nous y voilà!!
Troisième Noël sans toi, , le premier totalement irréel , seule au milieu de tous , dans une dimension parallèle, même notre petite fille n'a pas pu m'en sortir, d'ailleurs , je ne me souviens de quasi rien , tu étais parti depuis si peu , le brouillard voilà ce qu'il en reste...
Entre temps, notre petit fils est né, tu ne le connaitra jamais, ce petit bonhomme qui tient maintenant bien sur ses deux jambes, mais pas décidé à parler.
Second Noël, celui là , bien précis dans ma mémoire, tu étais dans toutes mes pensées, j'ai fait bonne figure, puis ,j'ai craqué , et , encore les enfants ouvrants leur cadeaux, n'ont rien dissipé, bien au contraire, une colère sourde en moi, et a chacun de me dire alors , tu vois ça va mieux !! quand il m'arrive de regarder certaines de ces photos, oh , oui j'avais vraiment l'air d'aller mieux !! blanche , moche, pardonne moi, une vraie tête de déterrée....
Et le troisième est pour ce soir, est ce que je vais mieux, je ne sais pas , tous les événements, de ces derniers mois, me disent que non , cette douleur sourde ravivée, par l’inquiétude, par cette maladie dont maintenant est atteinte ma petite sœur, et tout le travail , que j'avais pu faire en moi, pour tenter non pas de t'oublier, oh ça non, mais d'oublier l'horreur, ce traumatisme là en moi pour toujours, tout réduit à néant, et tu es là près de moi, avec moi, en moi, plus que jamais....
Aide moi, oui aide moi à me souvenirs de tous nos moments heureux, du pitre que tu étais, de tes blagues, de ta bonne humeur, tu m'a tant fais rire, et agacée aussi, prêt de toi je me sentais en sécurité, protégée.
Bon, je ne sais quoi faire, vais je appeler ma sœur ou pas ? Noël .... elle s'en fout, moi aussi d'ailleurs, quoi lui dire, cela est toujours un problème.....
La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, elle ma dit tu sais :" j'ai peur, je sens que je ne suis plus là pour bien longtemps" tout ce que tu ne m'a jamais dit, mais je voyais dans ton regard que tu savais, alors ne voulant pas en rajouter, j'avais tellement peur que tu baisses les bras, que jamais je ne t'ai dit que j'avais peur, et pourtant, cette peur m'a tenue tout au long de ta maladie, jusqu'aux derniers instants, puis elle m'a projetée au sol et depuis , je me suis relevée, et je suis de nouveaux tombée, alors voilà,une fois encore , je n'ai pas pu dire à ma sœur que moi aussi j'avais peur..... pour les mêmes raisons , je me suis tu....
Ce soir , demain, tu seras là, les enfants vont ouvrir leurs cadeaux, émerveillés, c’est ça la magie de Noël, je sais déjà que mon plus grand regret soit que tu ne les vois pas, mais peut être ? le peux tu, de là où tu es, qui sait ?
Alors viens, accompagne moi, et si tu peux, dis moi que tu es là, avec nous, c'est la seule chose qui pour un court instant, pourrait m'apaiser, et ce souvenir, pourrait m'aider.....
Les dieux donnent tout !
Particulièrement, à ceux qu'ils affectionnent
Toutes les souffrances infiniment
Toutes les joies infiniment
GOETHE