période éprouvante en plus du deuil.
Cette semaine j'ai dû conduire mon chien en urgence au vétérinaire deux fois : dont un œdème de Quincke (4 ième) craquage pour moi en route retour car tant de rappels aussi sur ce trajet de notre ancienne ville à Albi ... la nuit pour les urgences de Jean entre 2001 et 2007 (date déménagement)
et saturation, là de stress ... sans le "soutien" que j’avais avec lui.
Difficile de faire face à l'imprévu ! de ce niveau plein de peurs de souffrance certes pour le chien mais ... ça fait écho quand on partait pour les urgences de Jean ..
des contrariétés encore :
refus de l'hôpital de jour de changer ma maman de jour d'activités, elle y va le mercredi et en prévision d'une garde accrue de ma petite fille et de garde de petite soeur en plus le mercredi, elle souhaite rester en profiter. Du coup elle doit renoncer aux soins de l'hôpital de jour ! ... j'ai fait un courrier mais ...
Mercredi matin comme ma petite fille insistait/son Papy Jean j'ai dit dans un sanglot (premier craquage devant elle) que j'avais de la peine de ne plus pouvoir le voir : le craquage fut court mais il a été, ce n'est peut être pas malsain, elle m'a regardée étonnée, les larmes lui sont montées et elle est venue se serrer contre moi ... puis j'ai pris sur moi et on est sorties au jardin où ce printemps qui éclate me fait mal mais où il fallait lui montrer beauté et renouveau ! Puis ce fut jeux dans le bain et son massage.
J'ai le lancement de nouveaux soins pour ma clientèle à organiser, à lancer, j'ai l'habitude mais c'est la première fois depuis le décès de Jean ... et là aussi, curieusement gros impact ! Il n'est plus là par ce regard bienveillant pour corriger mes mailings , textes promos, plus là pour s'intéresser au nouveau concept, succès ou difficultés, plus là pour m'accompagner ... et oui un plus jamais !
Je suis un tout petit peu plus dans l'acceptation de mon état, du processus, moins à m'user à lutter, acceptant plus en fait la venue de la douleur au lieu de chercher à la tenir à distance à la dévier etc ... du coup je suis moins tendue, moins secouée quand elle vient
Pâques approche avec sa charge émotionnelle même si ce ne sont pas les mêmes dates ... en plus le 5 ce sera les 30 ans de mon cabinet ! et encaisser le poids des années de difficultés pro où il m'a tant soutenue qui impacteront toujours matériellement sur ma vie future .
Mes repères habituels se sont effondrés il y a presque 11 mois alors que j'aavis tant travaillé à les élaborer et j'ai même l’impression terrible d’avoir perdu ce que j'avais si durement acquis par mes efforts patients de transformation.
Et oui, c’est très douloureux et même effrayant.
Un sentiment de vide qui m'emmène aux confins du néant et engendre en moi des angoisses et des peurs paniques par moments même si cela diminue.
le cap d'avant n'est plus le même, j'essaie simplement de respirer et d’attendre que l’épisode aigu se dissipe de lui-même, en me relâchant le plus possible (souvent en imaginant ou sentant réellement son aide, ses bras) car je sens plus du tout de contrôle, le navire dérive et est secoué par la tempête tandis qu’à son bord, j'ai le mal de mer et en connait pas le nouveau cap.
il est bon de nous laisser aller complètement dans notre situation pour ne pas en souffrir exagérément et d’une façon inutilement prolongée. Laissons-nous immerger dans cette situation, traversons ces circonstances incontournables en restant en contact avec l’instant présent : Là où je suis et maintenant.
Dans cet instant, il y a ce que je ressens, ce qui explose en moi, ce qui jaillit sans le réprimer et parfois ensuite, c’est un sentiment de sécurité qui vient comme un réconfort immédiat car je ne suis pas en réel danger.
Et parfois au contraire, c’est tellement douloureux que je préfère « passer à autre chose » tout de suite, et c’est OK ! Si je me sens mieux ainsi.
il me semble que notre propre adaptation passe par la dérobade, une acceptation positive ou une vive réactivité, c’est bon, c’est ainsi, acceptons-le tel que cela se présente sans juger que nous aurions dû faire autrement.
La lucidité m'amène cependant à constater que la souffrance résiste à la pensée et aux discours, fussent-ils positifs. Je suis d’une nature mentale je vois que les pensées positives ou l’optimisme "béat" comportent une part d’aveuglement ...
Je sens un retour surmoi même, dans le cœur qui s'impose. Des blessures de l’enfance viennent de nouveau parasiter mon discernement. Ma responsabilité est aussi de prendre soin d’elles pour mieux traverser ce deuil, aussi je commence à m'en occuper ...
Tout cela est imbriqué c'est normal nous sommes un ...
et le deuil révèle bien des choses enfouies (comme tu disais Zabou) qui auraient pu le rester longtemps si le deuil n'avait pas frappé !
La déstabilisation après le long accompagnement qui laissait croire qu'encore on pouvait sortir victorieux ... car tant de fois on l'avait été ! cette déstabilisation est énorme dans toute la structure !
Encaisser le plus jamais ... ce n'est pas encore accepter avec les tripes et le coeur !
Je ne trouve que l'apaisement à me recroqueviller dans des souvenirs heureux, des sensations de présence donc en lien avec lui !
Je suis toujours en décalage comme dans une bulle dans le reste du temps où je ne peut pas être authentique !
je n'ai toujours pas de lieu, non, pas de personnes avec qui lâcher le masque de vive voix ... = mon principal problème, insoluble je crois. je ne peux pas parler de ma souffrance et pleurer avec qui que ce soit hormis les psychologues dans mon quotidien, je ne peux que seule, mes rares amies sont loin, très loin.
Je souffre de ne pas pouvoir être authentique !
je n'ai qu'ici mais ce n'est pas du verbal, du direct... et là ça me manque
j'aurai besoin de sas d'authenticité