Auteur Sujet: depuis le 23 avril 2014  (Lu 588263 fois)

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1321 le: 06 octobre 2023 à 22:49:25 »
témoignage
depuis donc le 23 Avril 2014 ... chaque fois que j'allais chez l'ostéopathe qui était venu aider Jean en fin de vie, plus ou moins intésement je revoyais ces moments ...
première fois aujourd'hui que pas une seconde je pense à cela  ...
je ne l'ai réalisé qu'après  ...
il en a donc fallu des séances et des années  ...
pour ne pas subir l'assaut de ces souvenirs douloureux ...

prenez soin de vous comme vos aimé.e.s voudraient
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1322 le: 07 octobre 2023 à 07:25:18 »
Bonjour Qiguan,

Ce témoignage est si important. Il nous fait comprendre qu'il va nous falloir du temps et nous sommes si pressés d'en arriver au même point. Pourtant on sait que ce sera possible, il faut juste attendre contre vents et marées que les années fassent leur œuvre.

Merci d'être toujours présente pour nous rassurer et nous donner de l'espoir surtout quand le bateau est au milieu de la tempête.

Bonne journée

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1323 le: 07 octobre 2023 à 10:21:29 »
Oui et je suis une grande impatiente ...
Dans le deuil je crois que au début c'était panique
 Puis envie, besoin de moins souffrir
 Puis c'est passé à aller moins mal
 Puis à à aller mieux
 Qu'en fond il y a comme un espoir de retrouver un état intérieur, connu avec l'aimé, avant son décès, un état sécurisant, sans doute, une recherche d'un paradis perdu idéalisé ou embelli depuis car sur investit
Et qu'il y a le travail de deuil de ce paradis à faire
 Il me semble qu'il se fait lentement et ne se termine pas.
J'ai commencé à découvrir ce processus quand allant moins mal, je passais de très agréables moments réconfortants, joyeux avec mes petites filles et que je vivais (schizo) ces jours, bonheurs et luttais contre la douleur.
Ma psychothérapie m'a permis de voir qu'il y avait un choix à ces moments :
Les vivre versant que douleur qui empêche de profiter des joies
 Ou vivre le versant joies en gardant à distance la douleur.
Certes j'ai tenté de tout expérimenter
Et on a fini par me dire de au lieu de profiter des joies les savourer ...
J'ai essayé une note différente est venue après une longue lutte pour vivre le "savourer," suggéré ,au départ inconcevable jusqu'à ce que je conscientise que Jean n'aurait pas voulu cela et souhaiterais que je savoure pour deux ... Ces jours
Tout cela s'est joué sur des mois et années
A présent j'ai la claire vision que souvent au départ j'ai le penchant de favoriser le manque comme une sorte de marque de devoir de mémoire confondant oubli de la douleur avec oubli tout court
Par loyauté à ma promesse à Jean de tout faire pour être heureuse je me réoriente avec plus ou moins de réussite pas à pas à favoriser savourer pour deux les mieux ...
C'est un processus toujours inachevé et instable
 Voilà le complément de témoignage

Prenez soin de vous comme vos aimé.e.s voudraient
« Modifié: 07 octobre 2023 à 10:23:32 par qiguan »
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1324 le: 07 octobre 2023 à 12:03:03 »
je peux rajouter
Aujourd’hui en train de me relever d’un parcours riche et transformateur malgré son origine, j’ai compris qu'il me fallait m’autoriser à m’épanouir, et je m’autorise à devenir active à être la créatrice d'une nouvelle vie imprégnée, imbibée des 40 ans à aimer Jean vivant avec moi dans ce monde et soutenue par mon type de spiritualité hors religions où je profite d'expériences de sensation de lien avec Jean en étant dans deux mondes différents.
j'avais lu : " C’est quand on est perdu qu’on retrouve son chemin"
il aura fallu que je sois vraiment perdue pour retrouver ce type de voie, une longue quête infinie qui me permet de mettre du sens sur ce qui au prime abord n'en a pas.

les multiples deuils de très proches dès mes 19 ans ont certainement contribué aussi à cela.

il est vrai que dès le départ j'avais décidé que ce chemin de deuil devait servir pas qu'à moi et ici ce fut un des moyens de le concrétiser
mais les rencontres directes avec les endeuillé.e.s de ce forum furent autant de pauses dans la solitude de la douleur, des bouffées d'oxygène aidantes et ont largement contribué à la force qui se manifestait pour continuer.
Échanger permet de comprendre le poids de son sac et de ses fardeaux, de démêler ce qui est direct avec le deuil, de ce qui a des racines ailleurs ... .
Cela permet de comprendre que l’on peut décider de   faire rapidement le chemin ou de prendre son temps.
Qu'on peut faire des pauses dans les montées ou surpasser ses limites  pour se challenger par moment.
Quoi qu’il en soit, ces échanges aident à voir qu'on a toujours un choix de vivre d'une certaine manière ou d'une autre ce chemin et ça c'est précieux .
Le vivre en passant plusieurs jours ensemble a été très aidant pour moi.

je ne pensais pas que ce mieux si longtemps après le début puisse m'apporter tant de réflexion introspective que je vous partage


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Hors ligne Faïk

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1325 le: 07 octobre 2023 à 20:30:57 »
Lu attentivement tes derniers posts.
Pourrais-tu dire en quoi ta pratique professionnelle a pu t'aider-si c'est le cas-dans ton parcours strictement personnel et si, a contrario, ce, ces deuils ont pu avoir une quelconque influence sur ton enseignement ?

Embrelacement,

Faïk

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1326 le: 07 octobre 2023 à 21:29:40 »
chère Faïk
la première personne à m'avoir posé la première question de tes deux questions fut la psy des soins paliatifs qui a assuré un long accompagnement de mon deuil ...
je ne conscientisais pas que certaines techniques faisaient tellement partie de ma vie je les utilisais en automatisme :
telle les respirations en cohérence cardiaque
 la pleine conscience
les relâchements volontaires quand une partie du corps devenait trop tendue douloureuse
la sophrologie bien sûr avec la partie travail d'activation intensifiée des souvenirs heureux
l'usage quasi automatique d'automassages de certains points d'acupressure avec un but précis, cycles de PBA, réflexologies mains oreilles, visage (cette partie pour soulager les douleurs des tensions ou oppression)
habitude de temps de méditation
sachant que tout cela je le faisais pendant l'accompagnement de fin de vie de Jean  depuis des mois

Pour le deuil de Jean il y a eu le Qi gong voir les  publications sur le site dont est issu ce forum
http://forumdeuil.comemo.org/temoignage-deuil-entraide/qi-gong-et-deuil/msg87355/#msg87355
où je raconte l'aide

Pour ta question sur l'influence des deuils sur mes pratiques de sophrologue et de transmission du Qi Gong ou auto massages :
Bien sûr tous les deuils de ma vie et toute mon histoire de vie d'accompagnante de personnes de ma famille en fin de vie m'ont modelée malgré moi  ... et fait de moi celle que je suis devenue
notamment si en 93 j'ai opté de faire sur 3 ans une formation à l'accompagnement et à la méthode Simonton c'était à cause de ma vie  ...
Dans la pratique de la transmission des outils (sophro, exercices gestion stress etc.) juste la seule chose qui est venue c'est parfois un témoignage de ma part sur l'efficacité d'un outil pour moi dans certaines circonstances
mais ma transmission est restée la même avant deuils (de ma meilleure amie en 2006 puis de Jean en 2014) et après dans ses protocoles

je ne sais pas pourquoi tu me questionnes là dessus mais j'espère avoir été claire dis moi ?
tu connais mes pratiques aussi tu peux peut être toi y percevoir des choses que je n'aurai pas conscientisé ...

embrelacement
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1327 le: 07 octobre 2023 à 22:19:06 »
Le deuil fait parfois éclater toutes nos certitudes, tous nos apprentissages...
Merci Qiguan pour ta réponse, c'était très clair :) !
« Modifié: 07 octobre 2023 à 22:20:53 par Faïk »

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1328 le: 08 octobre 2023 à 08:52:14 »
Pour effectivement les deuils n'ont pas fait éclater mes apprentissages
 Ma psychothérapie semblait me montrer que c'était parceque je l'avais utilisé dans les accompagnements plusieurs fois
Et bien intégrés à ma vie par ailleurs au quotidien car actifs pour le deuil brutal en 2006 de ma meilleure amie.
Je vais donner 2 exemples
* Quand Jean au téléphone m'avait annoncé le décès de mon amie j'avais senti en éclatant en sanglots un étouffement et pour pouvoir parler avec Jean j'ai je sais utilisé la respiration de cohérence cardiaque pour y arriver ...
 * Dans la fin de vie de Jean, il était avec l'oxygène je posais ma tête tout contre la sienne et je je respirais en cohérence cardiaque, je savais que ça lui faisait du bien d'entendre mon souffle de le sentir dans ce rythme contrôlé
Quand je suis entrée dans la chambre alors qu'il était mort appelée par les infirmières, j'ai passé de longues minutes en sanglots étouffants puis quand l'infirmière est doucement venu me dire
 Si vous êtes d'accord on va maintenant procéder à sa toilette et l'habiller
Je sais qu'en reprenant mon souffle pendant qu'elle m'invitait à aller attendre dans le couloir avec ma fille j'étouffais et que j'ai pris la respiration en cohérence cardiaque pour pouvoir bouger et elle m'a dit ça ira ?
Oui ai je pu répondre en lui souriant en gratitude de ses prévenances multiples depuis mon arrivée.

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« Modifié: 08 octobre 2023 à 09:34:00 par qiguan »
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1329 le: 08 octobre 2023 à 11:13:43 »
Citer
Dans le deuil je crois que au début c'était panique
 Puis envie, besoin de moins souffrir
 Puis c'est passé à aller moins mal
 Puis à à aller mieux
 Qu'en fond il y a comme un espoir de retrouver un état intérieur, connu avec l'aimé, avant son décès, un état sécurisant, sans doute, une recherche d'un paradis perdu idéalisé ou embelli depuis car sur investit
Et qu'il y a le travail de deuil de ce paradis à faire
 Il me semble qu'il se fait lentement et ne se termine pas.
Bonjour Qiguan, je te lis toujours attentivement, tes posts sont toujours aidants et souvent rassurants pour moi qui en suis encore presque au début.
Je suis persuadée aussi que notre travail de deuil ne se termine jamais, mais j'espère qu'un jour je pourrais parler comme toi, j'attends le temps du "aller mieux"....
Merci pour tout ce que tu écris, pensées amicales
Jusqu'à ce que ta mort nous sépare, jusqu'à ce que ma mort nous réunisse ...

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« Réponse #1330 le: 09 octobre 2023 à 08:45:34 »
Chaque passage d'année est un jour plus sensible avec le mental mais dans l'émotionnel chaque instant le reste même si l'on arrive à continuer avec l'aimé.e dans le cœur
 Prends soin de toi comme Kathia voudrait

Merci qiguan
Katia est dans mon coeur, en continu.
Prends soi de toi.
Le futur devient présent, et, dans l'instant qui suit, passé.
Mon rêve est devenu réalité, mon amoureuse, mon éternel présent.

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1331 le: 16 octobre 2023 à 18:26:38 »
cette émission montre comment une jeune veuve continue l'oeuvre de son mari pour "retrouver" sentir son aimé
https://www.arte.tv/fr/videos/110296-000-A/van-gogh-deux-mois-et-une-eternite/
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1332 le: 20 octobre 2023 à 19:45:57 »
Un piano dans une zone d'embarquement et il joue "les copains d'abord"
Et je suis plombée ce fut une des chansons aux obsèques ...
À qui confier ça à part à vous ?
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1333 le: 21 octobre 2023 à 08:41:05 »
Il y a des chansons que l'on fredonnait avant dans la gaité et qui maintenant sont liées inexonérablement à notre malheur.
Pensées amicales
Jusqu'à ce que ta mort nous sépare, jusqu'à ce que ma mort nous réunisse ...

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  • Mais où es-tu ???
Re : Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #1334 le: 23 octobre 2023 à 10:34:21 »
Un piano dans une zone d'embarquement et il joue "les copains d'abord"
Et je suis plombée ce fut une des chansons aux obsèques ...
À qui confier ça à part à vous ?

N'était-ce pas un signe qu'il t'a fait ? Pour te souhaiter bon voyage, comme vous l'avez fait à sa cérémonie d'adieu?

Moi il me paît de croire que c'est un signe !
Tu es parti, mais tu habites ce que je suis devenue...