Boutchou et les autres!
A partir du moment où l'on n'a plus celui/celle qu'on aime, on est seul. Je trouve qu'au milieu de beaucoup de monde, de la famille ou de bons amis, on est encore plus seul. L'entourage nous occupe, notre esprit s'évade un moment, mais l'instant d'après, la solitude ressurgit implacable. Elle est comme une enveloppe qui nous englobe et nous empêche de vivre et respirer normalement. Un étau qui nous a pris dans ses griffes en une fraction de seconde à l'annonce ou à la découverte du départ de l'être aimé.
"C'est ce manque qui est solitude", tu as raison Boutchou.
La solitude est intérieure et ce n'est pas d'être seul qui fait mal, moi j'aimais bien être seule, avant. Ce qui fait mal c'est l'absence de celui/celle qu'on aimait. Même quand il/elle n'était pas présent à un instant donné, on ne souffrait pas de la solitude. On savait où il/elle était, qu'il/elle nous aimait, pensait à nous, parfois travaillait pour nous et surtout que dans quelques heures ou quelques jours, il/elle allait revenir. Les femmes de marins ou de militaires sont un exemple que l'on peut surmonter l'absence temporaire.
Mais pour nous, ce n'est pas temporaire, c'est définitif et la solitude, celle qui nous tient au plus profond de notre être, est bien là, accrochée comme un parasite.
Le paradoxe est que beaucoup d'entre nous préfèrent rester seuls chez eux, surtout au début, quand on croit encore que l'être aimé va revenir.
Quand je rangeais les vêtements de mon défunt mari pour les donner, tout d'un coup, je me suis arrêtée et me suis dit " mais qu'est-ce qu'il mettra quand il reviendra?" Et j'ai tout remis en place, bien rangé dans ses tiroirs de notre commode, en pleurant toutes les larmes de mon corps.
Mes amis endeuillés, je vous embrasse.
Marguerite.