Auteur Sujet: De pire en pire  (Lu 4501 fois)

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Sans lui

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De pire en pire
« le: 21 avril 2012 à 13:47:22 »
Bonjour,
Psy, amis, famille, je suis très entourée... Mon mari est décédé il y 6 mois, et je vais de plus en plus mal. Ce qui aurait pu passer pour une absence passagère devient plus lourdement chaque jour une absence définitive. Sa mort était programmée depuis 2 ans en raison d'une maladie inguérissable. Je croyais avoir préparé le travail de deuil dès le début, un deuil anticipé en quelque sorte, mais la réalité est bien pire. Je me sens plus vulnérable, et l'avenir est anxiogène. Il me manque tous les jours, et de plus en plus.  je pleure de plus en plus. Cauchemars la nuit, chagrin le jour. La plupart du temps, je tâche de faire face devant les autres, et de retour chez moi, la douleur m'attend. On me dit que c'est une question de temps. Mais pour dire la vérité, je n'ai pas envie d'attendre à pouvoir vivre sans lui, et pour quoi ? Nous n'avons pas eu d'enfants. je ne me sens pas isolée (grâce à mes proches), mais seule, seule dans le silence de son absence irréparable.

Chris-ka

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Re : De pire en pire
« Réponse #1 le: 21 avril 2012 à 14:31:12 »
"sans lui", quel est ton prénom ?
L'absence est tellement douloureuse, tellement difficile à gèrer, et ce quelle que soit notre histoire, décès attendu suite à une longue maladie ou décès brutal. Le résultat en est le même, nous n'avons plus à nos côtés la personne que nous aimions.
4 mois que mon mari es décédé brutalement et j'ai le sentiment que la douleur et l'intensité de son absence s'accentuent.
Tu as bien fait de venir nous rejoindre car tu trouveras ici beaucoup de réconfort.
Tu dis aussi que tu es bien entourée et c'est très important.
Je t'embrasse
Karine

alsy

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Re : De pire en pire
« Réponse #2 le: 21 avril 2012 à 19:05:04 »
Bonsoir Yohann
C'est tellement bien expliqué tout ce processus de deuil....
MAIS on ne peut pas prendre l'option "hiberner"  pendant tout ce temps...
5 mois.... J'en suis à 5 mois....
qu'il est long ce chemin..... seule....
heureusement ce forum existe... et merci à toutes ces personnes comme toi qui savent nous parler ! et qui savent nous aider....

"Nous sommes dans la même barque, au gré des flots, et de ses creux de vagues "
 ::)
MERCI.

Sylvette



moi aussi

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Re : De pire en pire
« Réponse #3 le: 21 avril 2012 à 19:38:13 »
moi aussi
3mois aujourd'hui. je lui fermais les yeux. une journée d'agonie après un parcours de 3 années "cancer".
Comme "Sans lui "je croyais m'être préparée , être comme mon chéri ,mon homme , mon compagnon de 20ans de chemin dans l'acceptation de ce qui était, lui avoir même dit  ce jour là qu'il pouvait partir ,se reposer, arrêter sa lutte...
Mais voilà c'est le vide immense bien qu'entourée .j'ai accepté toutes les invitations, sorties balades. mais je m'y épuise même si il est vrai qu'elles font passer les heures. je rentre et les larmes coulent. j'ai un stock de livres, grace aux références trouvées sur ce site . c'est vrai ces lectures m'aident ,oui mais quand monte l'insupportable....
je suis comme chacun de vous, moi aussi!

cello59

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Re : De pire en pire
« Réponse #4 le: 22 avril 2012 à 08:27:34 »
Bonjour "sanslui", "moiaussi",

Avec le vécu qui est le mien (ma Chérie a perdu, il y aura bientôt 8 mois, un douloureux combat contre un cancer), je ne puis qu'adhérer à la réponse apportée par Yohann.

Mais tout ce qui se passe au sein de chacun de nous demeure très personnel, varie selon notre histoire personnelle, la nature de notre vécu et de notre relation avec l'être aimé qui nous a quitté, la situation dans laquelle on se retrouve au lendemain de son départ.
Tous, nous vivons désormais des moments de solitude très douloureux, nous sommes confrontés à la douleur de l'absence de celle ou celui que nous aimions. Pour certain(e)s d'entre nous ces moments de solitude seront soulagés par la présence de proches, d'autres les vivront plus douloureusement parce qu'ils se retrouvent dans une situation d'isolement.

Il nous faut apprendre désormais à "vivre" avec la douleur indélébile qui s'est installée en nous, ne pas la masquer, mais au contraire oser l'affronter, essayer de la gérer, de l'apprivoiser.
En raison d'obligations qui s'imposent (nécessité de reprendre rapidement ses activités professionnelles, de déménager,…) ou de contraintes rencontrées (difficultés financières, démarches administratives, relations difficiles avec la belle-famille, ….) certain(e)s pourront être conduit(e)s à masquer leur douleur. Mais celle-ci, sauvage, se manifestera tôt ou tard avec violence, car elle n'aura pas été domestiquée.

Comme c'est le cas pour moi, je vous souhaite de pouvoir trouver sur ce site, au travers de ceux qui vous écoutent, le réconfort et l'apaisement qui vous sont nécessaires.
Nous y exprimons notre douleur, nous avons besoin d'y parler de l'être aimé, mais nous essayons également d'y partager nos "petites recettes" pour apprivoiser notre douleur : en prenant conscience (sur ce site) que nous ne sommes pas seuls mais que nous faisons désormais partie d'une communauté solidaire, en recherchant de l'apaisement dans différentes lectures, en rejoignant des associations venant en aide aux personnes endeuillées, mais aussi (et peut-être surtout) en entretenant le souvenir de celle ou celui qui nous a quitté.

Je vous souhaite beaucoup de courage afin de pouvoir vivre, de plus en plus souvent, des moments de sérénité.
Très cordialement.   Daniel

yanso

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Re : De pire en pire
« Réponse #5 le: 22 avril 2012 à 22:53:52 »
Bonsoir,
J'ai perdu l homme de ma vie le 17 mars (53 ans )d'une tumeur cérébrale.Cela faisait 15 mois et demi que l annonce nous a été faite ,et nous avons su que nos jours étaient comptés car aucun traitement à ce jour ne fonctionne.Dès le début je suis passée par differents sentiments surtout l'injustice ,la colère ,je me suis aussi effondrée lors de ses hospitalisations
j ai eu la chance qu il tolere bien les premiers traitements et nous avons profités au jour le jour .Nous avons eu la chance de beaucoup parler.Tout a basculé très vite il a été hospitalisé le lundi et est parti dans la nuit du vendredi au samedi d'une hémorragie cérébrale.Je m en veux je n'était pas présente L'interne m'avait dit que je pouvais partir sans souci .
A ce jour je culpabilise encore de ne pas avoir été présente Certaines personnes me disent que mon absence lui a surement permis de partir serein .J'ai pu être encore à ses cotés pendant  6 jours au funérarium avec mon fils nous attendions notre fille qui habite new york.Cela m a permis de lui parler de le regarder de le toucher puis plus rien .J'ai à ce jour très peu pleuré .Je suis sous anti dépresseur depuis le début de sa maladie à ce jour les doses ont été doublée et je prend des somnifères afin de dormir et reprendre le travail
Au début j 'étais entourée ,les démarches etc......Mais depuis quelques jours j ai de nombreuses angoisses ,je culpabilise toujours
je réalise qu il ne poussera plus la porte de la maison.
Nous étions ensemble depuis 33 ans et au moment ou nous aurions pu profiter nous avions tant de projet,tout s'effondre.
De plus je m'aperçois aujourd'hui qu'en tant qu'épouse et maman je me suis oubliée je ne le regrette pas mais j 'ai vécu à travers eux ce qui fait que je ne me suis pas fait de réseau de relation si ce n'est qu'au travers des passions de mon amour disparu
Aujourd'hui je crois que je reste en vie pour mes enfants ,ma maman qui m'épaule tant et nos deux beaucerons à qui il manque aussi
Ce que j'écris je pense que vous êtes nombreux à l'avoir vécu mais l'écrire me fait du bien
Bonne soirée et bon courage à tous ceux qui souffre de l'absence d'un proche
Yanso


escouba

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Re : De pire en pire
« Réponse #6 le: 23 avril 2012 à 07:41:38 »
Bonjour,

Quand je lis tous ces messages, je reconnais la plupart des sentiments, des doutes de chacun.

 Yanso,  mon mari est décédé également d'une tumeur cérébrale et je sais la douleur que l'on peut ressentir quand on est conscient qu'il n'existe aucun traitement.
Je crois aussi que la culpabilité nous la connaissons tous, soit parce que nous étions absents lors du décès, soit parce que nous ne pouvions rien changer, soit parce que nous regrettons d'avoir dit certaines choses ou de ne pas les avoir dites. Bref, notre cerveau se ligue contre nous pour que nous nous sentions coupables mais ce n'est pas vrai. Nous avons tous fait du mieux que nous pouvions dans des circonstances difficiles et c'est déjà pas mal.

Courage à tous,

Laurence