pour la quatrième fois et je ressens cela comme "surréaliste", je démarre la période des dates particulières de fin Juin (anniversaire de ma mère, St Jean, anniversaire de notre fille, anniversaire de notre mariage.
Un condensé où le manque s'exacerbe énormément !
Mon incrédulité est là à constater, admettre que la réalité est que ce que j'aime ce sont des choses dans le passé, le souvenir et c'est à la fois doux et à la fois déchirant !
En effet ce qui manque comme l'a si bien dit un des participants de l'émission (
http://forumdeuil.comemo.org/livre-video-deuil-mort/le-deuil-entre-le-chagrin-et-le-neant/msg87053/#msg87053) c'est ce qui est insubstituable et qui ne sera jamais plus de toute éternité
les corps ayant disparus, les intellects (survivants ou pas) étant transformés, les esprits ou âmes peu importe le terme étant le cumul de compréhension (à mon idée) de la vie qui s'est terminée et de toutes les autres vies de cette "essence de l'être", rien ne pourra jamais être comme ce qui a été et que j'ai connu.
Rien non plus, même s'il apporte du baume, des temps de petits bonheurs, des joies spontanées, voire des réconfort ou imaginons une nouvelle "vie" ne peut combler le manque de cet insubstituable !
L'amour des enfants, des petits enfants fait du bien mais ne peut se substituer au manque et je comprends que si une nouvelle relation affective venait ce serait pareil, elle existerait avec ses satisfactions mais ne comblerait jamais l'insubstituable !
Je fais de plus en plus d'activités diverses mais je vis en moi sans cesse la gestion de la souffrance du manque c'est très fatiguant
je peux imaginer que cette souffrance aussi pourra se transformer ... mais là ce n'est pas le cas elle est constante pour moi.
J'utilise un tas de choses pour y faire face et vivre le bon, le positif découlant de toutes ces nouvelles activités et relations sympathiques et bienveillantes.
Je dois admettre que ce sera toujours ainsi avec ce handicap "caché" pour toujours !
Je viens de parler avec ma vielle amie veuve depuis 7 ans qui là me dit "il me manque pour me tenir la main en cette fin de ma vie ..." pourtant elle a la croyance qu'il l'attend où elle ira mais là au concret il lui manque pour ce qu'il pourrait donner, faire, être pour elle dans cette étape de sa fin de vie à elle ...
Oui ça va durer !
Une illusion tombe à ces 38 mois de deuil, l'idée que le manque puisse se dissoudre ... non il s'agit d'apprendre à faire avec ça ! (avec un petit détour côté de Lacan pour le "apprendre à faire avec ça !")
et comment faire pour en souffrir le moins possible
?
s'en accommoder !
j'avais gardé de mes premières lectures/deuil cette citation :
"le temps n'aide pas à surmonter l'épreuve, ni à l'accepter mais à la supporter"
et 3 ans plus tard cela me parrait si juste et adapté !
Ma conscience actuelle modelée par le tsunami de la perte, le travail de deuil n'est plus la même que celle d'avant le deuil ! C'est avec elle que je regarde le passé, les souvenirs ...
Le nous du passé n'est que souvenir, leçon, fil rouge de Vie, le nous actuel est dématérialisé, sans intimité charnelle, sans échange classique ... et je ne suis pas comblée par ce nouveau nous, même s'il est réconfortant et me permet de vivre dans la survie ...
de faire des choses nouvelles avec joies et envies !
Nouvelle étape de mon deuil, deuil qui ne se termine jamais ... le chagrin oui évite le néant, car fait encore exister le souvenir !
et je reste la gardienne dans la matérialité de ces souvenirs !
Avoir la pleine conscience d'aimer le souvenir, de sentir de l'Amour, l'envie d'aider, de partager avec ce qui survit en moi de mon aimé et survit dans un "ailleurs" sans lieu et intemporel selon mes idées.
Cela me montre l'égoïsme du chagrin, je l'accepte
Je n'ai jamais autant de ma vie cultivé la gratitude de tout le bon, merveilleux qu'il m'a été donné de vivre !
A travers cet amour avec ses hauts et bas , sa manière non pas fusionnelle de fonte mais symbiotique où chaque partie garde son identité ... faire avec les lambeaux de cette symbiose détruite ...
devenir moi (c'est qui moi) qui depuis mes 16 ans me suis construite dans et par ce couple grâce à cet homme , cet insubstituable ...
Ces blessures émotionnelles qui ne cessent de se rouvrir sans doute pour être guéries
Des vulnérabilités qui doivent être reconnues et exprimées verbalement ou ici par écrit
les mots devenant des véhicules de compréhension et d’allègement.
recevez mon affection et ma compassion