ta petite fille à côté!", elle avait 4 ans. Pendant de longues années qui ont suivies je n'ai pas pu pleurer ce bébé en public,  la peur de déranger...

Je travaille dans le domaine de la santé en cancérologie et soins pallatifs, parfois lors des réunions de synthèse un soignant dit "le décés s'est bien passé", je ressens aujourd'hui différement cette observation. Les manifestations extérieures de chagrin sont pas faciles à vivre pour les autres et notre deuil fait peur et déroute.

Je ne pense pas que la tristesse et le chagrin se mesurent aux signes extérieurs: pleurs... mais je pense que c'est épuisant pour nous ce dédoublage entre vie extérieure et vie personnelle.

Comme cela a été dit lors d'une autre discussion sur ce site osons être nous mêmes avec ceux qui nous sont chers, oui nous sommes malheueux même si nous sommes capables de travailler, sourire...

je me permets de vous embrasser

marie

mc59

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #3 le: 23 septembre 2011 à 16:32:50 »
bonjour Zeni;
ton deuil est bien récent ... prends soin de toi , donne toi du temps;
le chemin du deuil est long , je ne sais pas s'il a une fin ;
je pense que l'on n'est plus jamais la (le ) même après un tel bouleversement.
moi cela fait bientôt 9 mois que celui avec qui j'ai cheminé pendant près de 35 ans est décédé brutalement;
on m'a dit aussi que j'étais forte , parce que très vite , j'ai dit  'la vie continue';
mais les gens n'imaginent pas les heures à pleurer , ou à tourner en rond , parce que l'être aimé nous manque;
il est présent dans tous les détails du quotidien, et moi aussi, comme Marie7, j'ai encore l'impression qu'il va rentrer...
sache que tu n'es pas seule dans cette 'communauté des endeuillés'; n'hésite pas à exprimer ce que tu vis ; ici on peut comprendre
je t'embrasse

yoshi

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #4 le: 23 septembre 2011 à 19:11:58 »
Bonjour Zeni, Bonjour à tous.
Je me retrouve dans ce que vous écrivez, j'ai perdu brutalement mon épouse alors qu'elle n'a que 26 ans. Moi j'en ai 27. Cela fera bientôt 3 mois. Cette semaine j'ai du reprendre la fac car je suis étudiant. Au départ je ne voulais pas y retourner. Finallement cette semaine s'est "relativement bien passé". En effet cela fait 2 mois que je rumine et que je suis plein d'idées noires. Je passe mon temps entre appartement, fleuriste et cimetière. comme vous elle est ma moitié et je pense que jamais je ne pourrai aimé d'un amour si sincère, si tendre et si fort. Cela fait 11 ans que nous sommes ensemble et 3 ans que nous sommes marié (c'est mon premier amour)....
Comme je disais, en reprenant la fac j'ai eu l'impression d'accélérer mon deuil car je ne suis pas du genre a exposer mon chagrin et je pense, comme ont pu le dire les autres, notamment marie7 ou flemming que ce n'est pas celui qui va le plus exposer son chagrin qui est le plus triste de la disparition de la personne.......
Dans la mesure où je ne souhaite pas que mes camarades de classe soient au courant (excepté quelques très bons amis), j'essaie de faire comme si les choses allaient bien. Parfois même je me surprends à rire d'une bêtise que peut raconter mon voisin. Au final c'est comme une bouffée d'air...... Cela ne veut pas dire que je suis moins triste car lorsque je rentre à la maison, c'est le dur retour à la réalité, je tourne en rond, je pense à ma chérie, je pleure, parfois je souris en me remémorant ses expressions. Les nuits sont extrémement agitées, je dors en moyenne 4h par nuit. Mais je pense enfin j'espère que la reprise avec le monde extérieur me sera positif car s'enfermer dans une bulle de solitude n'est pas le meilleur moyen de remonter la pente et d'aller mieux, sachant que par là, "aller mieux" ne signifie absolument pas oublier car je pense que l'on ne pourra jamais oublier.

Je me permets de vous embrasser.

Hors ligne bruno

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #5 le: 24 septembre 2011 à 00:04:44 »
                   bien dit,bien pense,yoshi!

                        force et honneur

Hors ligne Pascale

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #6 le: 24 septembre 2011 à 11:03:50 »
Oui Yoshi, c'est bien comme ça.

Rien ne sert d'exposer sa tristesse à l'extérieur, c' n'est qu'imcomprèhension après quelques semaines, ça nous blesse et ensuite nous révolte tu es sur le bon chemin .

Plein de force

Pascale La Louve
Pascale la Louve

Marico

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #7 le: 24 septembre 2011 à 11:06:17 »
Il faut du temps, beaucoup, beaucoup de temps pour retrouver une vie "normale", envisager un avenir dans lequel l'autre ne sera plus, s'autoriser à vivre à nouveau, se faire vraiment plaisir à soi, presque égoïstement (et c'est souvent comme ça que nous perçoivent les autres, d'ailleurs).

Je ne sais pas si on oublie jamais. Peut-être que les personnes en deuil qui se sont remariées, on fondé une famille, s'accrochent moins à leurs souvenirs que ceux qui, veuf/veuves plus tardivement, ont du mal à envisager de retrouver un compagnon de chemin. Dommage qu'il n'y ait pas, sur ce site, des personnes qui ont perdu leur conjoint depuis plus longtemps que moi. J'aimerais vraiment savoir...

Ce matin, mon fils a cassé un objet auquel je tenais particulièrement, parce qu'il racontait une partie de ma vie avec mon mari, lorsque nous étions tous les deux sans les enfants et que nous partagions des choses que moi seule, désormais, garde en mémoire. Ca m'a assise, je n'ai pas rouspété, j'ai été vraiment touchée et je me suis mise à pleurer comme une gamine. Mon fils était décontenancé et je crois, vexé et peiné de ma peine. Il est allé dans sa chambre. Ce n'était qu'un objet à ses yeux sans importance, et je me suis dit : "je ne l'emporterai pas dans ma tombe, c'est pas grave" et puis, j'ai pensé que si, s'il est un objet que je veux emporter dans ma tombe, c'est celui-là, même maintenant qu'il est cassé....
Au bout de 5 années de deuil, bien des choses ne sont pas résolues...

Les enfants et moi allons bien, vraiment bien. L'école, notre vie, nos choix... tout roule, et franchement j'aurais mauvaise grâce à me plaindre. Et pourtant, un rien réactive la peine. Il reste une fragilité, et je trouve même qu'elle est plus présente maintenant que j'ai le temps de penser un peu à moi. Quand je me débattais dans ma douleur et dans le quotidien, j'avais la "tête dans le guidon" et j'avançais sans réfléchir. Maintenant, je me sens plus vulnérable, un peu à fleur de peau, bien que plus forte pour affronter la vie. C'est très bizarre.

Nous faisons tous croire à notre entourage que nous allons bien. Qui pourrait imaginer que 5 ans plus tard, un objet cassé me fasse encore pleurer, hein ?
Pendant au moins 2 ans, chaque soir, j'ai attendu que la porte du garage se ferme, lorsque mon mari rentrait vers 19 heures. Et il y a quelques jours, tout à coup, cette pensée m'est revenue. La porte du garage... alors que nous habitons maintenant dans un appartement... Je l'ai dit en riant aux enfants... Les vieilles habitudes aussi ont la vie dure !!!...

Je vous embrasse. Courage à tous.
M.

Soledad

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #8 le: 28 septembre 2011 à 07:14:29 »
Zeni,

Cette mort est si récente... je ne peux que me rappeler comment j'étais après quelques semaines à peine, il y a bientôt 2 ans... ne laissez personne douter de votre peine. Au début, on est comme anesthésiée. On ne peut pas pleurer parfois. Moi, je n'ai pu rien dire aux funérailles tant la peine était insupportable. On ne pourra pas dire de moi: comme elle a été forte, comme elle vie bien cela. Comme elle a dit de bons mots...  Je ne suis pas une héroïne et je n'ai rien à prouver à personne. Vous non plus, vous n'avez rien à prouver à personne. Malheureusement, les heures pénibles de la douleur restent à venir... Au début, on est anesthésié, c'est un mécanisme normal du corps. Ne comparez pas votre douleur à celle des autres. Prenez le temps de le vivre et de laisser se déposer les émotions. Chaque chose en son temps. Et ne laissez pas qui que ce soit vous juger, juger votre douleur ni vous prendre quoi que ce soit qui vous revienne en ce moment de détresse profonde, lorsque ni les larmes ne peuvent couler. demandez qu'on vous respecte et prenez le temps de vivre ce que vous avez à vivre et qu'on vous donne le temps de vous départir de ce que vous pourrez et de ce que vous voudrez mais seulement lorsque le moment sera venu. Ça fera bientôt deux ans de la mort de mon conjoint et je n'ai pas encore pu me départir de ses vêtements. Ne vous laissez pas malmener. Demandez qu'on respecte votre temps et votre processus de deuil. Les personnes qui demandent que cela aille trop vite ne comprennent pas la douleur et le processus du deuil.

Bon courage,

Soledad

claire93

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #9 le: 05 octobre 2011 à 21:35:50 »
Bonjour,je suis nouvelle et je ne connais pas ce fonctionnement. Mon
Mari est décède le 21 juin 2006, mon frère le 8 juillet 2010.
Je me sens très seule ET très différente des gens que je voyais avant que ça arrive .
Je suis très seule, avec3 merveilleux enfants ,
Je ne sais pas comment sortir du deuil ?
J'ai 47 ans et plus d'amis. Ils se sont lasse de me voir triste.
Le deuil ne doit durer qu'un an et je suis en retard .
J'ai entendu les commentaires
Disa
Disant que je m'y complais. Peut être. Mais su nous sommes tous si seuls, partageons  notre solitude, non?

Hors ligne Pascale

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #10 le: 05 octobre 2011 à 21:42:48 »
Bonjour Claire,

Tu n'es pas en retard, qu'est-ce que c'est que ces bétises...

Viens parler avec nous, il n'y a pas de temps bien délimités, tout le monde à un temps bien à lui.

Je te fais un bisou

A bientôt

ps j'ai le même âge que toi.
Pascale la Louve

ChristineM

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #11 le: 05 octobre 2011 à 22:03:06 »
Bonsoir Claire,
Le deuil ne dure qu'un an !... Mon Dieu, mais c'est ceux qui ne l'ont jamais traversé qui disent ça ou alors de véritables crétins ou encore des gens qui n'aimaient pas celui ou celle qu'ils ont perdu !
Ne te laisse pas perturbée par ces personnes-là, laisse les de côté et viens près de nous confier ton chagrin car, nous tous, nous le vivons tous les jours, avec parfois des jours un peu moins durs, mais nous nous réconfortons ici les uns les autres. Cela fait 10 mois aujourd'hui que mon amour est parti et, crois-moi, ce forum m'a énormément aidé et m'aide encore.
Je t'embrasse.
Christine

claire93

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #12 le: 07 octobre 2011 à 20:27:06 »
Merci Christine,
Je crois effectivement que seuls ceux qui ont traverse cette épreuve peuvent comprendre. En même temps , si j'avais compris que je ne devais pas laisser paraitre ma douleur plus d'un an devant mes amis, sous peine de les lasser, et si j'avais connu votre site, alors j'aurais encore des amis. On ne préviendra sans doute jamais assez: ne vous confiez pas trop longtemps a des gens qui n'ont pas vécu ça.
Mais vous n'êtes pas veuve depuis aussi longtemps que moi.
On peut passer des journées tranquilles, mais de la a refaire sa vie, non. Pourtant, on n'attend que ça de moi, tourner la page . Mais cette page la a dure 25 ans et ce n'est pas

ChristineM

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #13 le: 07 octobre 2011 à 21:16:23 »
Oui, je suis veuve (cet horrible mot me donne la chair de poule...) depuis moins longtemps, Claire, mais je sais que le temps pourra passer, l'absence, le manque, ce vide terrible qui anéantit, ne passeront jamais. Il était l'homme de ma vie, ma seule raison de vivre. Nous vivions l'un pour l'autre, n'ayant pas eu le bonheur d'avoir des enfants. Nous avons été si heureux malgré toutes les misères qu'il a subies sans jamais se plaindre, nous avions tant de rêves... Nous aurions fêté nos 25 ans de mariage le 8 février mais cette saloperie de cancer que nous croyions sorti de notre vie, vaincu, a réapparu au bout de 8 ans, emportant mon cher amour en 24 heures. Il n'avait que 58 ans. Il m'a fait appelé en pleine nuit des urgences où on l'avait emmené l'après-midi même : il savait sûrement qu'il allait partir mais moi j'étais en état de choc, je ne réalisais pas ou plutôt je ne voulais pas y croire. Nous n'avons eu que quelques minutes où peut-être je n'ai pas su ou pu lui dire combien je l'aimais, qu'il était toute ma vie mais je suis sûre qu'il le savait. Puis il a fermé les yeux pour ne plus les rouvrir. Je croyais qu'il dormait. Il a fallu que le médecin me dise en me mettant la main sur l'épaule "Madame, il ne respire plus..." pour que je réalise (sans le réaliser totalement) que mon amour était parti. Je n'oublierai jamais de ma vie ces instants.
Alors, ceux qui n'ont pas vécu cette douleur ne peuvent pas comprendre cette souffrance que nous éprouvons, que nous voudrions hurler souvent pour l'extirper.
La seule chose qui adoucit un peu la peine, c'est de se dire que nos chers disparus connaissent maintenant la paix et qu'ils veillent sur nous de Là-Haut avec un amour intact, car l'amour ne disparait jamais, et que nous nous retrouverons un jour.
Ne regrette pas les amis que tu as perdus : ceux-là, s'ils se sont lassés de te voir triste, ne sont pas des vrais amis car on reconnait l'amitié véritable dans les épreuves. Ils sont peu nombreux bien sûr. Moi, même dans la famille, ils prétendaient être tous avec moi mais beaucoup se sont très vite lassés. Par contre, le peu qui restent sont des gens formidables sur qui je peux vraiment compter. J'ai éprouvé beaucoup d'amertume au début, en le réalisant, mais aujourd'hui je me dis que cela m'a ouvert les yeux.
Tu te feras d'autres amis, Claire, tu verras, des vrais qui sauront te comprendre.
Je t'embrasse.
Christine

claire93

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Re : deuil de mon conjoint
« Réponse #14 le: 08 octobre 2011 à 01:05:33 »
Oui, tu as raison, le tri se fait tout seul.", des amis qui restent. Mais les seuls qui me sont restes ne savaient pas quoi me dire. Je reste seule et je fais semblant, tous les jours,pour mes enfants.
Je le comprends pas qu'on me demande de refaire ma vie. Ma vie est mortes pou moitié .
Ça ira mieux demain, un sourire dans un bus, un rien , ça aide.
Bonne soirée,
Claire