""Puisque tu pars""
C'est sous cette douce mélodie de J Jacques Goldman que je vous écris, compagnons de douleur et de peine.
Merci pour votre présence.
Samedi 6, c'était le 7ème mois sans toi, et je ne me suis rendu compte de la date, devinez à quelle heure ?
à 18h.
Je suis tellement pleine de ton absence, que chaque heure passée, n'a pas plus de valeurs ou de repéres que la précédente.
"""Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte Indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur """
Tu étais avec nous en Provence.
Nous n'y étions jamais allés ensemble.
Ces belles rues de pierres qui ont vu tant de vies passer, ces grandes propriétés ou se sont noués tant de drames, cachés derrière ces hauts murs, combien de larmes ont-ils étouffés.
En m'y promenant, j'inventais des naissances et des fins de vie.
Tant avant nous, et tant d'autres après.
La vie ce n'est donc que ça, une succession de joies et de peines.
Mais cela ne me console pas de ton absence. Même si je dois l'accepter pour continuer autrement.
Cela ne sèche pas les larmes qui noient mon coeur.
Mourir noyée de larmes, c'est encore mourir, et ce mot, je ne veux plus l'utiliser en parlant de toi Darling.
Toi qui ne voulais que vivre.
Mourir c'est pour les autres, la société, les anciens amis, toi tu reste vivant dans mon coeur tant qu'il battra.
Alors je te crée en hologramme, ainsi, partout ou je vais tu es là.
Je pensais à ton avis lorsque je voyais de belles choses, de belles images.
Et ces genêts en fleurs, que tu aimes tant, comme des collines jaunes, sillonnant les routes.
Je t'ai ramené 2 superbes bougies dans des poteries d'Anduze, blanche patinées.
Et une chemise blanche pour moi.
Oui blanche, comme tu aimes, comme le cercueil choisi. comme ta photo en médaillon.
Je ne serais pas la veuve en noir, je resterai ton éternelle épouse dans sa blanche tenue.
Tu n'es toujours pas apparu dans mon sommeil, je ne suis peut être pas prête à t'entendre.
Toi l'homme discret, tu préfères donc me faire des petits signes.
Et en plus, tu n'y crois pas à ces choses là!
Ce soir, nous avons diné sur la terrasse, le ciel de 21h était si clair.
Les crapauds commençait leurs chants nocturnes, les avions qui passaient au dessus avec leurs lumières clignotantes, une chauve souris faisait sa ronde, et cette première étoile devant nous qui était si brillante.
Nous avons prit cet instant, ensemble. Un instant de paix.
Un instant sans début ni fin, une fois ressenti, il reste gravé.
Au coucher, petit homme m'a demandé "papa" et je lui ai fait de gros bisous dans le cou en lui disant que tu l'embrassais fort comme ça, et qu'il riait même si ça pique, et oui la barbe de papa pique.
Il en a redemandé des bisous qui pique, et s'est endormi en souriant.
C'est tout ce que je veux pour lui, des instants de paix et des sourires au coucher.
Ce que je veux pour moi, c'est ne pas oublier combien l'amour nous transportait.
Ce que je veux pour moi, c'est de continuer à t'aimer, et je dois vivre pour cela.
Je vous embrasse, compagnons.